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L’architecture de Bucarest à l’entre-deux-guerres

C’est à compter de la seconde moitié du XIXe siècle que la ville de Bucarest connaît, en matière d’urbanisme, une évolution graduelle, qui résume en fait l’évolution de la Roumanie tout entière, avec des influences de l’architecture occidentale – synonyme de modernité -, mais aussi de l’architecture traditionnelle locale.La capitale roumaine a vécu sa plus importante transformation entre 1930 et 1940, sous le roi Carol II. Le Pr Sorin Vasilescu, de l’Université d’architecture et d’urbanisme « Ion Mincu » de la capitale roumaine, est un spécialiste de l’architecture bucarestoise de l’entre-deux-guerres, étroitement liée aux souverains de Roumanie : « Quand nous parlons de l’architecture roumaine de cette époque-là, nous parlons d’une architecture de la royauté. Bucarest a traversé une étape Carol Ier, une autre calée sur le règne du roi Ferdinand Ier et puis l’incroyable étape Carol II, le souverain qui disait au maire de la ville qu’il rêvait d’entendre le bruit de la mer Noire. En réalité, le roi voulait avoir, depuis le Palais royal, une vue directe sur le grand boulevard avoisinant, ce qui impliquait la disparition du bâtiment des Fondations royales. La décision prise en conséquence par la municipalité a entièrement transformé la Place du Palais. Deux bâtiments importants encadraient celui des Fondations royales, l’actuelle Bibliothèque centrale universitaire. L’un accueillait le Jockey Club et l’autre le ministère de l’intérieur, bordant une autre petite place publique où s’érigeait l’hôtel Athénée Palace, chef-d’œuvre Art Nouveau, création des architectes Daniel Renard et Théophile Bradeau. »

L’architecture de Bucarest à l’entre-deux-guerres
L’architecture de Bucarest à l’entre-deux-guerres

, 29.01.2018, 15:00

C’est à compter de la seconde moitié du XIXe siècle que la ville de Bucarest connaît, en matière d’urbanisme, une évolution graduelle, qui résume en fait l’évolution de la Roumanie tout entière, avec des influences de l’architecture occidentale – synonyme de modernité -, mais aussi de l’architecture traditionnelle locale.La capitale roumaine a vécu sa plus importante transformation entre 1930 et 1940, sous le roi Carol II. Le Pr Sorin Vasilescu, de l’Université d’architecture et d’urbanisme « Ion Mincu » de la capitale roumaine, est un spécialiste de l’architecture bucarestoise de l’entre-deux-guerres, étroitement liée aux souverains de Roumanie : « Quand nous parlons de l’architecture roumaine de cette époque-là, nous parlons d’une architecture de la royauté. Bucarest a traversé une étape Carol Ier, une autre calée sur le règne du roi Ferdinand Ier et puis l’incroyable étape Carol II, le souverain qui disait au maire de la ville qu’il rêvait d’entendre le bruit de la mer Noire. En réalité, le roi voulait avoir, depuis le Palais royal, une vue directe sur le grand boulevard avoisinant, ce qui impliquait la disparition du bâtiment des Fondations royales. La décision prise en conséquence par la municipalité a entièrement transformé la Place du Palais. Deux bâtiments importants encadraient celui des Fondations royales, l’actuelle Bibliothèque centrale universitaire. L’un accueillait le Jockey Club et l’autre le ministère de l’intérieur, bordant une autre petite place publique où s’érigeait l’hôtel Athénée Palace, chef-d’œuvre Art Nouveau, création des architectes Daniel Renard et Théophile Bradeau. »

Le courant artistique « Art nouveau » a eu la plus grande influence sur l’architecture de Bucarest, mais il y a eu aussi un art soi-disant d’Etat – l’art fasciste italien, et, vers la fin des années 1920 et dans les années 1930, le courant Art Déco, venu d’Amérique du Nord. Le Pr Sorin Vasilescu considère que la modernité est entrée dans l’architecture roumaine avec l’Art nouveau : « L’Art nouveau éclatant rencontré chez nous est d’origines diverses. Il existe un Art nouveau des architectes français et un autre des architectes roumains, on rencontre en Transylvanie un Art nouveau des architectes magyars passés par l’école de Ödön Lechner, qui, lui-même, sortait du courant Sécession viennois. Les sources d’inspiration sont nombreuses en Roumanie. Dans la partie dite de l’Ancien Royaume, le courant Art nouveau est le moment de passage d’un monde à un autre, de la disparition du cordon ombilical entre la modernité et le passé. L’historien de l’art italien Giulio Carlo Argan affirmait, d’ailleurs, que ce courant avait été la première forme de la modernité. Nous, nous affirmons la même chose, que l’on parle de proto Art nouveau, comme par exemple le style néo-roumain, ou du courant Sécession, en Transylvanie, au Banat ou en Bucovine. C’est pour la première fois que notre architecture n’est pas inférieure à celle d’Occident. »

Les influences traditionnelles ont été tout aussi importantes dans la naissance d’un style roumain moderne – le néo-roumain – dans l’architecture de Bucarest. Sorin Vasilescu : « Notre proto Art nouveau est tellement lié à l’architecte Ion Mincu; c’est un courant qui s’est manifesté dans l’histoire de notre architecture à travers des formes fondamentales. Nous n’avons pas influencé l’architecture occidentale, mais nos architectes ont réussi à comprendre la réalité du moment, l’évolution des styles et la modalité de mettre les éléments de la tradition dans un langage différent. Si on pouvait mesurer la tradition en litres, la modernité, elle, serait mesurée au mètre. Ce sont des unités de mesure différentes, que nous ne pouvons pas harmoniser entièrement. Mais l’effort de nos architectes de trouver une identité est un élément né sous le prince Brancovan, au XVIIe siècle. Le principe de composition et la planimétrie de l’Occident reçoivent les habits de valeurs orientales. C’est ça la source de la première forme de modernisme roumain. Il suffit de nous promener dans Bucarest et regarder les créations en style néo-roumain de Petre Antonescu, admirées mais aussi critiquées pour avoir modifié l’échelle des valeurs traditionnelles. Peu de gens comprenaient que cette modification provenait aussi du fait qu’il y 100 ans, l’échelle de la Roumanie était passée du simple au double. Une population de huit millions d’habitants constituait une dimension, dix-huit millions d’habitants (la population de la Roumanie d’il y a un siècle) en donnaient une autre. »

L’architecture bucarestoise de l’entre-deux-guerres a représenté un pic d’interconnexion avec la circulation des idées occidentales et avec l’innovation. L’empreinte de la capitale de la Roumanie continue d’être celle laissée par les architectes de l’époque monarchique, malgré les transformations plus ou moins heureuses opérées après 1945.

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