RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle

En Roumanie, la voix du Parti communiste roumain se faisait entendre grâce à son journal officiel Scânteia, « l’Etincelle ».

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle
L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle

, 04.11.2024, 11:02

La presse à l’époque communiste

 

Si la liberté de la presse était garantie depuis 1789 par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, force est de constater que les régimes totalitaires, qu’ils soient d’extrême droite ou d’extrême gauche, se sont évertués à n’en faire qu’une bouchée. Ainsi, la quasi-totalité de la presse des démocraties soi-disant populaires instaurées après 1945 par l’Armée rouge dans les Etats d’Europe centrale et de l’Est se soumettait aux ukases idéologiques du parti communiste. Mais ce dernier disposait souvent également de son propre quotidien, considéré comme la voix officielle du régime.

 

Aussi, à l’instar du quotidien « Pravda », « La vérité », en URSS, l’on voit paraître « Rabotnichesko Delo », « Les Réussites ouvrières » en Bulgarie, « Rudé Právo » ou « La justice rouge » en Tchécoslovaquie, « Neues Deutschland » ou « La nouvelle Allemagne » en RDA, « Trybuna Ludu » ou la « Tribune du peuple » en Pologne, « Borba » ou « La lutte » en Yougoslavie. En Hongrie, la presse écrite sera dominée par le quotidien « Szabad Nép », les « Hommes libres » entre 1942 et 1956, puis par « Népszabadság » , « La liberté du peuple » entre 1956 et 2016. En Roumanie, la voix du Parti communiste roumain se faisait entendre grâce à son officiel Scânteia, « l’Eticelle ».

 

La voix du Parti Communiste Roumain

 

Fondé en 1931, alors que le Parti communiste roumain avait été mis hors la loi depuis un bon moment à cause de son programme résolument antinational, son officiel paraîtra de façon irrégulière jusqu’en 1940. Son nom s’inspirait du journal en exil de Lénine intitulé Iskra, l’Etincelle, paru entre 1900 et 1905. L’Etincelle des communistes roumains paraîtra pour la première fois au grand jour, officiellement, le 21 septembre 1944, après l’occupation le 30 août 1944 de Bucarest par l’Armée rouge. Le critique d’art Radu Bogdan, né en 1920, sympathisant communiste, fut l’un des membres de la première équipe de rédaction de L’étincelle roumaine lors de sa réapparition de 1944.

 

Les débuts du journal Scânteia

 

Dans son interview de 1995, conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, Radu Bogdan se rappelait les premiers pas de cette nouvelle vie de l’officiel communiste roumain. :

 « Cinq personnes ont été chargées par le parti de la parution de ce premier numéro. Matei Socor a été nommé responsable de ce petit noyau de rédacteurs, dont faisaient encore partie Pavel Chirtoacă, l’ingénieur Solomon, Radu Mănescu et Iosif Ardelean. Ce dernier sera ultérieurement nommé responsable du département de censure. L’ingénieur Solomon avait pour sa part des responsabilités plutôt administratives. Quant à moi, j’avais certes à l’époque des velléités de journaliste. Mais j’avais du mal à trouver mes marques. Et c’est à ce moment que j’entends que Radu Mănescu allait lancer un journal. Je me présente et je postule. L’on m’invite sans peine à faire du bénévolat. C’était encore la période romantique, la période de grands idéaux. Mon premier travail a été celui de correcteur. Je travaillais avec Mirel Ilieşiu, metteur en scène. Et c’est ainsi que j’avais pris part à la parution du premier numéro de l’Etincelle. »

 

Discréditer la démocratie et les partis historiques

 

Mais l’officiel du parti communiste devient rapidement le fer de lance des pourfendeurs du régime démocratique roumain. Des intellectuels de gauche, idéalistes et opportunistes mélangés, faisaient de leur mieux pour discréditer la démocratie et les partis historiques. Parmi ces journalistes de la premières heure un personnage s’est démarqué entre tous par sa violence de langage. Il s’agit de Silviu Brucan, celui qui, après la chute du régime communiste fin 1989, s’érigera comme l’un des idéologues du régime postcommuniste de Ion Iliescu et de son Front du Salut national.

