Politiques environnementales dans l’UE
La Commission européenne a lancé un nouveau système d’évaluation censé lui permettre d’examiner la façon dont chaque Etat membre arrive à mettre en place les politiques environnementales. C’est le début d’un processus par lequel l’UE sera en mesure de dénicher les facteurs responsables des défaillances dans l’application de toutes ces normes environnementales avant que la situation n’empire. Aux dires du commissaire chargé de l’Environnement, des Affaires maritimes et de la pêche, Karmenu Vella, par ce nouveau dispositif d’évaluation, la Commission européenne s’engage à soutenir les Etats membres.
Corina Cristea, 17.02.2017, 13:16
La Commission européenne a lancé un nouveau système d’évaluation censé lui permettre d’examiner la façon dont chaque Etat membre arrive à mettre en place les politiques environnementales. C’est le début d’un processus par lequel l’UE sera en mesure de dénicher les facteurs responsables des défaillances dans l’application de toutes ces normes environnementales avant que la situation n’empire. Aux dires du commissaire chargé de l’Environnement, des Affaires maritimes et de la pêche, Karmenu Vella, par ce nouveau dispositif d’évaluation, la Commission européenne s’engage à soutenir les Etats membres.
Karmenu Vella: « Une mise en place fragmentée et hétérogène des normes de protection de l’environnement n’est utile à personne. Les statistiques européennes montrent que l’UE pourrait économiser 50 milliards d’euros si les politiques environnementales s’appliquaient intégralement dans tous les Etats membres. En plus, respecter à la lettre les politiques européennes en matière de gestion des déchets pourrait conduire à la création de 400.000 emplois d’ici 2020. Pour trois citoyens européens sur quatre, une législation communautaire est nécessaire pour la protection de l’environnement dans leurs pays, tandis que pour quatre sur cinq d’entre eux, ce serait aux institutions européennes de vérifier la mise en place correcte de toutes ces normes. C’est à partir de ce moment qu’intervient le système d’évaluation de la mise en œuvre des politiques environnementales. La Commission Européenne s’engage à aider les Etats membres à garantir aux citoyens une meilleure qualité de l’eau et de l’air, tout comme une meilleure gestion des déchets. C’est pour cela qu’elle a créé ce système qui offre des informations, des outils et un calendrier d’action. »
Le calendrier, dont parle le commissaire européen, fixera les délais pour la mise en place des normes environnementales par chacun des pays communautaires. Le paquet de mesures avancé par la Commission comporte les 28 rapports rédigés par Bruxelles, les points forts de chaque pays, ses opportunités et ses points faibles, tout comme un résumé des conclusions qui en découlent. Le paquet examine également les approches communes des Etats européens dans leurs efforts d’assurer une bonne qualité de l’eau et de l’air, de gérer correctement les déchets, de protéger la nature et sa biodiversité, ainsi qu’une série de recommandations.
Autant de mesures à mettre en place à un moment où Bruxelles tire la sonnette d’alarme en ce qui concerne la prévention de la production de déchets. Chacun de pays communautaire a enregistré des succès en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité, pourtant Bruxelles insiste sur un renforcement de la mise en place de législation européenne en la matière. Il s’agit notamment des directives «Oiseaux et habitats» en l’absence desquelles, l’Union risque d’assister au déclin de sa biodiversité et la capacité des écosystèmes à couvrir les besoins de la population dans les années qui viennent.
A l’heure où l’on parle, les normes de pollution de l’air ne sont pas respectées dans 23 des 28 Etats membres. Concrètement, cela arrive dans 130 villes européennes. S’y ajoute la pollution sonore, deuxième facteur responsable des maladies influencées par l’environnement.
Par ailleurs, la Commission européenne a lancé des actions en justice contre 13 pays communautaires, accusés de mauvaise gestion de la collecte et le traitement des eaux usées. Le lancement des mesures d’évaluation de la mise en place nationale des politiques environnementales européennes sera suivi par des discussions avec chaque Etat membre, par la mise en œuvre d’un nouvel instrument créé pour permettre aux 28 de partager leurs savoir-faire et par des débats au Conseil Environnement.
Fortement préoccupé par la protection de la nature, Bruxelles soutient la mise en œuvre de différents accords climatiques, dont le dernier en date, celui de Paris, signé l’automne dernier, marque le premier succès de notre siècle d’une négociation menée sous l’égide de l’ONU, affirme le professeur universitaire Mircea Dutu. Sa portée est universelle, dit-il, en insistant sur le caractère sans précédent du document, qui invite à une mobilisation de la société civile aux côtés des gouvernements pour répondre aux objectifs fixés. Qu’est-ce que l’on se propose? Entre autres- de contenir la hausse de la température globale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, de poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, de neutraliser les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2050 et fixer des contributions nationales volontaires, révisées tous les 5 ans.
La Roumanie, où en est-elle? Mircea Dutu explique: «Les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ne nous posent aucun problème. D’ailleurs, pour ce qui est du poids occupé par les énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie, nous sommes allés plus loin que les standards et les objectifs proposés. Nous disposons donc des capacités nécessaires pour assurer la réalisation des objectifs européens et j’ose dire que la Roumanie pourrait même servir d’exemple au sein de l’Union européenne et de la communauté internationale.»
Mais pour un succès total, on aurait besoin aussi d’une plus grande volonté politique, conclut Mircea Dutu. (Trad. Ioana Stancescu)