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Le centenaire de la Patriarchie roumaine

Cette année, l'Eglise orthodoxe roumaine fête 140 depuis qu’elle fut proclamée église autocéphale et 100 ans depuis la création de la Patriarchie de Roumanie, en 1925.

Patriarhia Română (Foto: facebook.com/PrimariaSectorului4)
Patriarhia Română (Foto: facebook.com/PrimariaSectorului4)

, 17.02.2025, 10:03

En 2025, l’Eglise orthodoxe de Roumanie fêtera un double anniversaire : 140 depuis qu’elle fut proclamée église autocéphale, en 1885, et puis 100 ans depuis la création de la Patriarchie de Roumanie, en 1925. Pour mieux comprendre la signification de ces deux dates qui ont marqué l’histoire de l’église orthodoxe de Roumanie écoutons l’historien Dragoș Ursu du musée national de l’Union de la ville d’Alba Iulia, située en Transylvanie :

« En 1918, les provinces roumanophones de Bessarabie, de Bucovine de Nord et de Transylvanie ont rejoint le royaume de Roumanie. L’Eglise orthodoxe roumaine était l’église majoritaire de la Grande Roumanie issue après le Traité de Trianon. Il faut savoir qu’en 1918, la Roumanie comptait une Eglise orthodoxe aux obédiences multiples. Il y avait certes l’Eglise orthodoxe du vieux royaume, soit celui formé par l’union entre la Valachie et la Moldavie au milieu du 19e siècle, ensuite les Eglises de Transylvanie, de Bucovine, province de l’empire d’Autriche-Hongrie gérée par les Autrichiens, enfin l’Eglise de Bessarabie, soumise depuis plus de cent ans à Moscou. Il fallait bien entendu réunir d’une manière ou d’une autre les Eglises orthodoxes de ces quatre territoires réunis dorénavant dans un même Etat. Le processus démarre en 1919 et arrive à son terme six années plus tard, en 1925. Et puis, à la fin, l’Eglise orthodoxe roumaine comptait près de 15 millions de croyants. Une église puissante, vibrante, vigoureuse, qui ne pouvait pas ne pas se doter d’un patriarcat. A l’époque, le patriarcat de Constantinople se trouvait sous la pression des Turcs alors que l’existence de l’église russe était mise en danger par les Bolchéviques. Par comparaison, l’église roumaine était à son apogée, et il lui fallait bien se doter d’un patriarcat ».    

 

A la fin, l’année 1925 allait achever au niveau de l’organisation de l’Eglise orthodoxe roumaine ce que l’année 1918 avait commencé au niveau de l’unité de l’Etat. Dragoș Ursu :

« L’année démarre avec le synode du 4 février 1925, lorsque sous la proposition du métropolite Nectarie de Bucovine, le synode approuve la création du patriarcat de Roumanie. La décision synodale sera ensuite votée au Sénat. Au mois de septembre, la Patriarcat œcuménique de Constantinople, qui avait jusqu’alors chapeauté l’église orthodoxe roumaine, reconnaît à son tour le patriarcat de Bucarest. Et ce sera le 1er novembre 1925 qu’a lieu la cérémonie symbolique de la montée sur le trône patriarcal du premier patriarche de l’église orthodoxe roumaine, Miron Cristea. Nous parlons donc d’un processus en deux temps : D’abord l’union des quatre traditions orthodoxes roumaines réunies dorénavant dans un même Etat, ensuite la reconnaissance de ce nouveau patriarcat, de cette nouvelle église par ses pairs, par l’orthodoxie européenne et mondiale ».

 

6 patriarches à la tête de l’Eglise orthodoxe roumaine

Depuis lors, 6 patriarches se sont succédés à la tête de l’Eglise orthodoxe roumaine. Que pourrait-on retenir de leur passage dans la plus haute charge pastorale de cette église ? Dragoș Ursu :

« Miron Cristea fut certainement le patriarche de l’union, celui qui a jeté les bases de l’organisation unitaire de l’Eglise orthodoxe roumaine, celui encore qui a jeté les bases de l’enseignement théologique orthodoxe dans la nouvelle Roumanie d’après la Grande Guerre. L’époque de Nicodim Munteanu, qui lui a succédé, a été une époque marquée par la résurgence des nationalismes, des guerres et des régimes dictatoriaux. A la tête de l’Eglise entre 1939 et 1948, il a été contemporain de la dictature royaliste de Carol II, de l’Etat national-légionnaire de 1940-1941, de la dictature militaire de Ion Antonescu pendant la guerre, enfin de l’occupation de la Roumanie par les Soviétiques fin 1944 et du processus de soviétisation du pays déroulé entre 1945 et 1948. La figure controversée de Iustinian Marina qui lui succéda, surnommé par d’aucuns le patriarche rouge, à cause de ses affinités avec le régime communiste nouvellement installé à Bucarest, a été retenue toutefois par l’Eglise orthodoxe comme celui qui a su préserver l’essentiel de l’orthodoxie roumaine, de ses structures, de la pratique religieuse en des temps extrêmement troubles, face à un pouvoir politique autoritaire et manifestement hostile à la religion. Le patriarche Iustin, qui conduira ensuite les destinées de l’église orthodoxe roumaine pendant 9 années, sera retenu surtout pour ses initiatives théologiques et culturelles. La mémoire du patriarche Teoctist qui lui succède est également perçue de manière ambivalente. Son nom est entaché par son apparente connivence avec le régime communiste de Nicolae Ceausescu, mais il fut aussi le patriarche qui mena la barque de l’église pendant la chute du régime communiste et durant la période de la transition démocratique vers l’intégration européenne du pays. Il fut aussi le patriarche qui démarra le rapprochement entre l’église orthodoxe roumaine et l’église catholique. Rappelons-nous la visite du pape Jean-Paul II en Roumanie à l’été 1999, première visite d’un souverain pontife dans un pays majoritairement orthodoxe. Enfin, faire le bilan du patriarche actuellement en fonction, le patriarche Daniel, n’est pas chose aisée, car il est sans doute trop tôt. Mais il est évident que Daniel a d’ores et déjà beaucoup œuvré pour développer les structures de l’Eglise orthodoxe roumaine dans la diaspora, au-delà des frontières nationales, notamment dans cette province historique qu’est la Bessarabie, la république de Moldova. Grâce à ses efforts, l’orthodoxie roumaine occupe actuellement une place de choix parmi les cultes présentes en république de Moldova. Et puis, Daniel est un patriarche bâtisseur. On lui doit la cathédrale nationale, ce projet conçu déjà au temps du premier patriarche de l’Eglise orthodoxe roumaine, au temps de Miron Cristea, en 1925. »  

Quoi qu’il en soit, l’histoire de la patriarchie de l’Eglise orthodoxe roumaine suit de près les aléas de l’histoire de la Roumanie durant les deniers cent ans. Mais elle devrait sans doute faire face à de nouveaux défis dans les décennies à venir.   (Trad. Ionut Jugureanu)

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