Projets adressés à la diaspora roumaine
Après l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, le nombre de Roumains cherchant un avenir meilleur dans les pays situés à l’Ouest de l’Europe est devenu de plus en plus important, augmentant d’année en année. L’Italie, l’Espagne ou encore le Royaume-Uni constituèrent les pays de choix de cette nouvelle émigration roumaine pendant cette dernière décennie. Les conditions de travail, et notamment les conditions salariales ont constitué sans nul doute la principale raison du choix de la plupart des Roumains d’émigrer.
Corina Cristea, 08.12.2017, 12:24
Après l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, le nombre de Roumains cherchant un avenir meilleur dans les pays situés à l’Ouest de l’Europe est devenu de plus en plus important, augmentant d’année en année. L’Italie, l’Espagne ou encore le Royaume-Uni constituèrent les pays de choix de cette nouvelle émigration roumaine pendant cette dernière décennie. Les conditions de travail, et notamment les conditions salariales ont constitué sans nul doute la principale raison du choix de la plupart des Roumains d’émigrer.
Aussi, partant du principe que beaucoup de ces nouveaux émigrés étaient censés rentrer au pays, pour autant que la situation du marché roumain du travail s’améliore, des stratégies et des projets bénéficiant de financements européens, et visant notamment à offrir une aide financière pour démarrer une affaire, furent mis en route ces derniers temps.
« Il existe, en effet, une fenêtre d’opportunités dans cette direction pour les années à venir » déclarait, au mois d’octobre de l’année passée, Marius Bostan, à la fois entrepreneur social et expert des projets de développement local, du financement et du management des PME, ministre à l’époque dans le gouvernement dirigé par Monsieur Dacian Ciolos, ancien premier ministre du gouvernement roumain et ancien commissaire européen à l’Agriculture. «La possibilité de développer des affaires profitables existe en Roumanie aussi, des affaires qui soient démarrées par des gens qui souhaitent travailler sérieusement, qui ont des initiatives, qui sont porteurs de projets innovants, qui reviennent avec une expertise, des connaissances et un désir de réussir. »
Un premier pas pour attirer le plus grand nombre de Roumains émigrés dans les autres pays de l’UE a déjà été entamé à l’occasion de la mise en route du projet Repatriot. Le projet, lancé à l’initiative de Romanian Business Leaders, qui a organisé pour la première fois à Bucarest le Bucharest Business Summit – Ensemble pour la Roumanie, préconisait de re-connecter les Roumains émigrés, désireux d’investir en Roumanie, aux réalités économiques actuelles du pays. Conçu comme une plate-forme offrant conseils, informations ciblées et accès rapide aux opportunités, le projet était censé encourager les investissements potentiels des Roumains émigrés dans l’économie de leur pays d’origine. Quoi qu’il en soit, le Sommet montra l’attractivité et l’intérêt représentés par les domaines des TIC, de l’agriculture et du tourisme roumains. Mais les participants ont également eu l’occasion de faire connaître aux autorités et de mettre en exergue les obstacles auxquels ils sont confrontés : la bureaucratie excessive, l’absence de prédictibilité des politiques publiques, les politiques fiscales.
Plus récemment encore, le projet « Diaspora Invest », développé par le Patronat des Jeunes entrepreneurs de la région Sud-Est, le Centre de Développement SMART et la Ligue des étudiants roumains à l’étranger, est censé se dérouler jusqu’en 2020. Le projet vise à promouvoir l’esprit d’entreprise des Roumains travaillant à l’étranger et à les encourager à venir investir dans l’une des 7 régions les moins développées de Roumanie. Par ce projet, l’Union européenne propose des financements pouvant aller jusqu’à 40.000 € pour des entreprises non agricoles démarrées en milieu urbain, et qui sont censées embaucher au moins deux salariés.
Quant aux bénéficiaires potentiels, Radu Oprea, le président du Patronat des Jeunes entrepreneurs de la région Sud-Est, précise: « Il faut qu’ils puissent prouver avoir vécu pendant les 12 derniers mois à l’étranger, et qu’ils aient un domicile en Roumanie. Nous attendons des candidats de tous les pays, forts de leurs expériences de vie et leurs expériences professionnelles, de l’initiative et de l’innovation. Il peut y avoir des candidats originaires des Etats-Unis, de l’Union européenne, mais aussi de la République de Moldova, pourquoi pas, ou encore de pays encore plus éloignés, ceux qui vivent en Asie par exemple. »
Au-delà de son objectif manifeste, celui d’attirer des compétences professionnelles, des idées et des initiatives inspirées de l’expérience vécue par les Roumains émigrés dans leurs pays d’accueil, le projet vise de manière plus générale à convaincre les Roumains émigrés à rentrer dans leur pays d’origine.
Iulian Cazacu, le président du Centre de développement SMART, affirme : « Une de nos statistiques indique que plus de 3,2 millions de Roumains ont émigré ces derniers temps. Certes, il s’agit d’un mouvement plus ample qui a commencé à compter de 2007, depuis le moment de l’adhésion de la Roumanie à l’UE. Selon nos recherches, il s’avère néanmoins qu’environ 20% d’entre eux désirent rentrer, ouvrir une affaire, acheter un terrain, construire une propriété en Roumanie. Si la plupart sont partis dans des pays tels l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, nous ciblons par ce projet les Roumains établis dans n’importe quel pays du monde. Pour ce faire, nous organiserons une série de rencontres dans dix grandes villes situées en Europe ou aux Etats-Unis, pour justement promouvoir cette opportunité, ce type de financement qui puisse les inciter à rentrer ».
Enfin, par Diaspora Start-up, projet soutenu par le ministère des Roumains de l’étranger, ces derniers peuvent bénéficier des financements pour s’établir en Roumanie en tant qu’indépendants, comme entrepreneurs ou en fondant des entreprises, des PME ou des micro entreprises innovantes, l’objectif étant de soutenir le développement du tissu des PME non agricoles dans les zones urbaines. L’été dernier, l’autorité responsable a financé 32 projets de ce type, d’une valeur totale de 76 millions d’euros, par le biais du projet Diaspora Start-up.(trad. Ionuţ Jugureanu)