RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

Communistes roumains dans la résistance française

La génération de ceux qui ont combattu le fascisme a été marquée par les idéaux du socialisme et du communisme. L’agression fasciste contre l’Europe a été une raison suffisamment importante pour mobiliser les jeunes militants de gauche dans la lutte contre un des plus grands fléaux de l’histoire. Conformément à la doctrine marxiste-léniniste, le fascisme n’était que l’incarnation la plus maléfique du capitalisme, à savoir le nationalisme. L’occupation de la France a été le signal le plus clair pour les communistes roumains que le temps de l’action était venu.

Communistes roumains dans la résistance française
Communistes roumains dans la résistance française

, 30.06.2014, 13:11

La génération de ceux qui ont combattu le fascisme a été marquée par les idéaux du socialisme et du communisme. L’agression fasciste contre l’Europe a été une raison suffisamment importante pour mobiliser les jeunes militants de gauche dans la lutte contre un des plus grands fléaux de l’histoire. Conformément à la doctrine marxiste-léniniste, le fascisme n’était que l’incarnation la plus maléfique du capitalisme, à savoir le nationalisme. L’occupation de la France a été le signal le plus clair pour les communistes roumains que le temps de l’action était venu.



Le réputé historien Vladimir Tismaneanu, professeur à l’université de Maryland provient d’une famille à forte tradition marxiste. Ses parents ont combattu dans la guerre civile d’Espagne, son père a même perdu un bras lors des combats. Sa tante maternelle a elle aussi participé à la Résistance française où elle est devenue une véritable héroïne du maquis. Vladimir Tismaneanu se rappelle un épisode du voyage de sa mère en Espagne en 1936, en tant que bénévole des Brigades internationales. C’est alors que commençait l’histoire de la résistance antifasciste roumaine durant la Seconde Guerre Mondiale.



Vladimir Tismaneanu : « Ma mère arrive en Espagne via la France. En raison d’une politique officielle de non-intervention, il était interdit aux Roumains d’aller directement en Espagne pour s’inscrire dans les brigades internationales. La route passait soit par l’Italie, comme ce fut le cas de mon père, soit par la France. Ma mère est arrivée en France : le point central était à Paris au Bureau extérieur du Parti Communiste Français. A l’époque elle était assez naïve. Rien qu’un exemple : une fois arrivée à Paris, elle reçoit une chambre d’hôtel et elle est instruite par le responsable parisien Palmiro Togliatti, qui suivait l’itinéraire Espagne — Moscou — Paris. Ma mère prend le train en direction de Perpignant et ne trouve rien de mieux à faire que de s’acheter un journal. Qu’est ce qu’elle achète ? Officiellement elle était étudiante en histoire des arts, en voyage de visite des monastères. Eh bien, elle s’achète « L’Humanité ». Ce fut sa première grande erreur parce qu’elle se dirigeait vers l’Espagne, elle parlait avec un accent étranger et en plus elle s’était achetée « L’Humanité ». Elle partageait le compartiment avec un personnage qui en descendant, lui dit : « Toi tu es en train d’aller en Espagne, pour t’inscrire dans les brigades internationales. Elle nie, mais le personnage rajoute « Si tu es en train de le faire, n’achète plus l’Humanité. Ne t’expose plus avec l’organe de presse officiel du PCF ». Heureusement c’était le député communiste de la région ».



Le problème de l’internationalisme a été décisif dans le choix fait par la majorité des Roumains membres du maquis en France.



Vladimir Tismaneanu : « Rappelons la définition que Staline donnait à l’internationalisme prolétarien. Le marxisme est par définition une doctrine internationaliste. Le nationalisme et le marxisme ne son pas complémentaires. Un nationaliste sincère ne peut pas être marxiste, alors qu’un marxiste véritable ne peut pas être nationaliste. Dans ce cas, les choses sont très claires. Et pourtant il y a eu toute sorte d’alliances, c’est ce que nous devons expliquer. C’est Staline qui définit l’internationalisme ouvrier par le biais du syntagme « pierre d’achoppement ». Sa définition allait rester valable jusqu’au conflit sino-soviétique. Il disait en 1927 que la pierre d’achoppement de l’internationalisme prolétarien était l’attitude envers l’Union Soviétique. Celui qui mettait en doute la justesse de la ligne directrice du Parti bolchevique de l’Union Soviétique n’était pas un internationaliste véritable . »



Olga Bancic, Cristina Luca, Mihail Florescu, Gheorghe Gaston Marin, Alexandru Jar ont figuré parmi les noms les plus actifs de l’exile communiste roumain en France. D’autres personnalités culturelles et scientifiques antifascistes ont rejoint la démarche. Parmi elles, l’aviateur Traian Vuia.



