Attractions touristiques dans le comté de Neamţ
Notre destination est aujourd’hui le comté de Neamţ, situé en Moldavie, dans l’est du pays. Bien que ne figurant pas parmi les zones touristiques les plus connues de Roumanie, comme la Transylvanie, la côte de la mer Noire ou, plus récemment, la ville de Bucarest, la contrée de Neamţ compte toutefois de nombreuses attractions pour des vacances réussies : merveilles de la nature, sites historiques, monastères, traditions anciennes et une cuisine moldave à laquelle nul ne peut résister.
Ștefan Baciu, 27.07.2017, 13:14
Notre destination est aujourd’hui le comté de Neamţ, situé en Moldavie, dans l’est du pays. Bien que ne figurant pas parmi les zones touristiques les plus connues de Roumanie, comme la Transylvanie, la côte de la mer Noire ou, plus récemment, la ville de Bucarest, la contrée de Neamţ compte toutefois de nombreuses attractions pour des vacances réussies : merveilles de la nature, sites historiques, monastères, traditions anciennes et une cuisine moldave à laquelle nul ne peut résister.
Chef-lieu du département, la ville de Piatra Neamţ recèle une partie de ces attractions. Au centre-ville se trouve l’ensemble de la Cour princière, remontant à l’époque d’Etienne le Grand, prince régnant de Moldavie durant la seconde moitié du 15e siècle, dont seuls les murs d’enceinte et les caves subsistent. Tout près se trouve l’église princière St. Jean, construite en pierre en 1497 – 1498. Parmi les nombreux musées de la ville, il y en a un qu’il ne faut surtout pas rater: le Musée d’art énéolithique Cucuteni. Ouvert en 2005 dans le centre historique de la ville, il est abrité par le bâtiment d’une ancienne banque. Y sont exposés des récipients en céramique peinte, aux formes élégantes et aux décorations spécifiques d’une civilisation qui s’est développée entre 4600 et 2750 av. J.-Ch. en Moldavie, dans le sud-est de la Transylvanie, sur le territoire de l’actuelle République de Moldova et de l’Ukraine. Le nom de cette civilisation est lié aux découvertes archéologiques faites entre 1884 et 1893 à Cucuteni, tout près de Iaşi.
Notre guide à travers le comté de Neamţ est le journaliste Traian Bădulescu : « Le département de Neamţ compte parmi les régions à grand potentiel touristique de Roumanie. Le tourisme rural y est assez bien développé. Des centaines de pensions rurales y attendent les touristes, ainsi que plusieurs grands 3 ou 4 étoiles récemment rénovés. « Hanul Ancuţei » est une fameuse auberge très recherchée par les touristes roumains et étrangers de passage dans la région. Le lac de Bicaz et le Massif de Ceahlău sont nos plus beaux sites de randonnée. »
Depuis la ville de Piatra Neamţ on accède très facilement au barrage de Bicaz et au Parc national « Les Gorges de Bicaz ». Depuis Bicaz ont peut arriver au Massif de Ceahlău et à son Parc national. Une autre route menant au Massif de Ceahlău passe par les villes de Roman et de Târgu Neamţ. A Roman se trouve la maison-musée d’un des plus grands musiciens que la Roumanie a donnés au monde : le chef d’orchestre Sergiu Celibidache. Et puis, entre Roman et Târgu Neamţ se trouve la célèbre auberge que notre interlocuteur a mentionnée tout à l’heure : « Hanul Ancuţei », construite à la fin du 18e siècle et où faisaient halte, à l’époque, les marchands qui traversaient cette zone de la Moldavie. Un des écrivains roumains les plus prolifiques, Mihail Sadoveanu, a écrit 9 récits réunis dans un volume sous le titre «Hanul Ancuţei», publié en 1928.
Après avoir quitté « Hanul Ancuţei », nous arrivons à Târgu Neamţ, avec sa citadelle médiévale. A proximité de la ville se trouve la maison-musée d’un autre grand narrateur roumain : Ion Creangă, qui a passé son enfance à Humuleşti, petit village devenu de nos jours un quartier de la ville. En prenant la route des montagnes, on arrive au Parc naturel de Vânători Neamţ et à la Réserve de bisons de Dragoş Vodă. C’est toujours à Vânători Neamţ, à une quinzaine de km de Târgu Neamţ, que se trouve le plus important ensemble monastique de l’histoire de la Moldavie : le monastère de Neamţ, dont l’existence est liée aux noms de plusieurs princes régnants : Petru Ier Muşat, Alexandre le Bon et Etienne le Grand.
Père Andrei nous explique pourquoi ce monastère est important et vaut la peine d’être visité : « Tout d’abord parce que le monastère de Neamţ est un symbole de la vie monastique et de la culture roumaines. En outre, c’est un très beau monument du Moyen-Age fondé par des voïvodes de la dynastie moldave des Muşat. Etant situé tout près de la Citadelle de Neamţ, il a joué un rôle stratégique durant cette époque. Il a reçu d’importantes donations de la part des voïvodes de la lignée des Muşat, ce qui a permis son embellissement. Le premier métropolite de Moldavie et supérieur du monastère de Neamţ a été Iosif Ier Muşat, qui appartenait à la dynastie. »
Mentionnons également qu’une école de calligraphes et miniaturistes y fonctionnait au 14e siècle et qu’une typographie y a été créée en 1800.
Depuis le monastère de Neamţ, après avoir parcouru une cinquantaine de km à travers une zone couverte de forêts épaisses, on arrive à Durău, station calme et confortable, qui dispose également d’une piste de ski. En été, la station est le point de départ de nombreux itinéraires de randonnée en montagne, entre autres vers le sommet Toaca du Massif de Ceahlău. Ceux qui en entreprennent l’ascension le 6 août, jour de la Transfiguration dans le calendrier orthodoxe, ont l’occasion d’assister, très tôt le matin, à plus de 1900 mètres d’altitude, à un phénomène mystérieux : après le lever du soleil, le sommet Toaca jette une ombre en forme de pyramide enveloppée dans une aura multicolore, ce qui alimente les légendes liées à cette montagne sacrée pour les Daces, nos ancêtres. Ceux-ci pensaient que les dieux habitaient ces montagnes et ils grimpaient jusqu’à leur sommet pour se trouver plus près du ciel quand ils priaient. (Trad. : Dominique)