Nouvelle fenêtre ouverte sur l’Univers
Il y a un siècle, Albert Einstein parlait des perturbations de l’espace et du temps provoquées par le déplacement de certains objets massifs et formulait l’hypothèse de la présence des ondes gravitationnelles traversant l’Univers d’un bout à l’autre. La théorie du célèbre physicien n’a pu être démontrée jusqu’il y a peu, lorsqu’une équipe de chercheurs américains a annoncé avoir détecté ces ondes. Leur structure est similaire à celle de la lumière. Ces ondes relèvent des radiations électromagnétiques, mais leurs ondulations sont en fait le temps et l’espace que nous connaissons tous. On peut faire la comparaison suivante: si l’on remue des particules chargées électriquement, on obtient de la lumière, mais au moment où l’on fait bouger une grosse quantité de matière on aboutit à des ondes gravitationnelles , a expliqué l’astrophysicienne Ira Thorpe, qui travaille à la NASA. La détection directe survient après un événement cosmique violent: deux trous noirs, mesurant 29 et 36 fois la masse du soleil, ont fusionné à une distance de plus d’un milliard d’années-lumière. Les deux trous ont orbité l’un autour de l’autre plusieurs dizaines de fois par seconde. Quelques instants avant de se rencontrer, ils se déplaçaient à la moitié de la vitesse de la lumière.
Corina Cristea, 18.03.2016, 13:19
Il y a un siècle, Albert Einstein parlait des perturbations de l’espace et du temps provoquées par le déplacement de certains objets massifs et formulait l’hypothèse de la présence des ondes gravitationnelles traversant l’Univers d’un bout à l’autre. La théorie du célèbre physicien n’a pu être démontrée jusqu’il y a peu, lorsqu’une équipe de chercheurs américains a annoncé avoir détecté ces ondes. Leur structure est similaire à celle de la lumière. Ces ondes relèvent des radiations électromagnétiques, mais leurs ondulations sont en fait le temps et l’espace que nous connaissons tous. On peut faire la comparaison suivante: si l’on remue des particules chargées électriquement, on obtient de la lumière, mais au moment où l’on fait bouger une grosse quantité de matière on aboutit à des ondes gravitationnelles , a expliqué l’astrophysicienne Ira Thorpe, qui travaille à la NASA. La détection directe survient après un événement cosmique violent: deux trous noirs, mesurant 29 et 36 fois la masse du soleil, ont fusionné à une distance de plus d’un milliard d’années-lumière. Les deux trous ont orbité l’un autour de l’autre plusieurs dizaines de fois par seconde. Quelques instants avant de se rencontrer, ils se déplaçaient à la moitié de la vitesse de la lumière.
Voici les explications du journaliste scientifique Alexandru Mironov : C’est un événement historique, similaire à la découverte du boson de Higgs, la particule qui donne la masse à n’importe quelle substance. Tout le monde sait que si vous lancez un ballon vers le haut, le ballon tombera par terre, et puis que la Lune tourne autour de la Terre, tout comme la Terre gravite autour du Soleil. Tout s’explique par l’attraction gravitationnelle. La question qui se pose est de savoir comment elle s’exerce. Probablement par les ondes gravitationnelles. Il existe peut-être des particules, que les savants appellent «gravitons». Pour les détecter, on a construit des appareils spéciaux, à savoir des interféromètres laser connus sous le nom de LIGO. Ils utilisent deux rayons laser perpendiculaires, équilibrés et calibrés de sorte que rien ne les fasse bouger. Ces rayons sont en expectative. Elles attendent que les ondes gravitationnelles se manifestent quelque part. Et cela s’est passé à une distance de plusieurs milliards d’années-lumière de la Terre. La concentration de matière et d’énergie a été telle qu’elle a secoué la trame de l’Univers. Ces tressautements, on les a baptisés « ondes gravitationnelles. »
Après la découverte, il y a quelques années de la « particule de Dieux », la communauté scientifique la qualifiait de « réussite extraordinaire ». Les scientifiques ont transformé le signal détecté dans des ondes radio et ont pu écouter ainsi le son produit par la collision de deux trous noirs.
La correspondante de la Radio publique roumaine à Washington, Doina Saiciuc : « La découverte des ondes gravitationnelles ouvre une nouvelle fenêtre sur l’Univers. C’est comme on transformait un film muet en un film parlant, puisque ces ondes sont en effet le son de l’Univers. « Jusqu’à présent nous yeux regardaient le ciel, mais on n’en entendait pasla musique », a affirmé l’astrophysicien Szabolcs Marka, de l’Université Columbia de New York, un des membres de l’équipe qui a fait la découverte. Le ciel ne sera jamais le même, a-t-il affirmé. Le 14 septembre 2015, à 5h51minutes heure de la côte-est américaine, les détecteurs LIGO, Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory, situés à Livingston, Etat de Louisiane et Hanford, Etat de Washington, mesuraient les ondes provoquées par la structure espace/temps, les ondes gravitationnelles, qui arrivaient jusqu’à la Terre, depuis un événement cataclysmique, produit très loin dans l’Univers. Les décennies de recherches réalisées à travers le monde par des milliers de scientifiques avec l’appui de Ligo de la Fondation nationale pour la science des Etats-Unis ont culminé par cette découverte historique. »
A Bucarest, Alexandru Mironov rappelle qu’Albert Einstein lui-même avait affirmé que le moment viendrait où l’évolution de la physique permettrait de pratiquement « toucher » les ondes gravitationnelles : « A mon avis, on pourrait parler d’un nouveau pas de géant de l’Homo Sapiens. Pour l’instant, nous pénétrons dans une autre partie de ce qu’est la connaissance du monde. Le cerveau humain est capable de comprendre le fonctionnement de cette machine qu’est l’Univers. Les ondes gravitationnelles sont la clé même de tout ce qui se passe dans la physique de l’Univers. » Qu’est ce qu’on doit attendre suite à cette découverte ? « Nous attendons le moment où les ingénieurs vont apparaître derrière les physiciens, comme dans le cas de la mécanique quantique, pour utiliser les découvertes dans le domaine des ondes gravitationnelles et construire par exemple un télescope gravitationnel, capable de lire ce qui se passe dans la matière et dans l’énergie du Cosmos à n’importe quelle distance, à travers les 13,8 milliards d’années lumière que mesure notre maison, l’Univers ». (Trad. Mariana Tudose, Alex Diaconescu)