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Le début des transports publics à Bucarest

Durant la première moitié du XIXème siècle, Bucarest se trouvait en plein essor de modernisation. L’enthousiasme des élites de construire un pays et une nation dans le sens propre du terme a mobilisé toute une masse hétérogène d’individus issus de différentes couches sociales dans l’unique but d’en faire des citoyens respectables. Eduquées dans des universités occidentales, les élites ont vite compris que la Roumanie était complètement dépourvue d’un modèle de civilisation urbaine, un ingrédient indispensable au développement économique et politique d’un Etat. Du coup, elles se sont donné pour tâche de transformer leurs villes à moitié urbanisées et respirant un air plutôt oriental en des endroits dynamiques et fonctionnels à l’instar des villes occidentales. Et ce fut bien dans la capitale, Bucarest, qu’a commencé l’expérience modernisatrice de la société roumaine. Premier pas: repenser la ville selon les principes modernes de l’urbanisme dont notamment la construction de larges boulevards, la réglementation du trafic et l’alignement des rues.

Le début des transports publics à Bucarest
Le début des transports publics à Bucarest

, 13.10.2014, 14:49

Durant la première moitié du XIXème siècle, Bucarest se trouvait en plein essor de modernisation. L’enthousiasme des élites de construire un pays et une nation dans le sens propre du terme a mobilisé toute une masse hétérogène d’individus issus de différentes couches sociales dans l’unique but d’en faire des citoyens respectables. Eduquées dans des universités occidentales, les élites ont vite compris que la Roumanie était complètement dépourvue d’un modèle de civilisation urbaine, un ingrédient indispensable au développement économique et politique d’un Etat. Du coup, elles se sont donné pour tâche de transformer leurs villes à moitié urbanisées et respirant un air plutôt oriental en des endroits dynamiques et fonctionnels à l’instar des villes occidentales. Et ce fut bien dans la capitale, Bucarest, qu’a commencé l’expérience modernisatrice de la société roumaine. Premier pas: repenser la ville selon les principes modernes de l’urbanisme dont notamment la construction de larges boulevards, la réglementation du trafic et l’alignement des rues.



La modernisation de la capitale a débouché sur la mise en place du transport public, totalement inconnu à l’époque. Ce fut donc vers la moitié du XIXème siècle, parallèlement au développement de l’infrastructure urbaine et à la croissance économique que le transport public est devenu une nécessité. William Wilkinson, consul britannique en Valachie durant la première décennie du XIXème siècle, décrivait dans ses mémoires la façon de circuler des Bucarestois: « Il n’y avait pratiquement pas de fiacres dans les rues, ce qui faisait que les voyageurs ou les visiteurs occasionnels se voient contraints à se déplacer à pied. Pourtant, le transport en dehors de la ville était très bien mis au point en Valachie, que l’on parle de la poste aux chevaux ou du transport d’une localité à l’autre ». Cela ne veut pas dire forcément que Bucarest était une ville rudimentaire. Il ne faut pas oublier que vers 1820 les premiers omnibus commençaient à circuler en Occident.



L’architecte Adrian Craciunescu, professeur à l’Université d’Architecture et Urbanisme Ion Mincu de Bucarest nous parle des débuts du transport urbain bucarestois :


« Au début, le transport public à Bucarest se faisait en fiacre ou en carrosse. Bien sûr, ces moyens de transport étaient réservés seulement aux personnes de haut rang qui en usaient à titre privé. Petit à petit, on commence à voir dans les rues de Bucarest un amalgame de fiacres, carrosses, omnibus et plus tard tramways et même automobiles, ce qui faisait que vers 1900, notre capitale ne diffère pas trop de Paris. On ne saurait préciser la date exacte de l’entrée en circulation des omnibus. Leur circulation fut établie selon les mêmes normes que celles pour le transport public en fiacre, fondé, à sont tour, selon le modèle bruxellois. Sur l’ensemble des réglementations, un article, le 31, stipulait, par exemple, que les cochers se voyaient interdire de se tenir à la disposition du public, en se déplaçant, le fiacre libre, dans les rues de la ville à la recherche de la clientèle. Au terme de la loi de l’époque, les propriétaires de fiacres se voyaient obligés de signer un contrat par lequel ils s’engageaient à respecter les stations de fiacres instaurées par la municipalité, en se voyant interdire de circuler dans les rues en quête de clients ».



La présence croissante des transports publics de Bucarest s’est accompagnée de réglementations successives en 1845, 1847, 1850 et 1851. A une époque où l’on ambitionnait de faire de Bucarest une ville moderne, le code de la route était très strict. Adrian Crăciunescu:


« Le règlement policier stipulait, dans son premier article, la préoccupation pour la régulation du trafic routier. Je cite: les rues et leurs trottoirs, de part et d’autre, faisant partie du domaine public, doivent être dégagés à tout moment, pour faciliter les communications. Il est donc totalement défendu de les encombrer de caisses, de paniers de marchandises ou de fleurs, d’étals, de chaises, de planches de bois, de briques ou de toute autre chose qui risquerait de perturber la circulation publique. En outre, rien ne doit dépasser la ligne formée par les façades des immeubles. Il est également interdit de passer en fiacre ou à cheval sur le trottoir ou d’attacher les chevaux devant les immeubles. Sauf en cas d’urgence, le stationnement des fiacres en tout genre dans les rues est lui aussi interdit. Pendant le bref stationnement autorisé, les fiacres se tiendront tout près des trottoirs. Si une file de carrioles se forme dans la rue, il faudra prévoir entre elles une distance minimale équivalant à l’espace qu’occuperaient un fiacre et ses chevaux.” Plus tard, on introduisit aussi le sens de circulation à droite. Un autre aspect relatif au trafic routier, précisé à l’article 11, concernait le transport ”des objets laids ou d’une malpropreté dégoûtante, tels les cuirs, les viandes de boucherie ou la cendre.” En plus, les carrioles les transportant devaient être couvertes de bâches. »



A commencer par 1850, les transports publics de Bucarest s’alignent sur ceux des grandes villes européennes, en ce sens que l’on verra circuler dans les rues l’omnibus, le tramway tiré par des chevaux et le tramway électrique. Les évolutions dans l’économie, la mobilité de la main d’œuvre et le nouveau visage de la vie sociale, dans le contexte de l’apparition des transports publics et de la nouvelle identité urbaine, annoncent l’aube d’une époque florissante et constructive.


(Aut.Steliu Lambru ; trad. Ioana Stancescu, Mariana Tudose)

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