Le Musée des collections d’art de Bucarest fête son 40e anniversaire
Le Musée des collections dart a été créé il y a 40 ans, en 1978, en tant que filiale du Musée national dart de Bucarest. Le palais Romanit qui laccueille est, lui-même un édifice imposant, situé sur lun des principaux boulevards bucarestois : lAvenue Victoria. Les trois corps de ce bâtiment abritent des œuvres dart roumain moderne, des créations dart traditionnel, ainsi que des toiles, des sculptures, des œuvres dart graphique et décoratif provenant dOccident et dOrient. Après damples travaux de restauration, le Musée des collections a rouvert ses portes en juin 2013. Ce fut là une véritable seconde naissance pour cette institution. Bien que semblable aux autres musées de ce genre, celui-ci a quand même quelque chose de spécial.
Steliu Lambru, 13.01.2018, 13:18
Liliana Chiriac, coordinatrice du musée : « Parmi tous les musées que jai vus dans le monde, celui-ci est unique, étant organisé de manière à mettre en évidence la personnalité de chaque collectionneur qui a offert ses œuvres dart au musée. Le nombre dobjets ne cesse daugmenter chaque année. En 1978, au moment de sa création, le musée comptait 13 collections, dont 11 seulement lui appartenaient, les deux autres avaient été confiées à la garde du musée. A présent il possède 47 collections et deux autres vont sajouter avant la fin de lannée. Actuellement, on ne peut pas dire que cest un acte forcé, comme ce fut le cas pendant la période communiste, lorsque les collectionneurs se sont vu ravir leurs collections. 16 collections ont été offertes au musée depuis 1990, donc après la chute du communisme, et le musée senrichit constamment de nouvelles donations. Deux collections très importantes et dune grande valeur vont arriver cette année. Ces collections ne sont pas toutes monographiques, elles ne réunissent pas toutes des œuvres et des objets provenant dun seul artiste. Certaines dentre elles sont hétérogènes, ayant été constituées en fonction du goût du collectionneur et des moyens dont il a disposé pour acheter les objets dart quil convoitait. »
Comme sexplique cet esprit philanthropique des collectionneurs ? Liliana Chiriac : « En faisant une statistique, on constate que la plupart des collectionneurs nont pas eu de descendants. Ou bien, les descendants savaient que cétait là le désir de leurs parents. Cest le cas du collectionneur Hurmuz Aznavorian, dont la fille a offert la collection au musée il y a 10 ans, en souvenir de son père. Celui-ci a réuni sa collection pendant lentre-deux-guerres. Juriste de profession, il a été envoyé par les communistes au camp de concentration du Canal Danube-mer Noire. Sa famille a pu survivre grâce aux œuvres dart quil avait rassemblées. Cest une collection très importante pour lhistoire de la culture roumaine. Dans notre musée, le nom du collectionneur figure sur une plaque. Cest dailleurs là une des clauses des donations. »
Comment le musée réussit-il à se faire connaître et quelle est limpression de ses visiteurs ? Liliana Chiriac : « En lisant et en écoutant les impressions des visiteurs, jai constaté quils sont fascinés. Ils ne connaissaient pas le musée. Nous sommes une institution publique et nous ne disposons pas de sommes pour promouvoir le musée. Nous le faisons, nous, à titre personnel, autant que nous le pouvons, sur les réseaux sociaux. Pourtant, les personnes plus âgées nentrent pas sur Facebook, et ne visitent même pas le site du musée, mais nous ne disposons pas dautres moyens. Les musées appartenant à la municipalité ont dautres possibilités de se faire connaître, il y a des espaces réservés à la publicité, des bannières sont placées en ville. Nous navons pas cette possibilité, car pour cela il faut de largent et le Ministère de la Culture nalloue pas de fonds à cette fin. Le visiteur qui arrive, enfin, au Musée des collections se déclare stupéfait. Jai souvent rencontré des touristes dans les salles du musée et ils mont dit que ce musée était plus beau que tout autre musée quils avaient vu. Et je ne parle pas uniquement des Roumains, mais aussi des touristes étrangers. Je pense que le palais qui labrite, avec sa belle architecture, y est pour quelque chose. » (Trad. : Dominique)