Vladimir Tismaneanu évoque les relations de Vuia avec la Résistance française et les communistes roumains de France: « Je sais qu’elles ont été très fortes, c’est ma tante qui me l’a raconté, et qu’ils se sont rencontrés à maintes reprises. De même, il a eu une relation très solide avec Elena Vacarescu qui a maintenu cette relation par le biais de l’écrivain Ilarie Voronca ainsi qu’avec Elvire Popesco. C’est une réalité que les figures de proue de l’intellectualité roumaine en France étaient de gauche. Et là je mentionnerais aussi Lisette Codreanu, l’amie de Brancusi. Il faut remarquer le fait que tant qu’ils vivaient en Roumanie les intellectuels n’étaient pas de gauche, mais une fois arrivés à Paris ils le devenaient. Tous se dirigeaient soit vers la gauche socialiste, soit vers la gauche communiste. A ce que je sache, Vuia n’a pas été communiste mais il entretenait des relations financières avec eux, il les hébergeaient et mettait sa maison d’été à la disposition de la Résistance. Dans le nord de la France, ce type de relation pouvait entraîner toute sorte de complications. Quand De Gaulle écarte les communistes du gouvernement, en 1946, la Guerre froide commence. En 1948 –49 un grand nombre de communistes roumains sont expulsés de France. Par exemple, Mihai Sora. Certains d’entre eux ne s’étaient pas faits naturaliser français. »



Avec l’anéantissement du fascisme, ceux qui avaient cru en un monde meilleur ont poussé un soupir de soulagement. Ils avaient l’impression que le socialisme allait sauver toute l’humanité et que leurs peines allaient finir. Mais la marche de l’histoire était bien différente. (Trad. Alex)

Timisoara comemorare (sursa foto: Radio Timisoara)
Pro Memoria lundi, 23 décembre 2024

35 années depuis le début de la Révolution roumaine

  Sur la révolution roumaine du mois de décembre 1989 qui a mené à la chute du régime communiste dirigé à l’époque par Nicolae...

35 années depuis le début de la Révolution roumaine
La Gazette des mathématiques
Pro Memoria lundi, 16 décembre 2024

La Gazette des mathématiques

Gazette des mathématiques, une place à part dans la presse roumaine   Dans l’histoire de près de 250 années d’existence de la presse...

La Gazette des mathématiques
Из истории женской прессы Румынии
Pro Memoria lundi, 09 décembre 2024

Le parti communiste roumain dans la clandestinité

Neutraliser les courants extrémistes à la fin de la Grande Guerre   A la fin de la Grande Guerre, l’espoir de paix et de concorde...

Le parti communiste roumain dans la clandestinité
Centenario Lovinescu (fonte: Muzeul Național al Literaturii Române)
Pro Memoria lundi, 02 décembre 2024

Le centenaire d’Eugen Lovinescu

Cette année les lettres roumaines rendent hommage à l’un de ses représentants de marque, le critique littéraire Eugen Lovinescu. Né en 1881 à...

Le centenaire d’Eugen Lovinescu
Pro Memoria lundi, 25 novembre 2024

Le sort des prisonniers soviétiques en Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale

La Bessarabie, un territoire roumain perdu   Pour tenter de récupérer la Bessarabie occupée par l’Union soviétique à la suite d’un...

Le sort des prisonniers soviétiques en Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale
Pro Memoria lundi, 18 novembre 2024

L’exil du prince Nicolas de Roumanie

 Nicolas, frère cade du futur roi Carol II   Né le 18 août 1903 à Sinaia, dans la résidence d’été des souverains roumains, le frère...

L’exil du prince Nicolas de Roumanie
Pro Memoria lundi, 11 novembre 2024

La présence des statères dans la province de Dobroudja

Des monnaies de l’Antiquité   Le statère est un terme générique qui désigne en numismatique diverses monnaies en or ou en argent...

La présence des statères dans la province de Dobroudja
Pro Memoria lundi, 04 novembre 2024

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle

La presse à l’époque communiste   Si la liberté de la presse était garantie depuis 1789 par l’article 11 de la Déclaration des...

L’officiel du parti communiste roumain, le journal Scânteia /L’étincelle

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company