A la découverte de la valée du Trotus
Une région moins connue, mais tout aussi surprenante.
Daniel Onea, 01.02.2024, 11:34
Des villes d’eau historiques et une mine de sel pas comme les autres
Nous mettons cette fois-ci le cap sur une région située
dans l’est de la Roumanie, moins connue d’un point de vue touristique, mais
dont l’offre est tout aussi surprenante. Notre premier arrêt est la ville d’eau
de Slănic Moldova, connue pour ses eaux thermales, son air pur et ses paysages
à couper le souffle. Puis, nous continuons notre chemin dans les alentours, où
se trouve la mine de sel de Târgu Ocna. Enfin, nous découvrons plusieurs
châteaux et manoirs anciens, dont la construction imposante impressionne encore
de nos jours.
Une soixantaine d’églises en bois, dont une à l’intérieur de la mine de sel
Nous sommes donc dans le département de Bacău, dans l’est
de la Roumanie, une région qui se distingue par sa belle nature qui n’a pas
encore été influencée par l’activité humaine. C’est ce qu’affirme Romulus Dan
Busnea, notre invité d’aujourd’hui, qui fait la promotion du tourisme local et
qui est aussi journaliste et inspecteur spécialisé dans le tourisme auprès du
Service pour la promotion du tourisme et la coordination de l’activité des
sauveteurs en montagne, au sein du Conseil départemental de Bacău.
Romulus Dan Busnea :
Notre
département est assez connu pour ses zones touristiques, notamment grâce aux
stations thermales de Slănic Moldova et Târgu Ocna. Leur offre se distingue aussi
bien par la possibilité de faire du tourisme balnéaire, que par le tourisme
œcuménique, qui peut aussi être pratiqué, puisqu’il existe une soixantaine
d’églises en bois datant des 17e et 18e siècles, déclarées monuments
historiques. Parmi elles, une église orthodoxe inédite, celle de Sainte Varvara
située à l’intérieur de la mine de sel de Târgu Ocna, à 240 m de profondeur.
Autant de repères du tourisme œcuménique du département de Bacău ».
Une zone surnommée La vallée de la Loire
Le département est traversé par la rivière de Trotuș,dont la source se trouve tout près de la frontière qui
sépare deux provinces historiques roumaines, la Moldavie et la Transylvanie. La
vallée de la rivière de Trotușs’étend sur environ
160 km.
Et c’est ici que nous commençons à explorer la région en compagnie de
notre invité Romulus Dan Busnea :
« Jadis, la vallée de Trotușétait considérée comme l’équivalent de la vallée de la
Loire. Et à mon avis ce surnom est encore plus actuel de nos jours. Et pour
cause. Elle réunit une multitude d’attractions touristiques éparpillées tout le
long des routes nationales qui traversent le département de Bacău, entre les frontières
avec les départements de Harghita et de Covasna. Une multitude de gîtes ont vu
le jour le long de la vallée de Trotuș ces dernières années, puisque la zone commence à attirer
les touristes grâce aux différentes activités qu’elle propose, si bien qu’ils
choisissent d’y passer plusieurs jours. En partant de Bacău vers les stations
de Târgu Ocna ou Slănic Moldova, on peut s’arrêter un peu à Onesti. Cette ville
est non seulement l’endroit où est né le grand prince régnant roumain Étienne
le Grand, mais c’est aussi la ville natale de la grande gymnaste roumaine Nadia
Comaneci, qui a offert au monde entier une image extraordinaire de la Roumanie ».
