Le Musée de l’horloge de Ploiesti
La collection dhorloges, de montres et de dispositifs utilisés pour mesurer le temps, qui remontent, quelques-uns, même au XVIème siècle, a fasciné des générations entières denfants et dadultes. Fondé en 1963 par le professeur dhistoire et habitant de la ville Nicolae Simache, le Musée de lHorloge est une des sections du Musée départemental dhistoire et darchéologie de Prahova et a un patrimoine de plus de 2000 objets. Une présentation de ces horloges, cest aussi, un voyage dans le passé de la Roumanie, daprès les informations que nous a fournies notre interlocutrice Elisabeta Savu, muséographe.
Christine Leșcu, 30.03.2018, 17:01
La collection dhorloges, de montres et de dispositifs utilisés pour mesurer le temps, qui remontent, quelques-uns, même au XVIème siècle, a fasciné des générations entières denfants et dadultes. Fondé en 1963 par le professeur dhistoire et habitant de la ville Nicolae Simache, le Musée de lHorloge est une des sections du Musée départemental dhistoire et darchéologie de Prahova et a un patrimoine de plus de 2000 objets. Une présentation de ces horloges, cest aussi, un voyage dans le passé de la Roumanie, daprès les informations que nous a fournies notre interlocutrice Elisabeta Savu, muséographe.
« Initialement, le patrimoine du musée contenait environ 300 pièces extrêmement importantes. Il contient toujours des pièces du XVIème siècle, des pièces avec un caractère astronomique, une multitude dhorloges de poche et de pendules de cheminée. Ce qui est particulier, cest lexistence des horloges ayant appartenu aux personnalités importantes de lépoque. Par exemple, le musée détient une horloge de table qui date de la moitié du XIXème siècle, travaillée par la marque française Pierre Bally, et qui a appartenu à Alexandru Ioan Cuza, prince régnant de Moldavie et de Valachie. Il sagit dune horloge astronomique qui fonctionnait un mois entier sans devoir être remontée, et qui fonctionne toujours. Nous avons aussi deux horloges qui ont appartenu au roi Carol Ier de Roumanie, deux splendides horloges de poche en or. Parmi les objets exposés dans le musée on retrouve aussi la montre du poète Vasile Alecsandri, celle du diplomate Nicolae Titulescu et celle de lhomme politique et général de la Première Guerre mondiale Alexandru Averescu. Il y a aussi des horloges ayant appartenu aux personnalités étrangères, comme par exemple Alexandre II, le tsar de Russie, qui a visité la ville de Ploieşti en 1877, et le Grand-duc Nicolas, son contemporain. »
Aujourdhui, lexposition permanente du musée comporte 500 pièces, environ 100 dentre elles étant toujours fonctionnelles. La plupart des horloges datent du XIXème siècle. Beaucoup dentre elles ont des formes et des mécanismes inédits, comme par exemple lhorloge à eau, la plus ancienne horloge exposée, fabriquée à Londres, en 1654, par le célèbre horloger Charles Rayner. Parmi dautres curiosités présentes ici, il y a « lhorloge invisible », qui a un cadran transparent et un mécanisme caché dans la monture, lhorloge « centrale thermique à vapeurs », encadrée dans un parapluie, lhorloge tableau avec des figurines mobiles ou lhorloge cachet. On peut retrouver là-bas aussi des horloges avec des mécanismes musicaux qui jouent lair de « La Marseillaise », « Réveille-toi, Roumain! », lhymne national de la Roumanie, ou des valses de Strauss.
Le bâtiment qui abrite le Musée de lHorloge a, au-delà de son architecture extrêmement précieuse et attrayante, une histoire digne dêtre mentionnée, selon lhistorien Lucian Vasile.
« Le Musée de lHorloge a une histoire très intéressante, car il a été construit à peu près à la fin du XIXème siècle par un homme politique conservateur Luca Elefterescu, qui était aussi le préfet du département. Dans les salons du musée avaient lieu les soirées littéraires patronnées par son fondateur. Au début des années 1920, le bâtiment a été vendu à un citoyen britannique, Thomas Masterson, qui était le directeur dune raffinerie de la zone. En 1939, le début de la Deuxième Guerre mondiale a mis Masterson dans une situation assez dangereuse. En tant quofficier en réserve de larmée royale britannique, il a reçu lordre despionner dans la région de la Vallée de la Prahova et sa maison est devenue le lieu de rencontre des espions. Après 1940, une fois que le général Antonescu a pris le pouvoir, Masterson et ses amis ont été arrêtés et avant que les officiers allemands naient le temps dintervenir, ils ont été envoyés en Grande Bretagne par voie diplomatique. La maison reste inoccupée pour très peu de temps, car Alfred Gerstenberg, le colonel allemand chargé de la défense de toute la Vallée de la Prahova, sy installe. Il ne vit pas pour longtemps dans cette maison, car après le 23 août 1944, cest-à-dire après le changement radical dalliances, il a été capturé par larmée roumaine et rendu aux Soviétiques qui lont envoyé en Sibérie jusquen 1955. Il est mort peu après son retour en Allemagne.»
Après linstauration du régime communiste en Roumanie, limmeuble bâti par lancien préfet Luca Elefterescu a abrité plusieurs institutions. En 1963, le professeur Nicolae Simache a inauguré lexposition « Lhorloge au fil du temps » dans un espace emménagé dans le Palais de la Culture de Ploieşti. Plus tard, le Musée de lHorloge a été créé, qui fonctionne depuis 1972 dans lancienne maison de Luca Elefterescu. (Trad.: Nadine Vlàdescu)