Le palais de la culture de Târgu Mureș
Expression de la révolte d’un groupe d’artistes qui voulaient briser les canons académiques, le courant Art nouveau, aussi appelé Sécession, apparaît en France, dans les années 1890. Il privilégiait les lignes courbes et les formes naturelles – plantes, fleurs etc. – ainsi que les ornements multicolores. Bien que surtout présent en peinture et en architecture, l’Art nouveau a influencé tous les domaines de l’art : arts décoratifs, art graphique, verrerie, mosaïque, bijoux, mobilier. L’Art nouveau fait irruption dans l’architecture des villes tout d’abord en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Belgique. Le courant gagne ensuite peu à peu l’Est du continent. Il fait son apparition dans l’architecture transylvaine entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.
Steliu Lambru, 28.10.2018, 12:40
Expression de la révolte d’un groupe d’artistes qui voulaient briser les canons académiques, le courant Art nouveau, aussi appelé Sécession, apparaît en France, dans les années 1890. Il privilégiait les lignes courbes et les formes naturelles – plantes, fleurs etc. – ainsi que les ornements multicolores. Bien que surtout présent en peinture et en architecture, l’Art nouveau a influencé tous les domaines de l’art : arts décoratifs, art graphique, verrerie, mosaïque, bijoux, mobilier. L’Art nouveau fait irruption dans l’architecture des villes tout d’abord en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Belgique. Le courant gagne ensuite peu à peu l’Est du continent. Il fait son apparition dans l’architecture transylvaine entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.
Principauté roumaine multiethnique, la Transylvanie fait alors partie de l’Autriche-Hongrie. Le patrimoine urbain de Târgu Mureș, petite ville de l’Est de la Transylvanie, compte un monument de style Art nouveau impressionnant. Il s’agit du Palais de la Culture, un important édifice du centre-ville.
Timea Fulop, guide du palais : « Le Palais de la culture, avec sa riche décoration inspirée de l’art traditionnel sicule, a été achevé en 1912. Les deux architectes qui avaient signé les projets – Komor Marcell et Jakab Dezso – venaient de Budapest et ils étaient déjà célèbres à l’époque. Ce sont eux qui ont conçu les projets du bâtiment – lui aussi de style art nouveau – situé vis-à-vis du Palais. Les deux édifices sont d’ailleurs très connus. Le Palais de la culture est peut-être un des plus beaux bâtiments de style art nouveau de Roumanie. Cet édifice unique a, dès le début, une finalité culturelle. Il accueille actuellement – un siècle après sa construction- plusieurs institutions, un musée, la Bibliothèque départementale et la Philharmonie de la ville. Chaque jeudi, elle se produit en concert dans la grande salle de 600 places. Le Palais compte également une petite salle réservée aux conférences et aux concerts de musique de chambre. Et puis, il y a la Salle des Glaces, la plus célèbre du Palais, appelée ainsi en raison des deux miroirs vénitiens placés à ses deux extrémités, et des ses 12 vitraux sur lesquels sont peintes des scènes inspirées des ballades et de la mythologie. »
C’est la Salle des glaces qui attire d’ailleurs le plus grand nombre de visiteurs. En plus de ses deux miroirs triptyques, elle contient aussi les tables décorées de miroirs qui lui donnent sa spécificité.
Les quatre architectes qui ont fait de la Salle des glaces une pièce si spéciale – Sandor Nagy, Ede Thoroczai Wigand, Sandor Muhics et Miksa Roth – provenaient de l’école de Gödöllö, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Budapest. Le Palais de la culture de Târgu Mureș est une construction originale, et non une simple copie d’autres bâtiments. Son architecture contient également des éléments empruntés à l’art traditionnel sicule, et les scènes peintes sur les vitraux sont inspirées de ballades sicules. Une de ces ballades s’appelle « Budai Ilona » ou « La mère impitoyable ». Elle raconte l’histoire d’une mère bien trop dure envers ses enfants – un thème qu’on retrouve aussi dans d’autres cultures européennes. La deuxième ballade illustrée sur les vitraux est celle de « Salamon Sara », qui parle d’une jeune fille leurrée par le Diable. Sur le troisième vitrail on retrouve des scènes de la ballade « Kadar Kata », l’histoire en vers d’un mariage interdit. Enfin, la dernière ballade dont s’inspirent les vitraux s’appelle « Julia, la belle jeune fille emportée au Paradis ». C’est l’histoire mi-chrétienne, mi-païenne d’une jeune fille dont la mère pleure la mort. (Trad. : Dominique)