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La Roumanie et la Conférence d’Helsinki

Si la Finlande a accueilli cette réunion c’est en raison de sa neutralité, car elle ne faisait partie ni de l’OTAN ni du Traité de Varsovie. C’est au centre de congrès Dipoli, situé au centre de la ville d’Espoo, en Finlande, que se sont rencontrés les représentants de 35 pays européens. Leurs ambitions étaient de taille. Puisque c’était la première conférence pour la sécurité et la coopération en Europe, elle se proposait d’aborder tous les problèmes auxquels se heurtaient les habitants du vieux continent au début des années’70 et qui relevaient des domaines les plus divers : politique, juridique, militaire, économique, scientifique, culturel, humanitaire. Comme toute conférence globale, celle d’Helsinki a consisté, en fait, en négociations entre les deux blocs politiques, économiques et militaires opposés, lors desquelles chaque partie a dû tenir compte des prétentions de l’autre.

La Roumanie et la Conférence d’Helsinki
La Roumanie et la Conférence d’Helsinki

, 22.02.2016, 13:52

La Roumanie a non seulement pris part à cette conférence, mais elle y a joué un rôle actif. Dans une interview accordée en 1995 au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion, le diplomate Valentin Lipatti, membre de la délégation de Bucarest, a raconté comment la Roumanie s’était fait remarquer lors de la conférence : « Les discussions bilatérales qui ont précédé les consultations ont montré que les procédures de travail de la future conférence n’étaient pas très bien définies. Alors nous, les Roumains, qui avions réfléchi plus vite et de manière anticipative, nous avons décidé d’élaborer un règlement et des propositions de procédure. Bref, à notre arrivée à Dipoli, vers la fin novembre, quelques jours avant l’ouverture des consultations, nous avions déjà dans la valise diplomatique un règlement de procédure. Celui-ci stipulait un principe dont nous n’allions jamais nous écarter durant les 20 années de négociations européennes et de réunions qui ont suivi. Il s’agit de la parfaite égalité des droits entre les Etats participants, en ce sens qu’il n’y ait aucune discrimination, aucune distinction entre petits et grands Etats, comme il arrive parfois au Conseil de sécurité de l’ONU. Là, vous avez, d’une part, les membres permanents ayant un droit de veto et, de l’autre, les membres non permanents qui applaudissent ou pas, mais qui n’ont pas toujours voix au chapitre. Comment ce principe de l’égalité souveraine peut-il être transposé dans des règles de procédure ? Eh bien, par le biais du consensus. C’est le consensus qui permet à chaque Etat participant de défendre de manière légitime ses droits et intérêts. »

L’Occident et l’Europe de l’Est s’asseyaient donc à la table des négociations, 20 ans après la fin de la guerre, pour trouver une base commune de coopération. Même si les choses étaient jugées d’après l’appartenance aux blocs politiques et militaires, en réalité chaque pays avait ses propres intérêts à promouvoir les principes, les sujets à aborder et les procédures. Valentin Lipatti : « Les Occidentaux ont longtemps bloqué le principe de l’inviolabilité des frontières, tant aimé par les Soviétiques, qui bloquaient à leur tour les principes liés aux droits de l’homme et à ce que l’on appelait la dimension humaine du processus CSCE. Cette obstruction mutuelle a fini par produire une entente, un compromis qui a tout débloqué. Nous aussi, nous avons pratiqué le blocage du consensus à chaque fois que nous nous sentions lésés et parfois même par pure méthodologie, pour ainsi dire. Par exemple, si je voulais obtenir une concession de la délégation soviétique sur la question A, je la bloquais sur la question C, qui l’intéressait davantage. On trouvait ensuite une solution qui nous aidait à obtenir ce que nous voulions aussi bien les uns que les autres. »


Les initiatives roumaines concernant le déroulement de la Conférence ont été bien accueillies, certaines propositions ayant même été retenues. Valentin Lipatti : « Il n’y a pas eu de comités restreints parce qu’ils auraient contredit le consensus et l’égalité des droits. D’habitude dans une conférence internationale, lorsqu’il faut rédiger un texte, on crée un comité de travail dont les membres sont triés sur le volet. De ce fait, ce comité peut faire un très bon travail, soumis par la suite au plénum. C’est comme si le plat était déjà dans l’assiette et tout ce qui nous restait à faire c’était de le manger. On peut y ajouter du sel, on peut l’accompagner d’un verre de vin, mais le plat est prêt à consommer. C’est pourquoi nous avons initié tous les comités, tous les groupes de travail, depuis les plus importants à ceux qui auraient pu sembler superflus. L’introduction des quelques normes démocratiques qui ont donné à la Conférence d’Helsinki son caractère inédit est due à la Roumanie. A Dipoli, nous avons présenté le premier document de travail pour les consultations multilatérales préparatoires, les normes procédurales. Il n’y a pas eu de document opposé parce que les autres ont été pris au dépourvu. La plupart des propositions roumaines ont été acceptées ; malgré quelques petits amendements et ménagements, les normes procédurales ont la Roumanie pour auteur. »

L’Acte final de la Conférence d’Helsinki, signé en 1975, s’intitule « Mesures qui rendent effectif le non-recours à la menace ou à l’emploi de la force ». La Roumanie a cherché à promouvoir les principes du désarmement et de la reconnaissance de l’existence des Etats en développement, principes privilégiés par un Etat communiste. En Occident, l’Acte final d’Helsinki a servi à la création de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) en 1990.(trad Mariana Tudose, Ileana Taroi)

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