Alba Iulia

Daniel Onea, 01.06.2023, 12:05

Aujourd’hui
nous nous rendons au cœur de la Transylvanie, dans une ville d’une importance
particulière pour la Roumanie actuelle. Surnommée « l’autre
capitale », d’Alba Iulia se fait remarquer notamment par sa citadelle bâtie
en le style Vauban, au 18e siècle en forme d’étoile. La citadelle
d’Alba Iulia est la deuxième la plus importante d’Europe après une autre
similaire du Luxembourg. C’est ici que se trouve la bibliothèque « Batthyaneum »,
dont les collections contiennent de nombreux manuscrits rares. Nous y
découvrirons aussi une ville moderne, dont l’agenda culturel est
particulièrement riche.

Garbriel
Plesa, le maire de la ville l’Alba Iulia affirme que cette ville réunit le plus
grand nombre de symboles nationaux de la Roumanie :

« C’est ici qu’a eu lieu la première
Union des principautés roumaines, en 1600, sous le règne de Michel le Brave.
Puis en 1918, c’est ici que s’est déroulée la cérémonie de la Grande Union du 1er
décembre 1918, lorsqu’un rêve des Roumains depuis des siècles qui s’est
réalisé. Parallèlement, le 15 octobre 1922, la constitution de l’Etat unitaire
roumain s’est achevée par le couronnement du roi Ferdinand Ier et de la Reine
Marie, toujours à Alba Iulia, dont venons de célébrer le centenaire. Voici
trois moments importants de la ville et du peuple roumain ! Mais les
auditeurs devraient aussi savoir que le premier document attestant l’existence
de la ville d’Alba Iulia date d’il y a plus de 2 000 ans. Alba Iulia est
pratiquement une ville bimillénaire. A chaque pas nous faisons dans ses rues,
nous marchons effectivement sur un morceau d’histoire. Ona réussi à préserver une partie du camp
romain, ainsi qu’une partie de la citadelle médiévale. Mais le véritable joyau
de la ville est sa dernière fortification, érigée entre 1715 et 1728 par les Autrichiens,
la citadelle Alba Carolina, selon les plans de Vauban. C’est une citadelle très
bien préservée, avec des forts, des contreforts et des bastions. »

Tout
comme d’autres monuments de la citadelle Alba Carolina, le palais des princes a
une riche histoire, liée à des personnalités et à des événements importants de
l’histoire de la Transylvanie et même de l’Europe. L’édifice est représentatif
aussi de l’époque de gloire de la principauté de Transylvanie, lorsque pendant
quelque 150 ans, le sort de la région avait été décidé à Alba Iulia.

A
présent, la citadelle est soumise à un ample processus de restauration.

« Tous les historiens venus sur
place pour faire des recherches, nous ont dit qu’elle sera le bâtiment le plus
important de Transylvanie. C’est ici que la diète de Transylvanie s’est trouvée
pendant pas moins de 160 ans. Parallèlement, c’est ici que se trouvait la salle
du trône de Michel le Brave et des princes de l’Illuminisme :Gabriel
Bethlen et Rákóczi I, Rákóczi II, Sigismond Báthory. Puis la création de sa
première université il y a 400 ans par le prince illuministe Gabriel Bethlenj,
a marqué l’ouverture vers l’enseignement de la ville d’Alba Iulia. C’était avant
la bataille de Mohács et après l’entrée de la principauté de Transylvanie sous
l’influence turque. Une autre période très importante fut cette suivant la
conquête de la Principauté de Transylvanie par les Habsbourg, durant laquelle
furent construits la citadelle, des chemins de fer et beaucoup d’autres
édifices. »

Alba
Iulia propose constamment de très belles surprises, affirme Gabriel Plesa,
maire de la ville d’Alba Iulia, qui annonce déjà l’inauguration d’un nouveau
site touristique.

