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150 années d’histoire de la monarchie en Roumanie

Avant 1945, la date de 10 mai 1866 signifiait un nouveau début pour la société roumaine, un bon début après une période longue et agitée de quêtes, incertitudes et désillusions. Dans la première moitié du 19e siècle, les Roumains ont cherché à appliquer les idées de la modernité et à construire la prospérité et la démocratie. Elles étaient incarnées en la personne du prince régnant allemand Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, dont l’avènement au pouvoir le 10 mai 1866 inaugurera la meilleure période de l’histoire de la Roumanie. Le fondateur de la dynastie royale roumaine, Carol Ier, a été le premier des quatre rois de Roumanie, et de l’avis des historiens, il a été le meilleur d’entre eux.

150 années d’histoire de la monarchie en Roumanie
150 années d’histoire de la monarchie en Roumanie

, 16.05.2016, 14:18

L’historien Alin Ciupală explique qu’au début, Carol et les Roumains étaient confrontés à des difficultés d’acceptation réciproque : « La classe politique mise à part, Carol est reçu avec une bonne dose d’indifférence de la part des Roumains, puisque ceux-ci ne le connaissaient pas. C’était un prince allemand catholique, donc un étranger pour la plupart d’entre eux. En revanche, l’élite politique le reçoit avec beaucoup d’espoir. Après la désillusion du règne d’Alexandru Ioan Cuza, les Roumains ont investi beaucoup d’espoir en Carol 1er. Par ailleurs, mentionnons aussi que le prince régnant est confronté à un véritable choc dès son arrivée à Bucarest. Plus tard, la Reine Elisabeth allait raconter avec beaucoup d’humour l’épisode de la vvenue de Carol à Bucarest, à la fin d’un voyage long, fatiguant et risqué, au bout duquel le prince était assez déçu par les réalités qu’il découvrait. Par rapport aux villes allemandes, la capitale roumaine était une ville de province. Il constate avec surprise que ses demeures, les maisons Golescu de Bucarest, n’avaient rien en commun avec un palais princier. Hormis ces déceptions temporaires, Carol allait s’adapter et réussira à dépasser cette période difficile du début de son règne ».

Le successeur de Carol Ier, son neveu Ferdinand Ier, s’est élevé au niveau de son illustre oncle. Aux côtés de son épouse, la reine Marie, Ferdinand allait devenir le bâtisseur de la Grande Roumanie de 1918.

L’historien Alin Ciupală a remarqué l’extraordinaire vitalité de la reine durant les moments difficiles de la Première guerre mondiale, mais aussi la consolidation de l’Etat qui s’est réalisée après la guerre : « La Reine Marie a assumé un autre rôle, hormis celui d’infirmière, d’organisatrice, de personne qui apaise les souffrances des civils et des blessés se trouvant derrière la ligne du front. Elle a également joué un rôle politique. Même si le système de la monarchie constitutionnelle de l’époque ne permettait pas aux reines d’avoir des attributions politiques, elle a réussi à dépasser ces barrières. Sa riche correspondance témoigne des efforts politiques que la Reine Marie à fait pour que la Roumanie puisse obtenir l’appui international qui lui était si nécessaire. La reine a donc assumé non seulement un rôle social et culturel, mais aussi un rôle politique. Dans les moments extrêmement difficiles du début de l’année 1918, la reine a été un des quelques leaders roumains qui pensaient à la victoire, qui tentaient de maintenir vif l’idéal national. Du point de vue moral, cette attitude ferme de la reine mérite une attention à part. »

Le troisième roi, Carol II, a été une personnalité difficile et controversée, en raison aussi des troubles qui caractérisaient les années 1930, soit de la période de son règne. Il est souvent associé au commencement de la fin de la démocratie roumaine.

L’historien Florin Muller : « Carol II est un personnage politique extrêmement complexe que je comparerai surtout à ces successeurs, tels le maréchal Ion Antonescu, ou aux leaders communistes qu’à ses prédécesseurs, Carol et Ferdinand. Carol II est un roi durant le règne duquel la modernisation de la Roumanie connaît une nouvelle étape et il entend s’y impliquer directement. La modernisation roumaine a été un processus dans lequel les principes moraux et constitutionnels ont été laissés de côté. Pour Carol, ce qui a compté le plus, c’était plutôt une manière quasi-fasciste de mobiliser les ressources nationales et une manière de travailler complètement différente par rapport aux modèles de l’austère Carol Ier et de son père, le modéré Ferdinand Ier. Son comportement politique a laissé des traces très fortes sur les Roumains. Par exemple, le régime communiste doit beaucoup au style personnel du pouvoir tel qu’il fut imposé par Carol. Celui-ci a préparé en quelque sorte la Roumanie pour le totalitarisme qui s’est installé après son règne. »

Le dernier souverain de Roumanie, Michel Ier, celui qui à la fin de la guerre et après la guerre s’est opposé à l’installation du régime communiste, a fait des efforts remarquables dans la direction d’une renaissance de la démocratie roumaine. Il s’inscrit donc dans la tradition glorieuse de deux premiers souverains de Roumanie.

Dans une interview accordée au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine en 2008, le roi Michel, actuellement âgé de 95 ans, conseillait aux Roumains le comportement à adopter les uns envers les autres : « Traiter humainement les autres, ne pas mépriser les gens, la bienveillance sont des choses difficiles à expliquer. La bonté en général est importante, même si parfois il faut établir certaines limites. J’ai vu tellement de choses terribles qui arrivaient aux gens à travers le pays que ça me faisait mal. A moi, on m’a appris autre chose : qu’il faut faire preuve de bonté, bien traiter toute personne. Il m’est très difficile de rencontrer des gens qui n’ont pas cette mentalité et qui font mal aux gens pauvres, qui les traitent comme des ordures, cette pratique est carrément infernale ».

Le 30 décembre 1947, la monarchie roumaine était renversée par le régime communiste et la tyrannie s’emparait du pays. La redécouverte de la démocratie n’a eu lieu qu’après la révolution anticommuniste de 1989. (Trad. Alex Diaconescu)

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