Risques et vulnérabilités cybernétiques
Lors d’une interview accordée en février à Radio Roumanie, le chef de l’Europol a invoqué le nombre croissant des cybermenaces dont la complexité s’amplifie dernièrement par le nombre croissant de suspects radicalisés via Internet et qui agissent seuls ou en petits groupes. Le gouvernement américain a annoncé récemment que 5,6 millions d’employés du Département américain d’Etat et d’autres agences gouvernementales des Etats-Unis s’étaient fait voler leurs empreintes digitales par des pirates informatiques.
Corina Cristea, 02.10.2015, 13:30
Lors d’une interview accordée en février à Radio Roumanie, le chef de l’Europol a invoqué le nombre croissant des cybermenaces dont la complexité s’amplifie dernièrement par le nombre croissant de suspects radicalisés via Internet et qui agissent seuls ou en petits groupes. Le gouvernement américain a annoncé récemment que 5,6 millions d’employés du Département américain d’Etat et d’autres agences gouvernementales des Etats-Unis s’étaient fait voler leurs empreintes digitales par des pirates informatiques.
Un nombre de 4,5 millions plus élevé que celui rapporté dans un premier temps. D’ailleurs, de nombreuses archives sont tombées victimes des actes de piratage avec vol de données. En Roumanie, en un seul jour, les experts en cyber-sécurité ont bloqué quelque 40.000 tentatives d’attaques cybernétiques. Un chiffre qui continue de monter. Chaque année, les cyberattaques engendrent des pertes économiques allant jusqu’à 445 milliards de dollars, une somme gigantesque dont la moitié est couverte par les dix premières économies du monde, lit-on dans une étude sur la cybercriminalité. Selon le document, les risques cybernétiques dépassent les aspects renvoyant tout simplement à la réputation ou au droit à la vie privée. Que cela nous plaît ou pas, on vit tous en pleine ère du virtuel et on doit s’habituer avec tous les avantages et les inconvénients qui en découlent.
Souvent, la toile risque de devenir encore plus dangereuse que la réalité, lancent les experts dans ce domaine réunis en septembre, à Sibiu, dans le centre de la Roumanie à l’occasion du Congrès International « La cybersécurité en Roumanie – une plate-forme pour le dialogue public-privé ». De nos jours, la cyber-sécurité s’avère essentielle pour les Etats, les compagnies et les citoyens du monde, surtout que le nombre et la violence des attaques est à la hausse, déclarait à Sibiu le représentant de Swiss Webacademy, Laurent Chrzanovski, le manager de l’événement : Tous les systèmes utilisés à présent comme navigateurs, systèmes de rédaction ou d’illustration ont des failles dont les pirates informatiques profitent largement en l’absence d’un antivirus. En plus, je voudrais tirer la sonnette d’alarme quand aux actes criminels de plus en plus répandus sur les réseaux sociaux où il existe encore énormément d’individus tellement naïfs qu’ils tombent facilement victimes des hackers .
L’ampleur des cybermenaces augmente d’une année à l’autre et les attaques visent notamment les domaines politiques, militaires et économiques- a précisé l’adjoint au directeur du Centre national Cyberint du Service roumain des renseignements. A ses dires, derrière ces attaques se trouvent 4 acteurs principaux: d’autres Etats, les réseaux de crime organisé, les extrémistes et les groupes terroristes. Gabriel Mazilu: La menace de cybercriminalité proliférée par d’autres Etats a l’impact le plus fort sur la sécurité nationale. S’y ajoutent en deuxième position les réseaux du crime organisé. Quant aux agressions cybernétiques déroulées par les extrémistes et les terroristes, ce type de menace est plutôt rare en Roumanie, notamment en raison d’un faible niveau technologique des hackers. Pourtant, on prend très au sérieux ces acteurs afin de mieux comprendre l’évolution du phénomène et anticiper le moment où ils frapperont à la sécurité nationale.
Plusieurs organismes et institutions spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité agissent en Roumanie et font la chasse aux pirates informatiques. Pourtant, la meilleure arme contre les cyberattaques reste la prévention et l’éducation, opine le commissaire Sorin Stanica de l’Institut de Recherche et Prévention de la Criminalité de la Police roumaine : « La criminalité sur la Toile connaît plusieurs facettes, toutes aux conséquences très graves. Qu’il s’agisse de cyberharcèlements, en passant par les fraudes en ligne pour arriver à des infractions très graves de pornographie infantile, les menaces virtuelles ont toutes des conséquences bien réelles. Pourtant, il est très difficile de dénicher les auteurs qui profitent de leur statut anonyme offert par Internet pour agir sans jamais se retrouver face à face avec leurs potentielles victimes. » Ce qui ne fait qu’accroître l’insécurité et le besoin d’un plus de vigilance.