« Nous déroulons déjà un projet par le biais duquel nous avons démarré les
travaux de restauration de la maison du premier maire roumain de la ville
d’après 1918, Camil Velican, qui était
avocat. Cette maison a été
nationalisée à l’époque communiste, puis cédée à différentes institutions, d’où
son état avancé de dégradation. Nous l’avons rachetée à un héritier et nous
espérons pouvoir la restaurer. Nous avons réussi à obtenir une partie des
meubles d’origine. Un partie de ces pièces se trouve au Musée d’histoire
nationale de Roumanie, à Bucarest, nous avons la promesse qu’il nous sera
restitué, parce qu’il n’est pas exposé, pour devenir une nouvelle attraction
pour ceux qui se rendent à Alba Iulia. »

La ville d’Alba Iulia est également connue et
reconnue pour les événements qu’elle accueille à l’occasion de la fête
nationale de Roumanie, le 1er décembre, mais son agenda culturel est
beaucoup plus riche :

« Afin fidéliser les touristes, il ne
suffit pas de les attirer uniquement des vestiges, puisqu’ainsi ils vienent sur
place, visitent ce qu’il y a à visiter, puis remontent dans leurs voitures et
s’en vont. C’est pourquoi nous avons toute une liste d’événements dont le coup
d’envoi a été donné, cette année, par la Nuit des musées, du 13 mai. Pour la
fête des Enfants du 1er juin nous avons préparé la « Contrée de
la Joie », un festival consacré aux petits. Puis, la ville accueillera une
première étape du Super Rally. La course automobile se déroule sur un circuit
en ville, comme à Monaco, et elle bénéficie déjà d’un grand intérêt. Ensuite, du
23 au 15 juin nous organisons « Alba Fest », soit les journées de la
ville. De très beaux concerts et d’autres événements s’enchainent trois jours
durant. Puis, le mois prochain du 14 au 16 juillet, ce sera la Fête de la
musique avec trois nouveaux jours parsemés de très bonne musique. Nous
organisons aussi « Rowmania », le concours d’aviron sur la rivière de
Mures, fondé par le regretté sportif Ivan Patzaichin, un ami de la ville d’Alba
Iulia. Du 11 au 15 août, vous êtes invités au Festival Romain Apulum. Il réunira
quelque 400 acteurs qui font des reconstitutions historiques et une vingtaine
d’équipes qui s’y rendront pour des démonstrations de combat, pour étaler leurs
vêtements, leurs spécialisations et les métiers anciens. Cette année encore
nous organisons pour la première fois le Championnat d’Europe de tir à l’arc
historique. Par conséquent, du 4 au 13 août vous aurez l’occasion de suivre
plusieurs centaines de sportifs venus de tous les coins du monde. Le concours
se déroulera dans la zone de la citadelle ».

Ce
ne sont là que quelques événements organisés le long de l’année à Alba
Iulia. S’y ajoutent les spectacles hebdomadaires de la relève de la garde à la
citadelle d’Alba Iulia, comme nous le dit Gabriel Pleșa, maire de la ville d’Alba
Iulia.

« La
garde autrichienne de la citadelle construite par les Habsbourg déroule son
activité chaque samedi et dimanche à midi. Durant la saison des vacances le programme
sera repris les mardis et mercredis. Puis tous les vendredis, à 19.00 ;
devant la quatrième porte d’entrée dans la citadelle et devant la cathédrale
catholique il y aura un spectacle de reconstitution historique de la 13e
légion romaine Gemina, avec des gladiateurs et avec les passionnés d’histoire. C’est
un spectacle très prisé que nous organisons en partenariat avec l’ONG « L’histoire
vivante » avec les spécialistes du musée national de l’Union et avec
beaucoup de bénévoles. Nous comptons organiser de tels événements aussi à
l’avenir, dont une entrée triomphale de Michel le Brave à Alba Iulia. Reste à
décider des derniers détails et de la fréquence de celle-ci. Ce fut un moment
important, le 1er novembre 1599 lorsqu’après la bataille de Selimbar, Michel le
Brave est entré à Alba Iulia. »

Enfin rendez-vous sur le
site turism.apulum.ro que pour des détails supplémentaires sur les sites
historiques, sur le calendrier des évènements, et aussi pour des infos
pratiques sur les transports et l’hébergement à Alba Iulia. Nous vous attendons
nombreux ! (trad. Alex Diaconescu)