1.Les relations roumano – polonaises à la fin du 14e siècle 2. La rébellion de la Garde de fer
Les chroniques de la seconde moitié du 14e siècle annonçaient déjà la présence dans l’Europe orientale du futur Empire Ottoman, celui qui allait devenir la plus grande puissance en cette partie du monde entre 1500 et 1900. Les nations chrétiennes des Balkans ont tenté à maintes reprises de tenir tête à l’armée ottomane, mais elles n’y sont parvenues que pour un bref laps de temps. Au moment où la frontière de l’empire islamique eut atteint le Danube à la fin du XIVe siècle, le prince valaque Mircea le Vieux (1386- 1418) chercha à faire alliance avec ses voisins pour arrêter l’expansion ottomane. Et puisque les rapports avec la Hongrie de Sigismond de Luxembourg (1387-1437) n’étaient pas des meilleures, Mircea se tourna vers la Pologne dirigée à l’époque par le roi Ladislas II Jagellon.
Suite à la défaite de l’armée serbe à Kossovopolje en 1389, Mircea le Vieux se retrouva dans une position encore plus vulnérable. Grâce à Petru Muşat, prince de la Moldavie entre 1375 et 1391 et vassal du roi de Pologne, il demanda au roi polonais d’unir leurs forces pour lutter ensemble contre le roi de Hongrie et contre d’autres ennemis. Un document allait être conclu en ce sens le 20 décembre 1390, à Lublin, entre le roi polonais et les représentants du prince valaque. Malheureusement, les chroniques du temps préservées jusqu’à nos jours, telles la lettre adressée par Mircea le Vieux au roi polonais pour parachever l’entente – n’offrent pas trop de détails sur le document en question. Pourtant, on sait que la signature du traité de Lublin fut suivie d’une nouvelle alliance, cette fois-ci à trois, entre Mircea le Vieux, Ladislas II Jagellon et le roi hongrois, Sigismond de Luxembourg. Au terme de cet accord conclu le 17 mars 1930, les deux rois et le prince roumain s’engageaient à s’appuyer réciproquement dans leurs efforts de lutter contre les Ottomans.
La décision du souverain hongrois de rejoindre l’alliance fut saluée par Mircea le Vieux qui savait que grâce à sa position, la Hongrie allait s’impliquer plus que la Pologne dans l’organisation des campagnes militaires anti-ottomanes. Et pourtant, cela n’a pas empêché le prince valaque de renouveler son alliance avec la Pologne en 1404, 1410 et 1411 pour mettre sa principauté à l’abri de l’expansion magyare. Cette alliance a d’ailleurs porté ses fruits durant la bataille de Grunwald le 15 juillet 1410, quand un contingent valaque et un autre moldave ont contribué à la victoire des Polono- Lituaniens contre la force teutonique.
Steliu Lambru, 21.01.2013, 13:54
Les chroniques de la seconde moitié du 14e siècle annonçaient déjà la présence dans l’Europe orientale du futur Empire Ottoman, celui qui allait devenir la plus grande puissance en cette partie du monde entre 1500 et 1900. Les nations chrétiennes des Balkans ont tenté à maintes reprises de tenir tête à l’armée ottomane, mais elles n’y sont parvenues que pour un bref laps de temps. Au moment où la frontière de l’empire islamique eut atteint le Danube à la fin du XIVe siècle, le prince valaque Mircea le Vieux (1386- 1418) chercha à faire alliance avec ses voisins pour arrêter l’expansion ottomane. Et puisque les rapports avec la Hongrie de Sigismond de Luxembourg (1387-1437) n’étaient pas des meilleures, Mircea se tourna vers la Pologne dirigée à l’époque par le roi Ladislas II Jagellon.
Suite à la défaite de l’armée serbe à Kossovopolje en 1389, Mircea le Vieux se retrouva dans une position encore plus vulnérable. Grâce à Petru Muşat, prince de la Moldavie entre 1375 et 1391 et vassal du roi de Pologne, il demanda au roi polonais d’unir leurs forces pour lutter ensemble contre le roi de Hongrie et contre d’autres ennemis. Un document allait être conclu en ce sens le 20 décembre 1390, à Lublin, entre le roi polonais et les représentants du prince valaque. Malheureusement, les chroniques du temps préservées jusqu’à nos jours, telles la lettre adressée par Mircea le Vieux au roi polonais pour parachever l’entente – n’offrent pas trop de détails sur le document en question. Pourtant, on sait que la signature du traité de Lublin fut suivie d’une nouvelle alliance, cette fois-ci à trois, entre Mircea le Vieux, Ladislas II Jagellon et le roi hongrois, Sigismond de Luxembourg. Au terme de cet accord conclu le 17 mars 1930, les deux rois et le prince roumain s’engageaient à s’appuyer réciproquement dans leurs efforts de lutter contre les Ottomans.
