Mesures touchant l’économie
A la mi-février, étaient publiés à Bruxelles les chiffres concernant l’économie de l’UE au dernier trimestre 2013. L’institut national des statistiques de Bucarest rendait publique simultanément la situation économique de la Roumanie pour cette même période. Bien que préliminaires, ces chiffres montrent que le PIB roumain a connu la plus grande progression sur l’ensemble de l’Union. Selon l’Institut national des statistiques, en 2013, il a augmenté de 3,5%, contre les 2,8% prévus par les autorités, dépassant les attentes des économistes.
Corina Cristea, 21.02.2014, 01:00
A la mi-février, étaient publiés à Bruxelles les chiffres concernant l’économie de l’UE au dernier trimestre 2013. L’institut national des statistiques de Bucarest rendait publique simultanément la situation économique de la Roumanie pour cette même période. Bien que préliminaires, ces chiffres montrent que le PIB roumain a connu la plus grande progression sur l’ensemble de l’Union. Selon l’Institut national des statistiques, en 2013, il a augmenté de 3,5%, contre les 2,8% prévus par les autorités, dépassant les attentes des économistes.
L’un d’entre deux, Aurelian Dochia, explique dans une interview pour la radio publique que l’évolution positive de l’économie roumaine en 2013 pourrait représenter un moment important pour le développement économique du pays, même si cette évolution a été déterminée aussi par des facteurs conjoncturels — entre autres une année agricole exceptionnelle.
Aurelian Dochia : « On ne doit pas perdre de vue le fait que cette croissance économique est la plus élevée de l’UE et je pense que ce chiffre offre à la Roumanie de grandes chances. Il attire sur notre pays l’attention des investisseurs — avant tout de l’UE — qui se tournent toujours vers les zones où la croissance est élevée. A mon avis, il est possible que ce chiffre, déjà annoncé, détermine un regain de confiance, tout d’abord des investisseurs, ensuite, des consommateurs, lançant un cycle de croissance à moyen terme. Or, ce serait vraiment important que l’économie roumaine suive une telle trajectoire ascendante. Il y a des chances que l’on regarde la Roumanie du même œil que la Pologne, il y a quelques années. Alors que l’ensemble de l’Europe était en récession, la Pologne enregistrait un taux de croissance d’environ 3%. Eh bien, ce sera peut-être le tour de la Roumanie d’être considérée de la même façon et de bénéficier d’une attitude beaucoup plus favorable des investisseurs et de ses partenaires économiques. »
Pour cela, nous avons pourtant besoin de toute une série de réformes structurelles — souligne Aurelian Dochia : «Pour conserver une telle trajectoire, il faut la rendre durable. C’est pourquoi, cet élément de surprise tout à fait positif qu’est la croissance économique annoncée, nous devons l’accompagner de mesures appropriées dans le domaine des politiques économiques, faire ce que nous avons promis de faire, sans pour autant tenir notre parole, à savoir investir dans l’infrastructure et attirer des fonds européens. C’est une chance pour nous, mais nous devons aussi prouver que nous sommes capables de l’utiliser au maximum. Malheureusement, 2014 est une année électorale en Roumanie, ce qui comporte certains risques. L’expérience des 20 dernières années montre que les années électorales sont toujours marquées par certains dérapages dans les politiques macro-économiques. Espérons que nous aurons quand même la sagesse de mettre à profit le contexte favorable qui s’annonce. »
La croissance économique mise à part, la diminution de l’inflation et la majoration du taux d’absorption des fonds européens semblent confirmer elles aussi le parcours positif de la Roumanie. Le gouvernement de Bucarest a fait savoir qu’il envisageait de prendre des mesures censées venir en aide aux personnes touchant de maigres revenus. Parmi elles, le remplacement du taux unique d’imposition de 16% par un impôt progressif, en trois étapes, sur les revenus. Cette mesure figure dans la stratégie fiscale et budgétaire de l’Exécutif pour la période 2014-2016. Alors que pour les bas salaires l’impôt devrait baisser à 12, voire 8 %, les autres catégories salariales continueraient à être imposées de 16%.
Une autre bouchée d’oxygène est l’intention du cabinet d’adopter un décret d’urgence permettant aux titulaires de crédits qui touchent un salaire mensuel maximum de 1610 lei (soit environ 360 euros) de convenir avec les banques de la réduction de moitié des mensualités pour une période de deux ans. Cette mesure, agréée par le FMI — avec lequel Bucarest a passé l’an dernier un accord de type préventif — ne concernera que ceux qui n’ont pas d’arriérés de mensualités supérieurs à 90 jours. Au bout des deux ans, l’Etat devrait leur accorder aussi une déduction fiscale sur le revenu, dans la limite de 200 (soit un peu moins de 50 euros).
Dan Armeanu, professeur des universités, explique l’impact d’une telle mesure sur l’économie : «A l’heure actuelle l’impact d’une telle mesure sur l’activité économique ne serait pas très important. D’après mes calculs, l’impact sur la croissance économique serait de 0.15% du PIB et mon estimation a pris en compte aussi l’effet de multiplication dans l’économie et tout ce qu’une telle mesure implique. Le problème c’est qu’à présent elle ne touche pas à la stabilité macroéconomique, elle n’a aucun effet sur un déficit budgétaire très élevé. Ceci étant, n’importe quelle mesure de ce type serait la bienvenue. Cependant il y a plusieurs aspects discutables. Par exemple, la mesure en question enfreint en quelque sorte le principe d’équité. C’est-à-dire elle favorise les personnes à bas revenus, soit en-dessous de 1.600 lei. Mais que faire avec ceux qui ont des revenus de 1.650 ou 1700 ou encore 1800 ? Car je pense que les rémunérations d’environ 25% des salariés sont comprises entre 1600 et 4500 lei. »
On estime que si elle est mise en œuvre, cette mesure pourrait profiter à 900 mille Roumains. (Trad.: Dominique, Mariana Tudose, Alexandra Pop,)