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La Roumanie et la décolonisation en Afrique

Après la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, le mouvement de décolonisation s’est emparé des relations internationales, la domination des empires coloniaux faisant l’objet de nombreuses contestations. Mais la décolonisation a également marqué le début de violences et de guerres civiles entre factions politiques qui proposaient différents modèles de développement des jeunes Etats. Dans très peu de cas, les situations conflictuelles ont été résolues par le dialogue.

La Roumanie et la décolonisation en Afrique
La Roumanie et la décolonisation en Afrique

, 18.11.2013, 14:57

Après la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945, le mouvement de décolonisation s’est emparé des relations internationales, la domination des empires coloniaux faisant l’objet de nombreuses contestations. Mais la décolonisation a également marqué le début de violences et de guerres civiles entre factions politiques qui proposaient différents modèles de développement des jeunes Etats. Dans très peu de cas, les situations conflictuelles ont été résolues par le dialogue.



La décolonisation de l’Afrique a été fermement soutenue par l’Union Soviétique et par la Chine, deux pays communistes en quête de sphères d’influence dans leur lutte contre l’Occident capitaliste. Dans la majorité des colonies africaines, les disputes se sont transformées en guerres parce que les guérillas de gauche, subventionnées et armées par le bloc communiste, ont refusé de négocier avec d’autres groupes politiques. A l’instar des autres pays de ce bloc, la Roumanie s’est elle aussi impliquée dans la décolonisation de l’Afrique. Choisissant de mener sa propre politique, Bucarest a essayé de suivre la voie des pays non-alignés, un mouvement auquel la Roumanie n’a pourtant pas adhéré. Mircea Nicolaescu a été ambassadeur de Roumanie dans plusieurs pays africains et latino-américains, ainsi que membre de la délégation roumaine au Comité de décolonisation de l’ONU. Dans une interview accordée en 1996 au Centre d’histoire orale de la radiodiffusion roumaine, l’ancien diplomate a évoqué les principes promus par la Roumanie dans le processus de décolonisation : « La Roumanie avait des relations avec les espaces ex-coloniaux même avant la Seconde guerre mondiale, des relations très intenses, d’ailleurs. Elles s’étaient intensifiées davantage après la deuxième conflagration mondiale notamment sur la toile de fond des efforts de la Roumanie de s’afficher sur la scène politique internationale en tant que pays indépendant, qui mène sa propre politique étrangère, qui cherche à faire des alliances avec des pays partageant les mêmes intérêts. Les accords scellés avec ces colonies et ensuite Etats africains prévoyaient le maintien de la liberté individuelle, le droit de chaque pays de choisir son propre chemin de développement. Le problème du système d’administration des nouveaux pays et du respect de celui-ci par les autres a toujours figuré dans les documents de la diplomatie roumaine. »



Pour ce qui est des guerres civiles, la diplomatie roumaine a choisi de promouvoir une politique équidistante et ne s’est pas impliquée ouvertement au côté d’un quelconque mouvement politique africain, affirme Mircea Nicolaescu. « Au Caire, les ambassades visitées par tous les mouvements de libération d’Afrique étaient peu nombreuses. En 1961 — 1964, tous ces mouvements qui suivaient différentes orientations politiques siégeaient au Caire. Mais les ambassades de Roumanie et de deux ou trois autres pays étaient les seules à recevoir des mouvements de libération tant de droite que de gauche. Les Soviétiques avaient leur propre groupe de clients qui soutenaient le modèle soviétique (de régime socialiste). Les Chinois avaient eux aussi leurs clients, pour ne pas mentionner aussi les Américains. Les Français et les Anglais étaient compromis. Dans les pays où les affrontements idéologiques ont divisé le mouvement de libération nationale — Congo, Angola, Mozambique, Kenya, Zimbabwe et ainsi de suite — la Roumanie a été le seul pays à maintenir des contacts avec toutes les parties. Notre canal de dialogue est toujours resté ouvert, mais nous avons constamment souligné que l’accord entre les différentes factions était leur problème à eux. »



Les Soviétiques n’aimaient pas trop la voie d’une politique africaine indépendante qu’avait choisie la Roumanie. Mais l’équidistance affichée par la Roumanie n’avait pas de substance et elle n’a pas eu d’écho, comme nous l’explique Mircea Nicolaescu « A l’occasion de la proclamation de l’indépendance de l’Angola, les Soviétiques avaient organisé une réunion des ambassadeurs de tous les pays socialistes qui devraient présenter ensemble leurs hommages au nouveau président élu. Et pourtant, le représentant de la Roumanie, l’ambassadeur Gheorghe Stoian n’a pas accepté de s’y rendre en compagnie des autres et a choisi de saluer seul l’indépendance de l’Angola et présenter l’appui de la Roumanie. Le long des troubles en Angola, la Roumanie a entretenu des liens avec tous les mouvements qui ont choisi de la contacter. La Roumanie les a constamment conseillé à se réconcilier. Les Soviétiques ont misé sur un mouvement, les Américains sur un autre, les Chinois se sont rangés du côté des Américains et ça a fini par déclencher une guerre. Ce qui n’a pas été le cas en Tanzanie, où la maturité politique des forces intérieures les a poussées à prendre leur distance des uns comme des autres. »



Mircea Nicolaescu a également parlé des particularités du continent africain, qui, si elles sont ignorées, ont mené à des échecs tels l’Algérie. « Pour ce qui est de la vision du processus de décolonisation, l’évolution de l’Afrique dite arabe est parfois artificiellement séparée de celle de l’Afrique dite noire. Le continent africain n’est ni complètement arabe ni complètement noir dans aucune de ses régions. Au Sahel, les influences sont réciproques. Historiquement, c’est aussi difficile à les séparer. Un des derniers Etats africains à avoir proclamé son indépendance a été l’Algérie. Dans le monde, peu de zones coloniales avaient été incluses dans le territoire national de la métropole, comme ce fut le cas avec l’Algérie, divisée en trois départements de la France. Pour le mouvement communiste, l’Algérie a été un échec à cause de l’incapacité de comprendre qu’il s’agissait de l’indépendance nationale d’un peuple, non pas de l’indépendance de trois départements français. »



L’implication de la Roumanie dans la décolonisation de l’Afrique a également signifié le choix d’une direction d’action diplomatique sans perspectives. Dans les années 1980, isolée du monde occidental et maintenue à l’écart par les pays communistes, la diplomatie du régime a trop misé sur la carte africaine…(trad. : Alex Diaconescu, ileana Taroi)

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