Prévention de la consommation de drogues
L’Agence nationale anti-drogue (ANA) de Bucarest a relancé, en janvier, plusieurs projets nationaux de prévention, en milieu scolaire et préscolaire. Selon les statistiques, la Roumanie est en dessous de la moyenne européenne pour ce qui est de la consommation de la plupart des drogues, pourtant, on constate une augmentation de la consommation pour toutes les tranches d’âge. L’Agence a constaté que les drogues les plus utilisées sont les inhalants, le cannabis et les substances psycho-actives.
Corina Cristea, 15.02.2019, 13:58
La consommation précoce de drogue influence le développement du système nerveux central et de l’organisme humain dans son ensemble – a précisé pour la Radio publique le médecin Bogdan Gheorghe : « La prise de drogues transforme une personne en une sorte de zombie, mais les effets vont au-delà de cet état de somnolence, disons, et des mouvements incontrôlés, en raison des modifications apportées en laboratoire à ces substances ethnobotaniques. En fait, ce sont des substances chimiques de synthèse. Et puisque bon nombre d’entre elles sont soumises au contrôle des autorités habilitées, les trafiquants changent la structure de la substance, pour en obtenir une autre, nouvelle en apparence, ayant les effets des drogues traditionnelles, mais qui peut échapper au contrôle. » Quant au cannabis, celui-ci peut avoir un impact sur la santé du consommateur, mais il touche tout particulièrement son psychisme et ses capacités d’adaptation sociale – précise le médecin Bogdan Gheorghe.
Il y a trois catégories de drogues : celles qui inhibent l’activité du système nerveux central – comme l’héroïne ; celles qui la stimulent – comme la cocaïne ; et celles qui la perturbent – le cannabis, par exemple, qui a aussi des effets cardiaques et respiratoires. Sa consommation influence la capacité de conduire un véhicule, puisqu’il diminue les réflexes et la coordination psychomotrice. Afin de prévenir la consommation précoce de drogues, l’Agence nationale déroule dans les établissements scolaires des campagnes d’information accessibles aux enfants et aux adolescents. Rappelons-en « Mon message antidrogue », qui s’adresse aux élèves des collèges et des lycées, « L’ABC des émotions », destinée aux élèves du primaire, « Comment grandir en bonne santé », conçue pour les enfants des maternelles. Les adolescents ont déjà accès à l’information. L’expert en prévention ou l’enseignant doit leur transmettre des informations correctes, leur présenter les effets de la consommation de drogue sur le court, le moyen et le long terme, pour qu’ils puissent prendre des décisions en connaissance de cause.
Les campagnes d’information peuvent être doublées de programmes qui encouragent les jeunes à avoir un mode de vie sain et qui développent chez eux des habilités leur permettant de faire face aux situations de crise qui peuvent les pousser à se droguer. Il s’agit finalement donc de former chez eux des mécanismes leur permettant d’y faire face et des mécanismes de protection – précise Diana Şerban, psychologue de l’Agence. Quelle est la tranche d’âge la plus vulnérable ? Diana Şerban: « Selon une étude sur la population âgée de 15 à 64 ans, la tranche d’âge la plus vulnérable est celle des 15 – 24 ans – donc les adolescents et les jeunes adultes. Une étude réalisée dans les Etats européens – membres et non-membres de l’UE – montre que 16 ans est l’âge de la consommation expérimentale de drogue. Nous tâchons d’éviter que cette consommation expérimentale devienne us, abus, dépendance. »
Cette année l’Agence nationale anti – drogue développera un projet national de prévention en milieu familial, de la consommation de drogues. Le projet « Moi et mon enfant » est censé contribuer à consolider les relations affectives entre les membres de la famille, ainsi que les rapports entre la famille et l’école. Quels sont les éléments de protection contre la drogue que la famille peut fournir à l’enfant ? Selon la psychologue Diana Şerban, ils sont au nombre de trois : une bonne communication des parents et des grands-parents avec l’enfant, la création d’un lien affectif entre la famille et l’enfant pendant la petite enfance (0 à 3 ans), la valorisation de l’enfant et le développement de l’estime de soi : « Les parents doivent être ouverts et ne pas considérer le problème de la consommation de drogues comme un tabou. Si la communication entre parents et enfants est bonne, l’enfant peut leur raconter, par exemple, à un moment donné, que dans son entourage il y a des jeunes qui consomment des drogues. Alors la famille peut agir pour accompagner l’enfant, en s’adressant à un psychologue ou à un assistant social, en optant pour un programme spécialisé ou bien elle peut tâcher de résoudre le problème par une discussion ouverte avec l’enfant » – a précise notre interlocutrice. ( Trad. : Dominique)