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La Roumanie en 1918, entre l’extase et l’agonie

Occupée par les armées des Puissances centrales et avec une image ternie dans les yeux de ses alliés pour avoir conclu une paix séparée en mars 1918, la Roumanie s’efforçait, à l’automne 1918, de sortir du mieux qu’elle le pouvait d’une situation désespérée. Le changement du rapport de forces entre les Puissances centrales et l’Entente à l’automne 1918 a fait qu’à la fin de la guerre la Roumanie se trouve dans le camp des vainqueurs. La récompense fut l’apparition de la Grande Roumanie par l’union de la Bessarabie, de la Bucovine et de la Transylvanie avec l’ancien Royaume de Roumanie. Cela n’a pas été facile, pourtant. Jusqu’en 1920, l’élite politique et la société dans son ensemble ont dû dépasser les obstacles à la reconnaissance internationale du nouvel Etat.

La Roumanie en 1918, entre l’extase et l’agonie
La Roumanie en 1918, entre l’extase et l’agonie

, 11.12.2017, 13:06

L’historien Ioan Scurtu sur la Roumanie entre l’extase et l’agonie dans les années de guerre 1916-1918 : «Théoriquement, la Roumanie aurait dû être prête parce qu’elle est entrée en guerre en 1916, soit deux années après le commencement de la grande conflagration mondiale. Normalement, elle aurait dû en profiter pour armer ses contingents, préparer son arsenal de guerre et constituer ses réserves. Malheureusement, elle n’a rien fait de tout cela. Une fois éteint l’enthousiasme du départ à la guerre quand les soldats sont partis sur le front en chantant, les armes ornées de fleurs et acclamés par la foule comme s’ils allaient faire la fête, le désastre s’est installé lors de la bataille de Turtucaia. C’est à ce moment-là que les responsables roumains ont compris l’ampleur de la situation. En novembre, les troupes se sont retirées de Transylvanie pour qu’en décembre, la capitale soit placée sous l’occupation en forçant le gouvernement à se retirer à Iasi. En plus, une épidémie de choléra éclatée dans la région s’est soldée par des milliers et des milliers de victimes. Et comme si tout cela ne suffisait pas, un accident ferroviaire s’est produit près de Iasi quand un train a déraillé en provoquant la mort de plus d’un millier de personnes ».

Mais, en 1917, l’armée roumaine enregistre enfin ses premiers moments de gloire, à Marasesti, Marasti et Oituz où elle arrive à bloquer l’avancée des troupes allemandes et austro-hongroises. Pourtant, suite à la révolution bolchevique, la Roumanie dépose les armes et se voit placer sous l’occupation russe. Même si son trésor fut à jamais perdu en Russie, même si elle a fait la paix avec ses adversaires et même si elle s’est vu forcer de tenir tête aux révolutions bolcheviques de Russie et de Hongrie, la Roumanie a pourtant réussi à surmonter toutes ses grandes difficultés.

Tout cela, grâce à une élite politique visionnaire, selon Ioan Scurtu : « Evidemment que ce fut un succès, et tous ces obstacles ont été surmontés grâce à une classe politique roumaine de valeur. Je me réfère avant tout à I.C. Bratianu, le président du PNL, qui a participé aux événements et qui a joué un rôle important dans la Grande Union. Les habitants de Bessarabie ainsi que ceux de Bucovine et de Transylvanie ont envoyé à Iasi leurs émissaires. Lesquels se sont entretenus, avant la proclamation de l’Union, avec le roi Ferdinand, avec Ion C. Bratianu et d’autres hommes politiques sur les voies à suivre en vue de la mobilisation pour l’Union. I.C. Bratianu a dirigé la délégation roumaine à la Conférence de paix de Paris. C’est là qu’il a rencontré les grands noms politiques de l’époque, à commencer par le président américain Wilson jusqu’au premier ministre britannique. Ce fut finalement une victoire vu que les documents de l’union de Chisinau, Cernauti et Alba Iulia ont été ratifiés par les traités de paix de 1919 – 1920.»

Ce sont les deux monarques de la Roumanie, Ferdinand Ier et Marie, qui ont mobilisé les énergies de la nation. Ioan Scurtu : « Le roi Ferdinand était Allemand et il avait été officier dans l’armée allemande. Lorsque le Conseil de la Couronne s’est déclaré en faveur de l’entrée de la Roumanie en guerre contre son pays, en fait, contre sa famille, en disant « oui », le roi a fait un sacrifice personnel et un acte d’une grande importance pour la Roumanie. La Conseil de la Couronne une fois achevé, l’homme politique Petre P. Carp fit remarquer au roi qu’il avait oublié sa nationalité allemande, en vertu de laquelle il n’aurait pas dû prendre une telle décision. Ferdiand lui répondit qu’il savait très bien qu’il était Allemand : « Si les intérêts de mon pays avaient concordé avec ceux de la Roumanie, c’est avec grande joie que j’aurais fait autrement. » – lui dit le roi. »

Pourtant, il se considérait aussi Roumain, roi des Roumains, et a agi dans l’intérêt du pays à la tête duquel il se trouvait. Le sacrifice de la nation était aussi celui du couple royal, et les caractères forts, on les reconnaît dans les moments de difficulté maximale.

L’historien Ioan Scurtu : « La reine Marie a été dès le début l’adepte de l’entrée de la Roumanie dans la Guerre aux côtés de l’Entente. Elle était Britannique et elle a joué un rôle important dans la démarche visant à convaincre Ferdinand de faire ce sacrifice personnel, dans l’intérêt du peuple roumain. Pendant la guerre, le roi et la reine sont restés en permanence aux côtés des Roumains, de l’armée, des principaux leaders politiques. Au moment où il fut question de quitter la ville roumaine de Iasi pour trouver refuge à Odessa, face à une possible occupation allemande de toute la Moldavie, le roi Ferdinand a refusé de partir. I.C Bratianu a fait de même. Ce geste a mobilisé la conscience publique, y compris certains hommes politiques qui s’étaient empressés à quitter le pays pour gagner l’Ukraine, dans des villes loin de la ligne du front ».

La Grande Roumanie a été l’objectif de la génération au début du 20e siècle. Un objectif qui a été atteint par tous ceux qui y ont cru, en suivant certains modèles et principes, en dépassant des émotions et des hésitations, par une volonté puissante… (trad. : Ligia Mihaiescu, Dominique)

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