Le manoir et le parc historique de Brukenthal, à Avrig
Juriste saxon et gouverneur de la Transylvanie, le baron Samuel von Brukenthal (1721-1803) est connu de nos jours comme propriétaire du Palais de Sibiu qui porte son nom et qui accueille un musée d’art public, à l’époque le premier de ce genre en Europe du sud-est et un des premiers sur le continent. La riche collection du baron a constitué le noyau du patrimoine de ce musée. Pourtant, à part le Palais Brukental de Sibiu, il y en a un autre, moins connu, mais tout aussi important du point de vue historique et architectural : il s’agit de la résidence d’été du baron, érigée à Avrig.
Christine Leșcu, 13.10.2019, 13:15
Juriste saxon et gouverneur de la Transylvanie, le baron Samuel von Brukenthal (1721-1803) est connu de nos jours comme propriétaire du Palais de Sibiu qui porte son nom et qui accueille un musée d’art public, à l’époque le premier de ce genre en Europe du sud-est et un des premiers sur le continent. La riche collection du baron a constitué le noyau du patrimoine de ce musée. Pourtant, à part le Palais Brukental de Sibiu, il y en a un autre, moins connu, mais tout aussi important du point de vue historique et architectural : il s’agit de la résidence d’été du baron, érigée à Avrig.
Ville située à 26 km de Sibiu, au pied du Massif de Făgăraş, dans la vallée de la rivière Olt, Avrig est aussi la ville natale de Gheorghe Lazăr, fondateur de l’enseignement roumain moderne. Le baron von Brukenthal a choisi Avrig pour y faire bâtir un manoir imposant et confortable, entouré d’un parc connu dans l’histoire comme « l’Eden transylvain » ou « La Fontaine de la santé ». Le baron et sa famille y passaient l’été. Corina Combei, manager événementiel au Palais Brukenthal d’Avrig :« Les travaux de construction du palais ont commencé autour de 1783 et ils se sont prolongés pendant plusieurs années jusqu’à ce que le parc soit aussi aménagé, vu qu’il s’agissait d’un domaine de 15,5 hectares. L’édifice de style baroque est constitué de trois parties : le bâtiment central et deux ailes comportant un seul niveau. Une large perspective sur le parc et la rivière s’ouvre depuis le palais, semblant s’étendre indéfiniment. Cette illusion d’optique était d’ailleurs un des effets recherchés du baroque tardif. L’escalier majestueux, la fontaine, les ornements disposés de manière symétrique, les allées, tout mène vers ce parc situé 12 mètres plus bas par rapport au niveau du palais. Du côté est, sur une pente, se déploie un jardin anglais, plus petit, traversé par des allées sinueuses et prévu d’endroits de repos, entourés, à l’époque, d’objets décoratifs spécifiques. Initialement, devant l’orangerie se trouvait le jardin hollandais, qui, du vivant du baron, était planté de légumes et d’arbres fruitiers, ainsi de que nombreuses espèces exotiques. Comme on le sait très bien, c’est le baron von Brukental qui a apporté pour la première fois en Transylvanie l’ananas, le citron, le café et la noix de muscade. Une autre particularité de ce parc était la présence d’une ferme où l’on élevait du bétail. Les potagers, les arbres fruitiers et le bétail étaient censés assurer l’autonomie du palais du point de vue économique. »
Au fil des siècles, le Palais Brukenthal d’Avrig a subi différents changements. Des modifications ont surtout été apportées à l’architecture intérieure lorsque cet ensemble de bâtiments fut transformé en sanatorium. Pourtant, l’aspect extérieur est resté inchangé. L’orangerie garde, par exemple, des éléments décoratifs datant du vivant du baron. Corina Combei : « Depuis 1908, le style baroque du Palais a été préservé autant que possible. Des modifications y ont été apportées, mais elles n’ont pas affecté l’architecture du bâtiment. Par exemple, pendant la période communiste, le palais a accueilli un sanatorium et une maternité, les salles de l’édifice ont donc été adaptées à leur nouvelle destination. Après 1990, cet ensemble architectural est redevenu un monument historique et nous tâchons de conserver, autant que possible, l’histoire de ce lieu et son aspect initial. »
Pendant la période communiste, le domaine d’Avrig a été nationalisé. Depuis sa rétrocession, en 1990, il est administré par la Fondation Samuel von Brukenthal, représentante du Conseil de l’Eglise évangélique d’Avrig. Le domaine Brukenthal d’Avrig a besoin de travaux de rénovation urgents, pour devenir un centre culturel et éducatif. (Trad. : Dominique)