RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

Voici 78 ans, la ville de Ploieşti ployait sous les bombes

Située à 60 kilomètres au nord de la capitale, Bucarest, la ville de Ploieşti, chef-lieu du département de Prahova et de la région pétrolifère homonyme, région qui a assuré le bonheur et la prospérité de la ville dès la seconde moitié du 19e siècle, s’est retrouvée en pleine tourmente durant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, l’exploitation
de l’or noir représentait le principal atout que la Roumanie avait posé sur la
table lorsqu’elle signa son traité d’alliance avec l’Allemagne nazie, au mois
de juin 1941. Ce pétrole roumain, dont la machine de guerre allemande avait le
plus grand besoin. Devenue alliée de l’Allemagne, la Roumanie a vite fait de se
retrouver en guerre avec les Puissances alliées d’autrefois, telles la Grande-Bretagne
ou les Etats-Unis.

Voici 78 ans, la ville de Ploieşti ployait sous les bombes
Voici 78 ans, la ville de Ploieşti ployait sous les bombes

, 19.07.2021, 10:26

Située à 60 kilomètres au nord de la capitale, Bucarest, la ville de Ploieşti, chef-lieu du département de Prahova et de la région pétrolifère homonyme, région qui a assuré le bonheur et la prospérité de la ville dès la seconde moitié du 19e siècle, s’est retrouvée en pleine tourmente durant la Deuxième Guerre mondiale. En effet, l’exploitation
de l’or noir représentait le principal atout que la Roumanie avait posé sur la
table lorsqu’elle signa son traité d’alliance avec l’Allemagne nazie, au mois
de juin 1941. Ce pétrole roumain, dont la machine de guerre allemande avait le
plus grand besoin. Devenue alliée de l’Allemagne, la Roumanie a vite fait de se
retrouver en guerre avec les Puissances alliées d’autrefois, telles la Grande-Bretagne
ou les Etats-Unis.








Toutefois, la région pétrolifère de Prahova
attirait forcément non seulement la convoitise de l’allié allemand, mais également
la colère et les bombes des aviations ennemies. Les premières tentatives de
bombardement de la région pétrolifère de Prahova et de la ville de Ploieşti ont
été enregistrées à l’été 1941, dès l’entrée de la Roumanie en guerre contre l’URSS,
étant le fait de l’aviation soviétique. L’historien Lucian Vasile, auteur d’une
monographie de la ville de Ploieşti, analyse l’impact des attaques perpétrées
contre la ville par les aviations des puissances ennemies entre les années 1941
et 1944.






Lucian Vasile : « Il n’y a pas de
comparaison possible entre la violence des attaques soviétiques de 1941 et
celle de l’aviation américaine, 3 ans plus tard. L’impact des raids soviétiques
a été mineur. Menés à l’aide de quelques dizaines d’appareils, plutôt rudimentaires,
les bombardements soviétiques ont à peine égratigné la ville de Ploieşti. Ils n’avaient
réussi à lâcher en tout et pour tout que quelques dizaines de bombes à l’intérieur
de la ville. L’on avait décompté quelques victimes civiles, et certaines des raffineries
ont connu des dégâts sans importance. Et ces raids ne se sont pas poursuivis
au-delà de quelques semaines. Le front s’étant éloigné, la ville de Ploieşti était
vite sortie du rayon d’action de l’aviation soviétique. »








Mais au mois
de décembre 1941, après l’attaque japonaise de Pearl Harbor et l’entrée en
guerre des Etats-Unis, vu le jeu des alliances, la Roumanie dut déclarer la
guerre aux Américains. Et c’est à compter de ce moment que les données du problème
changent complètement, les Etats-Unis désirant à tout prix annihiler les
capacités d’approvisionnement en carburant de l’Allemagne et de ses alliés. C’est
ainsi que le premier raid américain contre la ville de Ploieşti a eu lieu en
juin 1942, mené par des escadrilles basées en Afrique du Nord, à Benghazi, en
Lybie.








Lucian Vasile remémore cette première confrontation entre
les pilotes américains et les défenseurs de la ville de Ploieşti : « Le
premier raid américain, perpétré en 1942, s’était concrétisé par une attaque menée
de jour. Les Américains avaient choisi cette solution surtout pour faire monter
les chances de toucher leurs cibles. Certes, ils prenaient le risque d’exposer
ainsi leurs pilotes, ils risquaient de se faire plus facilement descendre par
la défense antiaérienne de la ville. Au contraire, les Britanniques ont pour
leur part fait le choix d’attaquer de nuit. Ils étaient moins sûrs de toucher
leurs cibles, mais plus sûrs de retrouver leurs pilotes sains et saufs. »








La défense antiaérienne, organisée sous
commande allemande, comprenait plusieurs centaines de pièces d’artillerie antiaérienne
et des dizaines d’avions de chasse. L’opération « Tidal Wave », menée
au mois d’août 1943, à laquelle l’on avait vu prendre part 170 bombardiers américains
lourds, de type B-24 Liberator, avait été mise en échec par la résistance acharnée
de la défense commune roumano-allemande, qui est arrivée à descendre 53
appareils, à tuer 440 militaires américains et à en faire prisonniers 220. L’opération
« Tidal Wave » a par la suite été considérée comme l’un des échecs
les plus cuisants de l’aviation américaine durant la Deuxième Guerre mondiale. Ce
n’était que partie remise pourtant. Au printemps 1944, l’aviation américaine
allait en effet prendre sa revanche.






