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L’exil du prince Nicolas de Roumanie

Dans son ouvrage récent intitulé « Le prince Nicolas. Exil et rivalités », Diana Mandache, s’appuyant sur des informations récoltées des archives nationales et sur des sources étrangères, reconstitue la personnalité du prince Nicolas et la place qu’il occupe dans la diaspora roumaine pendant son exil.

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, 18.11.2024, 10:29

 Nicolas, frère cade du futur roi Carol II

 

Né le 18 août 1903 à Sinaia, dans la résidence d’été des souverains roumains, le frère cadet du futur roi Carol II, s’avéra être un enfant vif et intrépide, féru de sport en général, de sport automobile en particulier. Eduqué dans le collège britannique d’Eton le prince Nicolas devient régent de Roumanie du 20 juillet 1927 au 8 juin 1930 pendant la minorité de son neveu, le roi Michel Ier et avant l’accession au trône de son frère le roi Carol II. Mais la vie privée du prince ne fut pas de tout repos. Marié à une roturière, Ioana Doletti, en 1931, il se verra privé de ses titres par son frère, le roi Carol II, en 1937, puis forcé à l’exile dans sa maison de Lausanne. Le prince Nicolas de Roumanie deviendra dorénavant Nicolas Brana. Le retour d’exil, pourtant espéré un moment après l’abdication du roi Carol II en 1940, ne se matérialisera jamais. La Deuxième guerre mondiale d’abord, l’arrivée des communistes au pouvoir à Bucarest ensuite l’en empêcheront.

 

« Le prince Nicolas. Exil et rivalités » par Diana Mandache

 

Dans son ouvrage récent intitulé « Le prince Nicolas. Exil et rivalités », Diana Mandache, s’appuyant sur des informations récoltées des archives nationales et sur des sources étrangères, reconstitue la personnalité du prince Nicolas et la place qu’il occupe dans la diaspora roumaine pendant son exil.

 

Diana Mandache : « Le prince Nicolas avait un caractère bien trempé. Certes, ses manières britanniques l’empêchaient de donner libre cours à ses sentiments. Il avait vécu de longues années en Grande-Bretagne et y a suivi des études juste après la fin de la Grande Guerre. Le grand historien et professeur Nicolae Iorga avait beaucoup d’estime pour le prince Nicolas, surtout pour avoir accepté de rejoindre la régence constituée après la mort de son père, le roi Ferdinand, alors que son neveu, le roi Michel, n’avait que 5 ans. Iorga appréciait qu’en acceptant cette charge, aux côtés du patriarche Miron Cristea et du président de la Cour des comptes, Gheorghe Buzdugan, le prince Nicolas avait assuré la stabilité du trône et de la dynastie. Le prince n’avait que 23 ans à l’époque, et il accepta de renoncer à sa vie privée pour occuper une charge publique d’une telle importance sous les insistances de sa grand-mère, la reine Marie ».    

 

Une vie publique très active

 

Avec son départ en exil de 1937, Nicolas ne demeure pas tout à fait à l’écart de la vie publique roumaine ni des négociations diplomatiques initiées par son pays pendant les années sombres d’avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Diana Mandache :

« Il reçoit des diplomates roumains en 1940, avec lesquels il aborde des sujets d’actualité mais aussi la nécessité pour que la Roumanie demeure dans le camp allié pendant la guerre qui s’annonce. Il prône de fait un changement d’alliances, car la Roumanie se trouvait déjà à l’époque dans le giron de l’Axe. Il envisage même la constitution d’un comité des Roumains en exil qu’il voyait basé en Suisse, chose impossible pourtant de par le statut de neutralité de la Suisse, qui défendait les agissements de nature politique de la part des étrangers. Mais il rencontre encore des diplomates étrangers, dont notamment Leland Harrison, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Bucarest, en poste à Berne en 1940, puis l’ambassadeur britannique. Le prince projette même de doter la Roumanie d’une nouvelle constitution, qu’il commence à rédiger avec l’aide d’un juriste suisse. Face à ces manœuvres, aussi discrètes qu’elles soient, les autorités de Berne prennent position et demandent gentiment au prince Nicolas d’y mettre fin. Certes, il pouvait toujours faire valoir son opinion, sans pour autant agir de manière trop évidente ».   

 

Nicolas se consacre à la diaspora roumaine

 

Après la fin de la guerre et l’arrivée au pouvoir des communistes, l’activité en exil du prince Nicolas prend un nouveau tournant.

L’historienne Diana Mandache raconte :

« Après 1947, l’activité du prince se tourne résolument vers la diaspora roumaine. Vers la diaspora présente en France tout d’abord, qui ne cesse d’étoffer ses rangs après l’arrivée des communistes au pouvoir à Bucarest et qui est fortement touchée par l’abdication forcée du roi Michel et par l’abolition de la monarchie, le 30 décembre 1947, mais aussi vers la diaspora roumaine d’Espagne, qui comprenait beaucoup d’anciens partisans du mouvement d’extrême droite de la Garde de Fer, puis la diaspora et d’Italie. L’on peut entendre la voix du prince Nicolas sur les ondes de Radio Madrid et de Radio Rome à l’occasion du jour de la monarchie, le 10 mai, ou encore le 24 janvier, jour de l’Union des principautés danubiennes. Le prince Nicolas s’efforce pendant toute cette période de trouver un consensus et d’unir autour de sa personne la diaspora roumaine présente en grand nombre dans ces zones, rendant visite aux associations et aux organisations roumaines actives dans ces pays. Il passe des interviews aussi dans la presse italienne et espagnole, il fait des déclarations au sujet du sort des Roumains devenus prisonniers dans leur propre pays à cause d’un régime imposé de l’extérieur. (…) Mais le prince s’intéresse aussi et organise des évènements culturels, qu’il conçoit comme un moyen de propagande. Il organise pendant la Guerre froide en l’Allemagne de l’Ouest et à Madrid les semaines roumaines, il soutient la constitution de la Bibliothèque roumaine de Fribourg puis, après la mort de son épouse, il créé la Fondation culturelle « Princesse Ioana ». Il tente de réunir les Roumains qui se trouvent en exil, et ce quelques soient leurs orientations politiques, autour de l’idée nationale. Et il rencontre un certain succès dans ses démarches, car il parvient à réunir autour de lui, lors de ces événements, un nombre important de personnalités culturelles d’origine roumaine qui se trouvent en exil. »  

 

Le prince Nicolas de Roumanie s’éteint à Madrid en 1978. Inhumé tout d’abord à Lausanne, sa dépouille et celle de sa première femme, Ioana Doletti, retrouveront finalement le sol de leur patrie natale cette année, rejoignant la nécropole royale de Curtea de Arges, la première capitale de la principauté de Valachie.   (Trad. Ionut Jugureanu)

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