Les premières automobiles de l’espace roumain
Malgré ses retards en termes de développement, la Roumanie a été assez bien synchronisée aux inventions occidentales dans le domaine de l'automobile.
Christine Leșcu, 16.10.2023, 09:49
Nous vous invitons à découvrir les débuts
de l’automobilisme en Roumanie. Malgré ses retards en termes de développement,
la Roumanie a été assez bien synchronisée aux inventions occidentales dans le
domaine de l’automobile.
Tout comme en Europe et aux Etats-Unis, les
premières voitures dotées de moteurs à vapeurs, similaires à ceux des
locomotives, font leur apparition dans l’espace roumain vers la afin du 19e
siècle. Il s’agissait de ce que les Roumains de l’époque appelaient des
carrosses à moteur. D’ailleurs, en 1880, l’ingénieur Dumitru Vasescu a rejoint
les inventeurs qui essayaient de perfectionner le nouveau véhicule, en créant
une auto à vapeurs qui portait son nom et qui a même circulé dans les rues de
Paris. En 1906, cette automobile arrivait aussi à Bucarest, mais, après
quelques voyages, son sort demeura inconnu.
La première voiture à circuler, en 1889,
sur les routes roumaines a été une 4CV de la marque Peugeot. Son propriétaire
était évidemment une personne richissime, puisque le prix d’une voiture était
tout simplement immense. Pourtant, le nombre des voitures commença à augmenter
vers la fin du 19e siècle.
En 1895, trois habitants de la ville de
Craiova, dans le sud de la Roumanie, ont importé trois 12 CV du constructeur
automobile Benz. En 1898, une autre Peugeot circule à Bucarest, ensuite une
autre, à Tecuci, en Moldavie, au centre-ouest de la Roumanie actuelle.
Egalement en Moldavie, à Falticeni, un tricycle à moteur fait sensation. La
première voiture américaine à rouler en Roumanie a été une Oldsmobile, en 1898.
Ses premiers déplacements sur les boulevards bucarestois ont été amplement
commentés par une presse roumaine stupéfaite et très critique à l’égard de la
dangereuse vitesse maximale de 15 km à l’heure.
Associées au sport, ces premières
automobiles étaient surtout un moyen de s’amuser. C’est pourquoi leurs
propriétaires étaient aussi des sportifs connus. Les premiers véhicules
utilitaires font également leur apparition au début du 20e siècle. Le médecin
Toma Tomescu, par exemple, en avait un dont il se servait pour visiter ses
patients.
Mais l’automobiliste roumain le plus connu
de la première moitié du 20e sicèle a été le prince George Valentin Bibescu,
l’époux de l’écrivaine et diplomate Martha Bibescu, descendant des familles
Bibescu et Brancovin. Il connu notamment comme fondateur de l’Automobile club
roumain. Attiré et passionné par tout ce qui était nouveau, GV Bibescu a
importé en Roumanie une Mercedes, modèle crée à l’époque par l’entreprise
Daimler à bord duquel il a voyagé de Genève à Bucarest, parcourant 1827
kilomètres en 73 heures de voyage au cours de 12 jours. Un voyage normal de nos
jours, une véritable aventure routière à l’époque. Mais malgré son esprit
d’aventure, GV Bibescu allait être le deuxième propriétaire d’automobile de
Bucarest.
Ce fut l’industriel Bazil Assan à immatriculer à Bucarest, capitale du Royaume
de Roumanie, la première voiture en 1900. Il s’agissait d’une auto à moteur à
combustion interne fabriquée à Liège en Belgique. Il s’agissait d’un carrosse
sans chevaux qui portait avec fierté la plaque d’immatriculation B1. Fâché de
ne pas être le premier propriétaire bucarestois de voitures, le prince Bibescu
a tout fait pour que sa voiture la deuxième à être immatriculée à Bucarest,
reçoive la plaque d’immatriculation 0B. Il a pris sa revanche en 1904,
lorsqu’il fonda l’Automobile club roumain, dont il était le président alors que
Bazil Assan était le vice-président. Le but de la création de l’ACR était
d’encourager le goût pour le déplacement à quatre roues motorisées, ainsi que
la création d’une industrie automobile roumaine. Ce qui plus est l’ACR
promettait aussi de soutenir les droits des automobilistes.
D’ailleurs, le nombre de propriétaires de véhicules a constamment augmenté
depuis le début du 20e siècle et jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Si
jusqu’en 1906, le nombre des importations de voitures s’élevaient de 150, il
augmenta à 447 en 1909 et à 850 en 1912. En 1939, le nombre de voitures
immatriculées en Roumaine était de 25.800. Vers la fin de la guerre, en 1944,
moins de 10 mille voitures particulières existaient encore en Roumanie et leur
nombre n’a fait que baisser après l’installation du communisme.
Mais les Roumains n’ont pas été uniquement propriétaires de voitures aux débuts
de ce moyen de transport, mais ils ont même fabriqué des autos. La première
fabrique de voitures s’appelait Marta et elle fut fondée en 1908, à Arad, en
Transylvanie, territoire qui faisait partie à l’époque de l’empire de
l’Autriche Hongrie. C’était en fait une succursale de la fameuse compagnie
américaine Westinghouse. C’est toujours ici que furent produits les premiers
bus à rouler sur les routes de la Roumanie actuelle.