Dărmănești et Comănești, deux petites villes à ne pas rater
Dans la zone de montagne du département, les villes de Dărmănești et Comănești peuvent s’avérer des destinations de vacances idéales
pour l’ensemble de la famille. En partant de ces deux petites villes, vous
pouvez faire de nombreuses randonnées dans les alentours, assure notre invité :
Romulus Dan Busnea: « Plusieurs attractions touristiques sont à découvrir
dans ces deux villes. Par exemple le palais de la famille Ghica, de Comănești, qui est
aujourd’hui géré par les autorités locales. C’est un ensemble architectural composé
d’un palais et d’un parc, les deux
datant du XIXe siècle. C’est le Musée d’Ethnographie et d’art populaire qui se
trouve aujourd’hui à l’intérieur du palais. Il a été construit en 1890 par
l’architecte Albert Galleron, le même qui a posé son empreinte sur l’Athénée Roumain
et la Banque Nationale de Bucarest. Le palais est très beau et se trouve tout
près d’un autre joyau d’architecture, à savoir la gare de Comănești. Et
puisque j’ai mentionné ces palais, il convient aussi de mentionner l’ensemble architectural
formé du château de Ghica et le parc de la même famille, de la commune de Dofteana.
Un château qui a été érigé dans le style romantique, dans une zone pittoresque
à couper le souffle entre le 19e et le 20e siècle par Nicolae Ghica, gouverneur
de la banque nationale de Roumanie de l’époque. D’ailleurs, des dizaines de
princes régnants de la Roumanie sont issus de cette famille qui nous a légué ce
château. À l’intérieur du parc se trouve une pension qui évoque l’atmosphère du
XIXe siècle et dans laquelle différents évènements sont organisés. Et puis, on
peut faire un petit arrêt dans le village de Tescani, au Centre culturel Rosetti
Tescanu – George Enescu, avec sa statue et la maison-musée du compositeur
George Enescu. C’est là que le compositeur a parachevé son chef-d’œuvre lyrique
« Œdipe » qu’il a consacré à Mariuca Cantacuzène, née Rosetti – Tescanu ».
Târgu Ocna et Slănic Moldova, un must de la vallée de Trotus
Comme mentionné en début de cette rubrique, les villes de
Târgu Ocna et Slănic Moldova sont des stations thermales d’intérêt national, sises
au pied du mont Magura.
Romulus Dan Busnea pour nous
parle d’autres monuments à découvrir dans ces deux villes :
« On y trouve une multitude de monuments
historiques et religieux, sans oublier la célèbre mine de sel de Târgu Ocna,
qui n’est pas seulement un endroit de loisirs, mais aussi un établissement de
cure, où l’on peut passer des heures sans voir le temps passer. Pendant l’été,
en sortant de la mine de sel, on peut aller se baigner dans l’étang d’eau salée
qui l’avoisine. Et puis, la station de Slănic Moldova est très proche, à
seulement 18 km de distance. C’est une des stations thermales les plus
anciennes de Roumanie, surnommée la « Perle de Moldavie ». Elle a
connu une ascension fulgurante durant la Belle Époque, entre les années 1870 et
1880 et jusqu’au début de la Première guerre mondiale. Après cette période, on
y a mis fortement l’accent sur les cures balnéaires. À présent, 11 sources d’eau
minérale de la zone sont incluses dans le circuit touristique. La première a
été découverte en 1801. Grâce à leur composition et à la qualité de leur eau, ces
sources ont reçu de nombreuses distinctions dans différents festivals internationaux
ou salons et comptent à leur palmarès de nombreuses médailles d’or et d’argent ».
Une gastronomie qui vous mettra l’eau à la bouche
Tout ce beau paysage ne
serait pas complet sans la gastronomie traditionnelle moldave, qui impressionne
par ses plats et notamment ceux à base de truite tels, les zakouskis, les
feuilles de choux farcies de truite hachée ou encore la truite fumée. Au menu
également : la viande de volaille ou de porc en gelée (piftie), le fromage
de Oituz, le fromage suisse de Palanca, le fromage caché dans de l’écorce de
sapin, la brioche-cozonac aux noix, les beignets en tout genre et plein
d’autres délicatesses que vous allez découvrir sur place. Nous vous attendons
nombreux. (trad. Valentina Beleavski)