Plus d’argent pour la Roumanie?
L’Italie et certains autres Etats membres du sud du continent, affectés par la crise économique et la vague migratoire, recevront des fonds majorés de 6%. En parallèle, les fonds destinés à d’autres pays du bloc communautaires seront diminués. La Romanie devrait bénéficier de 27 milliards d’euros de fonds de cohésion, soit 8% de plus que pendant l’actuel exercice financier, 2014 – 2020. Une somme considérable, vu qu’elle équivaut à 15% du PIB du pays en 2017. Voici les explications de la commissaire européenne pour la politique régionale, Corina Creţu: Pour la première fois dans l’histoire de l’UE, la politique de cohésion est la plus importante parmi toutes les autres de l’Union. Cette politique, qui représente la principale source d’investissements en Europe et l’expression la plus révélatrice de la solidarité, vise à réduire les disparités économiques, sociales et territoriales au sein de l’Europe. Dans le contexte actuel, où le deuxième plus grand contributeur quitte l’UE, nous sommes parvenus à proposer une politique de cohésion pour toutes les régions, qui ne laisse personne derrière. En plus, le meilleur accès à cette politique nous permet de l’adapter aux nouvelles priorités et d’accroître la protection des citoyens de l’Union.
Corina Cristea, 20.07.2018, 01:00
Pendant la période 2007 – 2013, la Roumanie a perdu 1,6 milliards d’euros, n’ayant pas réussi à dépenser les fonds structurels reçus. Le montant des fonds dont elle bénéficie dans le cadre de l’actuel exercice financier s’élève à 25 milliards d’euros. Malheureusement, au bout des quatre ans et demi écoulés depuis le début de ce cadre financier pluriannuel, Bucarest n’en a utilisé que 2,7 milliards d’euros, soit 10% de la somme allouée. De l’avis de la commissaire européenne Corina Creţu, il est très important de préparer les projets bien à l’avance: Après 2020, nous allons appuyer davantage les autorités locales, urbaines et territoriales, les impliquer encore plus dans la gestion des fonds européens. Je trouve que les régions et les villes savent mieux que nous, à Bruxelles, quels sont leurs besoins et en quoi elles doivent investir. Nous comptons sur un budget de 374 milliards d’euros pour les 27 Etats membres. Sur ce total, 75% seront dirigés toujours vers les régions qui ont le plus besoin d’investissements, c’est-à-dire vers les régions moins développées. La Roumanie, la Bulgarie et la Grèce sont les pays qui se voient allouer des fonds majorés, soit 8% de plus par rapport à la période antérieure. L’important c’est d’utiliser cet argent pour la mise en place de projets concrets, susceptibles d’améliorer la vie des gens. Enfin, je pense aussi qu’il faut commencer à préparer bien à l’avance les projets, justement pour pouvoir saisir cette opportunité.
Le budget pour la période 2021 – 2027, le premier après le Brexit, devrait augmenter jusqu’à 1.100 milliards d’euros depuis 1.000 milliards d’euros durant l’actuel exercice budgétaire de sept ans. Les propositions de la commission visent l’allocation de ressources plus généreuses à la recherche, à la sécurité et à l’économie numérique. «J’ai simplifié les normes et cela sera au bénéfice de tout le monde, depuis les PME et les entrepreneurs jusqu’aux écoles et aux hôpitaux, qui pourraient bénéficier de financements plus facilement », a ajouté la commissaire européenne Corina Cretu. La politique de cohésion fait un classement des régions par trois catégories : régions moins développées, régions de transition et régions sous-développées.
Le PIB par habitant demeure toujours le principal critère d’allocation des fonds nécessaires à réduire les décalages et à aider les régions avec un bas niveau des recettes et de croissance économique à récupérer les décalages. De nouveaux critères ont été introduits pour mieux refléter la réalité, à savoir le chômage des jeunes, le faible niveau d’éducation et l’intégration des migrants. La commissaire Corina Cretu a expliqué aussi pourquoi la Pologne et la Hongrie se verront allouer moins de fonds. C’est parce que Bruxelles reconnait les progrès que ces pays ont faits au cours des dernières années.
Par exemple, à l’époque de son adhésion, le PIB de la Pologne se chiffrait à la moitié de la moyenne européenne. Actuellement il est d’environ 75% de la moyenne européenne. Le pays a également enregistré un bond en termes de qualité de la vie. La commissaire européenne a également évoqué la question d’une suspension des fonds européens en cas de violation de l’Etat de droit. Le futur mécanisme, qui s’appliquera si un Etat s’éloigne des normes démocratiques, vise à suspendre les fonds à l’horizontale, donc tous les fonds européens. Ce mécanisme est un sujet sensible qui fait toujours l’objet de débats, et il est important qu’il ne facilite pas les abus, a souligné Corina Cretu.