La décision du souverain hongrois de rejoindre l’alliance fut saluée par Mircea le Vieux qui savait que grâce à sa position, la Hongrie allait s’impliquer plus que la Pologne dans l’organisation des campagnes militaires anti-ottomanes. Et pourtant, cela n’a pas empêché le prince valaque de renouveler son alliance avec la Pologne en 1404, 1410 et 1411 pour mettre sa principauté à l’abri de l’expansion magyare. Cette alliance a d’ailleurs porté ses fruits durant la bataille de Grunwald le 15 juillet 1410, quand un contingent valaque et un autre moldave ont contribué à la victoire des Polono- Lituaniens contre la force teutonique.
2. Dans les minutes suivantes, nous allons nous pencher sur ce que l’histoire roumaine retient dans ses chroniques comme « la rébellion de la Garde de Fer », nom pris par le parti fasciste de Roumanie. Du 21 au 23 janvier 1941, Bucarest fut le théâtre de la lutte pour le pouvoir entre le général Ion Antonescu et la Garde de Fer. Installé à la tête de l’Etat le 6 septembre 1940 suite à la crise du régime autoritaire du roi Carol II, le général Antonescu allait instaurer une véritable dictature d’inspiration hitlérienne. Elle allait continuer la politique raciste instaurée entre 1937 et 1938 par le règne de Carol et décida de la mise en place d’une commission dite de la « roumanisation » afin de pouvoir interdire aux Juifs de participer à l’économie du pays et confisquer le patrimoine des grands industriels, banquiers et commerçants juifs. Finalement, le durcissement des lois racistes et antisémites a fini par toucher toute la minorité juive de Roumanie. Le 4 décembre 1940, la Roumanie conclut un accord économique roumano-allemand sur dix ans qui allait renforcer le pacte pétrole-armement signé le 27 mai 1940 à l’époque du gouvernement de Gheorghe Tătărăscu.
Pendant les 4 mois et demie de cohabitation, le général Antonescu et la Garde de Fer ont cherché à se tolérer réciproquement, en essayant de renforcer leurs positions au sein de l’Etat. Antonescu fait entrer dans son gouvernement plusieurs membres de la Garde auxquels il permet de s’infiltrer au sein des institutions ou même de créer leurs propres institutions, tandis que lui, il s’est réservé le droit de s’emparer des ministères clé du gouvernement et de contrôler les services de renseignements.
En plus, le général Antonescu a accordé aux membres de la Garde de Fer la permission de se venger contre les dignitaires qui les avaient persécutés dans les années 1930. 64 d’entre eux allaient trouver la mort dans la prison de Jilava, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1940. Pourtant, les divergences entre Antonescu et les légionnaires, membres de la Garde de Fer, n’allaient pas tarder à se faire jour. Appuyé par le roi Michel Ier et par l’armée, Antonescu allait gagner aussi le soutien d’Hitler qu’il rencontre en Allemagne le 14 janvier 1941.
Lors de cette rencontre, Antonescu promet à Hitler la coopération de la Roumanie dans un futur conflit avec lUnion soviétique, et obtient laccord tacite dHitler pour éliminer ses opposants dans le mouvement légionnaire. Finalement, le général passe à l’attaque et décide de restreindre les actions de la Garde de Fer, en chassant plusieurs de ces responsables dont le ministre des Affaires Intérieures, Constantin Petrovicescu. Ce fut là une des décisions qui serviront détincelle pour déclencher le coup dEtat organisé par la Garde de fer.
Les légionnaires refusent de se soumettre au général Antonescu qu’ils tentent d’arrêter pour s’installer à la tête de l’Etat. Du 21 au 23 janvier 1941, la capitale roumaine, Bucarest, fut le théâtre de combats entre l’armée et les membres de la Garde de Fer. Larmée roumaine va se défendre pendant deux jours, et essaye dassiéger les places fortes des légionnaires, mais ne lance aucune attaque leur laissant même parfois les mains libres.
Pour légitimer leur rébellion, les légionnaires lui attachent un caractère antisémite. 125 Juifs allaient être torturés et assassinés pendant le pogrom de Bucarest. Quand Antonescu pense que le moment est le plus approprié, il ordonne de mater la rébellion. Larmée la réprime en quelques heures, sans grande difficulté. Quelque 8000 membres de la Garde de Fer ont été arrêtés, jugés et condamnés et leur mouvement a été chassé du pouvoir. Les leaders des légionnaires qui y ont échappé se sont réfugiés en Allemagne qui a profité de leur présence pour menacer le général Antonescu… (trad.: Ioana Stancescu)