 

 

Radu Bogdan se rappelait dans son interview de l’atmosphère d’effervescence qui était celle de la presse de l’après-guerre, une presse de plus en plus dominée par l’organe de presse du Parti communiste roumain, dirigé par le sociologue Miron Constantinescu :

 « Le compositeur Matei Socor n’est demeuré qu’un jour à la tête de l’Etincelle. Il prit ensuite ses fonctions à la tête de la Radio, devenant son directeur-général. Peu de jours après la parution du premier numéro de l’Etincelle, à sa tête fut nommé par le parti Miron Constantinescu, vieux communiste, récemment libéré. L’on travaillait dur au début, l’on passait nos nuits à la rédaction, l’on se reposait sur des matelas jetés à même le sol. Cette première rédaction du journal avait emménagé dans les locaux de l’ancien journal de Pamfil Seicaru, Curentul. Pendant tout un temps, j’ai aussi assuré la sécurité personnelle du nouveau rédacteur en chef, Miron Constantinescu. J’étais en quelque sorte sa garde de corps. Je n’avais pourtant pas d’arme sur moi, c’était plus pour faire semblant, pour se donner de l’importance. Mais comme il allait tous les jours au siège de la Confédération générale du travail et qu’il ne voulait pas circuler tout seul en rue en ces temps troubles, je l’accompagnais. J’avais une belle carrure, j’étais plutôt grand. Heureusement, on n’a jamais eu d’accroc avec qui que ce soit, mais j’ai été son ombre durant plusieurs mois. »   

 

Durant les années qui ont suivi et jusqu’au mois de décembre 1989, l’Etincelle a été le porte-voix de la propagande communiste, le fer de lance de cette presse asservie, dont l’objectif principal était de cacher les malversations et les abus du régime et l’enfreinte régulière des droits fondamentaux. (Trad. Ionut Jugureanu)

Patriarhia Română (Foto: facebook.com/PrimariaSectorului4)
Pro Memoria lundi, 17 février 2025

Le centenaire de la Patriarchie roumaine

En 2025, l’Eglise orthodoxe de Roumanie fêtera un double anniversaire : 140 depuis qu’elle fut proclamée église autocéphale, en 1885, et puis...

Le centenaire de la Patriarchie roumaine
Институт технической документации Румынии
Pro Memoria lundi, 10 février 2025

Les relations diplomatiques entre la Roumanie et le Japon

Les premières mentions du Japon par des Roumains   La nature humaine fait que les hommes ont depuis toujours été interpellé par la manière...

Les relations diplomatiques entre la Roumanie et le Japon
Из истории женской прессы Румынии
Pro Memoria lundi, 03 février 2025

50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki

Une Europe divisée entre l’Est et l’Ouest   A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les espoirs d’un retour à une époque de...

50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki
Foto: Iulia Opran/RRI
Pro Memoria lundi, 27 janvier 2025

Le Bucarest inachevé

La modernisation commence en 1830   Dans l’espace roumain du début du 19e siècle, les villes démarrent leur processus de modernisation dès...

Le Bucarest inachevé
Pro Memoria lundi, 20 janvier 2025

Le centenaire de la Fédération roumaine d’échecs

Sport cérébral entre tous du fait de sa complexité et des exigences d’anticiper la stratégie de l’adversaire, les échecs demeurent un sport...

Le centenaire de la Fédération roumaine d’échecs
Pro Memoria lundi, 13 janvier 2025

L’établissement des relations diplomatiques entre la Roumanie et la RFA

L’apparition, après 1945, de deux Etats allemands sur la carte d’Europe, décidée par les grandes puissances après la défaite de...

L’établissement des relations diplomatiques entre la Roumanie et la RFA
Pro Memoria lundi, 06 janvier 2025

La révolution roumaine, 35 ans après

Changement de cap, changement de paradigme   L’on parle souvent d’un changement de paradigme lors d’un changement de cap dans le...

La révolution roumaine, 35 ans après
Pro Memoria mardi, 31 décembre 2024

La révolution anticommuniste roumaine expliquée aux jeunes générations

35 ans de liberté   Depuis 35 ans, le mois de décembre est synonyme pour les Roumains de liberté. Car c’est bien au mois de décembre 1989...

La révolution anticommuniste roumaine expliquée aux jeunes générations

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company