Lucian Vasile : « Les
bombardements de 1944 ont mis la ville en lambeaux. L’industrie avait été
durement touchée, et même les zones résidentielles. Un huitième des bâtiments a
été mis à terre, un tiers de la ville a été touché. L’attaque du mois de mai
1944 a visé le centre de la ville. L’ennemi voulait semer la terreur, mettre en
bouillie le moral des habitants, provoquer leur rébellion, pour qu’ils produisent
des actes de sabotage, pour diminuer ainsi la capacité de réponse de la défense
de la ville. »








Mais la guerre est la source de toutes
les horreurs et de toutes les erreurs. L’une de ces dernières : le bombardement
et l’anéantissement par mégarde du quartier pauvre de la ville, le quartier Mimiu,
peuplé majoritairement par la population rom.








Lucian Vasile : « Mimiu
était un quartier périphérique, adossé à la ville. Il n’a pas été visé à
proprement parler, mais s’était plutôt retrouvé en posture de victime
collatérale, victime de sa pauvreté. Vous savez, dès le début de la guerre, la
nuit, on avait instauré le couvre-feu, mais aussi le camouflage, parce que l’on
craignait les attaques de nuit. Tout était donc plongé dans le noir, y compris
les usines, les raffineries, à une seule exception près : le quartier de
Mimiu. En effet, l’analyse de la situation qui avait été réalisée durant l’hiver
’41/42, l’indiquait : seul le quartier de Mimiu était visible du ciel. C’était
parce que ses habitants utilisaient pour se chauffer un combustible inédit, de
la terre imbibée de produits pétroliers, tellement ils étaient pauvres. Ils n’avaient
pas de bois pour se chauffer. Et alors, la nuit, toute la ville plongeait dans
l’obscurité, alors que le quartier de Mimiu brillait de mille feux. Cela leur a
été fatal. »








Le 23 août
1944, la Roumanie rompait l’alliance qui la liait à l’Allemagne nazie. Suite à
cela, les bombardements qui endeuillèrent la ville de Ploieşti cessèrent pour
de bon. L’industrie pétrolière reprenait elle aussi un semblant de normalité,
alors que les gens espéraient encore la fin de ce malheur que fut pour tous les
contemporains la Seconde Guerre mondiale. (Trad. Ionut Jugureanu)

La Gazette des mathématiques
Pro Memoria lundi, 16 décembre 2024

La Gazette des mathématiques

Gazette des mathématiques, une place à part dans la presse roumaine   Dans l’histoire de près de 250 années d’existence de la presse...

La Gazette des mathématiques
Из истории женской прессы Румынии
Pro Memoria lundi, 09 décembre 2024

Le parti communiste roumain dans la clandestinité

Neutraliser les courants extrémistes à la fin de la Grande Guerre   A la fin de la Grande Guerre, l’espoir de paix et de concorde...

Le parti communiste roumain dans la clandestinité
Centenario Lovinescu (fonte: Muzeul Național al Literaturii Române)
Pro Memoria lundi, 02 décembre 2024

Le centenaire d’Eugen Lovinescu

Cette année les lettres roumaines rendent hommage à l’un de ses représentants de marque, le critique littéraire Eugen Lovinescu. Né en 1881 à...

Le centenaire d’Eugen Lovinescu
Из истории женской прессы Румынии
Pro Memoria lundi, 25 novembre 2024

Le sort des prisonniers soviétiques en Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale

La Bessarabie, un territoire roumain perdu   Pour tenter de récupérer la Bessarabie occupée par l’Union soviétique à la suite d’un...

Le sort des prisonniers soviétiques en Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale
Pro Memoria lundi, 18 novembre 2024

L’exil du prince Nicolas de Roumanie

 Nicolas, frère cade du futur roi Carol II   Né le 18 août 1903 à Sinaia, dans la résidence d’été des souverains roumains, le frère...

L’exil du prince Nicolas de Roumanie
Pro Memoria lundi, 11 novembre 2024

La présence des statères dans la province de Dobroudja

Des monnaies de l’Antiquité   Le statère est un terme générique qui désigne en numismatique diverses monnaies en or ou en argent...

La présence des statères dans la province de Dobroudja
Pro Memoria lundi, 04 novembre 2024

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle

La presse à l’époque communiste   Si la liberté de la presse était garantie depuis 1789 par l’article 11 de la Déclaration des...

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle
Pro Memoria lundi, 28 octobre 2024

La Sécuritate et le KGB en divorce

  Le général Neagu Cosma, ancien chef de la direction de contrespionnage de la Securitate, racontait dans une interview de 2002, conservé par...

La Sécuritate et le KGB en divorce

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company