Quel avenir économique pour l’Europe?
La confiance en l’économie de la zone euro et l’UE en général s’est amenuisée au mois de septembre jusqu’à son plus bas niveau enregistré depuis novembre 2013. Les estimations inflationnistes relatives aux foyers et aux producteurs ont elles aussi continué leur tendance descendante. Les données rendues publiques par la Commission européenne relèvent que lindice doptimisme économique, qui mesure le sentiment des consommateurs lié aux évolutions des marchés, a chuté pour la zone euro, passant de 100,6 points au mois d’août à 99,9 points en septembre. Ce sentiment a connu une légère amélioration dans le secteur tertiaire et le BTP.
Corina Cristea, 10.10.2014, 12:52
La confiance en l’économie de la zone euro et l’UE en général s’est amenuisée au mois de septembre jusqu’à son plus bas niveau enregistré depuis novembre 2013. Les estimations inflationnistes relatives aux foyers et aux producteurs ont elles aussi continué leur tendance descendante. Les données rendues publiques par la Commission européenne relèvent que lindice doptimisme économique, qui mesure le sentiment des consommateurs lié aux évolutions des marchés, a chuté pour la zone euro, passant de 100,6 points au mois d’août à 99,9 points en septembre. Ce sentiment a connu une légère amélioration dans le secteur tertiaire et le BTP.
Le pronostic concernant le milieu des affaires en Roumanie est aussi en stagnation. De l’avis des spécialistes, cette situation va mener à une correction des perspectives optimistes pour le troisième trimestre de l’année en cours. Les indicateurs analysés sont au nombre de quatre: l’industrie de transformation, les services, le commerce de détail et les constructions.
L’analyste économique Aurelian Dochia affirme que les managers des sociétés commerciales ont changé de perception quant à la situation de 2014, après que plusieurs pays de l’UE eurent enregistré une évolution moins convaincante que prévu en début d’année: « Dans bien des pays, ces indicateurs sont utilisés pour corriger les prévisions de croissance pour la période suivante. En général, en Europe, l’optimisme éprouvé en début d’année s’est peu à peu tempéré. Même dans des pays comme l’Allemagne, qui s’est plutôt bien portée en période de crise, ces indices, qui émanent des directions d’entreprises, ont mis en évidence une stagnation, voire même une diminution, ce qui met en cause la croissance pour toute la zone euro et l’UE dans son ensemble. Il existe en Roumanie aussi une certaine corrélation entre ce qui se passe en Europe et les indicateurs nationaux. En effet, nombre d’entreprises roumaines qui exportent sont influencées par les évolutions à l’échelle européenne ».
Selon Aurelian Dochia, il est très peu probable que l’économie roumaine puisse encore croître d’ici la fin de l’année. Et lui d’ajouter qu’après deux trimestres de récession technique, le troisième amènera plutôt la stagnation, ce qui placera la croissance économique en dessous de 2%. Même si elles s’inscrivent sur une courbe descendante, les prévisions du FMI restent, pourtant, un peu plus optimistes. L’institution financière internationale a révisé à la baisse le niveau du PIB de la Roumanie, de 2,8, en juin, à 2,4%. Selon les données publiées cette semaine, le FMI table sur une croissance de l’économie roumaine à hauteur de 2,5% du PIB, en 2015.
Le rapport World Economic Outlook maintient ses anticipations régressives sur l’évolution de l’économie mondiale en 2014 et 2015. Le document évoque également le risque de stagnation dans les pays riches et l’accentuation des tensions géopolitiques en Ukraine ou au Moyen Orient.
Le FMI a également réévalué à la baisse ses prévisions de croissance économique de la zone euro, sur fond d’inquiétude liée au risque déflationniste et au niveau élevé du chômage. Le rythme d’expansion de l’économie mondiale est inférieur aux projections, met en garde la patronne du FMI, Christine Lagarde, qui pointe du doigt les problèmes des économies de la zone euro et du Japon. La situation diffère d’un pays à l’autre, mais les économies du monde risquent d’être touchées par les tensions géopolitiques, a encore précisé Christine Lagarde. « Toute aggravation de la crise en Ukraine aura des effets négatifs sur le proche voisinage, voire même sur les prix des matières premières ou le commerce international. D’autres risques importants ont trait à la situation au Moyen Orient et à l’épidémie d’Ebola. Sil nest pas maîtrisé, si tous les acteurs en parlent sans rien faire pour larrêter, le contenir, le virus Ebola pourrait se transformer en une sérieuse inquiétude faisant courir des risques significatifs », a averti la responsable du FMI.
Vu le taux d’inflation faible et le niveau élevé du chômage, la régression de la consommation et des investissements entraînera le ralentissement de la croissance économique, a martelé Christine Lagarde. En ce qui la concerne, la Roumanie ne court pas le risque de déflation, mais elle n’a pas non plus la certitude que l’inflation continue, sur le long terme, cette tendance à la baisse, affirmait le gouverneur de la Banque centrale de Roumanie, Mugur Isărescu. Il a également déclaré que l’embargo imposé par la Russie sur les produits alimentaires a déterminé la chute des prix volatils, en raison des importations d’aliments bon marché provenant de l’Europe communautaire et de République de Moldova.
En outre, le contexte européen si compliqué semble être à l’origine de l’inflation plus faible. Lors d’une conférence sur le marché financier de Roumanie, Mugur Isărescu a souligné le fait que la stabilité des prix, en l’occurrence la maîtrise de l’inflation, est une condition nécessaire mais pas suffisante pour assurer la stabilité financière. Par ailleurs, l’Association générale des économistes de Roumanie estime que le pays vit actuellement une période favorable à la relance économique et qu’il devrait garder sa tendance à diminuer la dépendance à l’égard du financement extérieur. (trad. Mariana Tudose)