Statistiques inquiétantes de l’OMS
Selon les estimations, à l’horizon 2035, le nombre de cas de cancer passera de 14,1 millions en 2012 à 24 millions, soit une hausse de 70%.
Corina Cristea, 15.08.2014, 13:00
Selon les estimations, à l’horizon 2035, le nombre de cas de cancer passera de 14,1 millions en 2012 à 24 millions, soit une hausse de 70%.
Selon le document, deux types de cancers sont les plus menaçants, celui provoqué par des infections, tel le cancer du col de l’utérus, et celui dû au mode de vie. Le taux d’incidence du premier est plus élevé dans les pays pauvres où l’accès aux tests et vaccins demeure problématique. Les recommandations pour un mode de vie sain incluent le renoncement au tabac et à l’alcool, à la consommation d’aliments transformés en faveur d’une alimentation diverse, et riche en fruits et légumes. S’y ajoutent les exercices physiques quotidiens ainsi qu’un temps limité d’exposition au soleil et l’élimination des substances cancérigènes. Les experts affirment que respecter ces recommandations peut réduire à moitié l’apparition de ces maladies.
Par contre, d’autres facteurs qui favorisent les cancers, tels les radiations, les infections et la pollution, ne peuvent pas être contrôlés. Côté prévention, les femmes de plus de 25 ans devraient passer périodiquement par un test HPV de dépistage du cancer du col de l’utérus. Après 50 ans, les femmes devraient passer par un examen mammaire. Ce qui plus est, les hommes et femmes de plus de 50 ans devraient être soumis périodiquement à un contrôle du côlon. L’agence de l’OMS, chargée des recherches dans le domaine du cancer, a transmis aux gouvernements qu’ils devraient envisager un contrôle plus strict de la consommation d’alcool et de sucre combiné à une augmentation des prix et au renforcement des restrictions à la publicité pour ces produits.
Selon les statistiques, à l’intérieur de l’UE, le cancer est la deuxième plus fréquente cause de décès et cela malgré les progrès faits ces derniers temps dans la lutte contre cette maladie. 2,8 millions de nouveaux cas de cancer ont été identifiés parmi les européens en 2012, le taux de maladie étant presque égal entre hommes et femmes, selon les chiffres de l’UE. La même année, le cancer a été responsable d’environ 707 mille décès parmi les hommes et 555 mille parmi les femmes. Le cancer de la prostate, dans le cas des hommes, et celui du sein, dans le cas des femmes, sont les formes de cancer les plus fréquentes. Elles sont suivies par le cancer du poumon et celui du côlon. Plus de 78 mille nouveaux cas de cancer sont identifiés chaque année en Roumanie, où cette affection tue 50 mille personnes par an.
A Bucarest, la stratégie commence par la prévention des facteurs de risque, affirme Cristina Vladu, conseillère au ministère roumain de la Santé : « Dans la stratégie, le plan sur le cancer commence par la prévention primaire, avec les enfants très jeunes : comment faire des exercices physiques, comment manger sain, afin de limiter les facteurs de risque. Puis on continue par la prévention secondaire, où l’accent est mis sur le dépistage des trois cancers reconnus au niveau européen : celui du col de l’utérus, celui du sein et celui du côlon, et ensuite on passe au traitement. Le ministère de la Santé a évalué la liste et à l’heure actuelle il faut ajouter des ressources supplémentaire pour avancer avec cette stratégie. »
Le cancer du poumon est le plus fréquent en Roumanie, suivi par ceux du côlon, du sein, de la prostate et du col de l’utérus. Côté équipements, le ministère de la Santé négociera avec la Banque mondiale l’octroi d’un crédit qui soit utilisé notamment pour acheter des appareils de radiothérapie. Le président de la Fédération des associations des malades de cancer de Roumanie, Cezar Irimia, affirme qu’hormis le traitement de certaines maladies malignes hématologiques, à ce chapitre, les listes d’attente ont été refaites et les malades attendent entre quelques semaines et plusieurs mois avant de pouvoir bénéficier des procédures de traitement.
Cezar Irimia : « A présent, hormis les syncopes liées à la disponibilité des médicaments, on manque d’équipements de radio thérapie et de services d’accompagnement psychologique pour les patients touchés par le cancer dans les hôpitaux. Pour ces malades, le médicament est le plus important. Des centaines d’études sont élaborées au niveau mondial afin de découvrir de nouveaux traitements pour les 200 maladies oncologiques, des traitements plus efficaces et plus ciblés. Il s’agit de ce que l’on appelle traitements personnalisés. On a besoin d’une remise à jour régulière de la liste des médicaments remboursés afin de donner aux patients roumains aussi le droit à ces thérapies de dernière génération, le droit à la vie. »
Les responsables roumains du domaine de la santé affirment qu’ils envisagent de faire des campagnes de dépistage des cancers du col de l’utérus, du côlon et du sein. La mesure répond aux conclusions du plus récent rapport mondial sur le cancer, selon lequel il est difficile d’imaginer que pendant les années à suivre la médecine moderne aboutira à trouver un traitement du cancer et que l’accent devrait être mis sur la prévention. On estime que même les pays les plus riches se permettront de plus en plus difficilement à couvrir les coûts élevés des soins médicaux accordés aux malades.
Par ailleurs, les pays où les revenus sont plutôt réduits, où une amplification du nombre des cancers est prévue, ne possèdent pas la dotation nécessaire pour gérer une telle situation…(trad. : Alexandra Pop, Alex Diaconescu)