Les droits du consommateur à l’ère digitale
L’explication semble évidente : ce modèle de commerce gagne des parts de marché en profitant de ses avantages intrinsèques : le prix généralement plus bas et l’économie de temps qu’il engendre. Mais quels sont les produits qui marchent au mieux sur Internet ? Evidemment, les produits électroménagers et les produits technologiques se hissent en tête de la liste, suivis par les tenues vestimentaires, par les articles destinés aux enfants et par ceux de l’industrie automobile. Selon Florinel Chiş, le directeur exécutif de l’Association roumaine des magasins en ligne, ce type de commerce participe au processus de démocratisation du commerce en général : « Grâce à la technologie, la porte s’ouvre devant un choix de millions de produits, et tout cela alors que l’on reste simplement assis devant un dispositif connecté à Internet. Je ne dois plus me déplacer, je ne dois évidemment plus me limiter à ce que je trouverais à proximité. Si j’habite à la campagne, je passe la commande et attends simplement mon achat alors qu’auparavant, j’aurais dû me déplacer au moins jusqu’en ville. Et puis, il existe actuellement des initiatives privées destinées justement à familiariser les gens avec cette technologie, autant les jeunes que les consommateurs plus âgés. »
Corina Cristea, 07.09.2018, 12:30
L’explication semble évidente : ce modèle de commerce gagne des parts de marché en profitant de ses avantages intrinsèques : le prix généralement plus bas et l’économie de temps qu’il engendre. Mais quels sont les produits qui marchent au mieux sur Internet ? Evidemment, les produits électroménagers et les produits technologiques se hissent en tête de la liste, suivis par les tenues vestimentaires, par les articles destinés aux enfants et par ceux de l’industrie automobile. Selon Florinel Chiş, le directeur exécutif de l’Association roumaine des magasins en ligne, ce type de commerce participe au processus de démocratisation du commerce en général : « Grâce à la technologie, la porte s’ouvre devant un choix de millions de produits, et tout cela alors que l’on reste simplement assis devant un dispositif connecté à Internet. Je ne dois plus me déplacer, je ne dois évidemment plus me limiter à ce que je trouverais à proximité. Si j’habite à la campagne, je passe la commande et attends simplement mon achat alors qu’auparavant, j’aurais dû me déplacer au moins jusqu’en ville. Et puis, il existe actuellement des initiatives privées destinées justement à familiariser les gens avec cette technologie, autant les jeunes que les consommateurs plus âgés. »
Les multiples avantages de ces nouvelles technologies ne doivent pas nous faire perdre de vue les vulnérabilités que l’environnement Internet recèle. La capacité d’assurer le respect des droits des consommateurs est un de ces défis. Cela concerne aussi bien le commerce en ligne que l’économie numérique dans son ensemble. Irina Chiriţoiu, directrice du Centre européen des consommateurs de Roumanie, explique : « Du point de vue de la protection des consommateurs, cette économie numérique, ou le marché unique numérique dont parle la Commission européenne depuis 2015, présuppose la concertation législative au niveau de l’UE, avec un minimum de législation générale dans tous les Etats membres. 69% des Européens utilisent Internet pour rester en contact avec leurs amis, pour regarder un film ou écouter de la musique, mais aussi, évidemment, pour faire des achats en ligne. Ce n’est donc pas un pourcentage marginal, au contraire. Cela me fait penser qu’il faudrait mettre en avant et mieux respecter les droits des consommateurs. La Commission s’y est saisie dernièrement et a introduit certaines réglementations visant à mieux assurer la protection des consommateurs dans le domaine du commerce en ligne. »
Selon une enquête du Bureau roumain d’audit Transmedia, en 2017, 3 millions de personnes du milieu urbain, soit un tiers de la population des villes roumaines, ont fait des achats en ligne. Elles comptent pour plus de la moitié des utilisateurs d’Internet du milieu urbain de Roumanie. 26% des usagers d’Internet questionnés affirment acheter en ligne un produit ou un service au moins une fois tous les trois mois. Qui sont-ils? Ce sont des jeunes, pour la plupart, des personnes âgées de 45 ans maximum, des personnes éduquées, vivant dans les grandes villes, des entrepreneurs privés ou des titulaires de postes de direction, ayant des revenus au-dessus de la moyenne. La Roumanie doit sans doute développer son commerce en ligne, mais quelles en sont les priorités ? Réponse avec Florinel Chiş: « Pour stimuler le commerce en ligne en Roumanie, il faut qu’une plus grande partie de la population ait accès à Internet. Par la suite, pour pouvoir commander des produits en ligne, on a besoin d’une infrastructure numérique. De même, il est nécessaire que la législation soutienne cette croissance. A l’heure qu’il est, les directives et les règlements européens ont déjà été transposés dans la législation nationale. Toutefois, on y retrouve toujours des éléments datant d’avant l’intégration européenne de la Roumanie. Il faut donc les aligner sur les normes actuelles. Et puis, il faut dire aussi que la loi est appliquée différemment par chaque institution de l’Etat. Là, il est nécessaire une fois de plus d’harmoniser les pratiques. »
Ce n’est pas un secret, les Roumains sont souvent réticents lorsqu’il est question d’acheter un produit sur Internet. Qu’est-ce qu’ils craignent le plus ? Selon le Bureau roumain d’audit Transmedia, la moitié des participants au sondage se soucie principalement de la sécurité des données personnelles. Cet état de choses va-t-il changer avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes européennes de protection des données? Aux termes de la nouvelle législation, toutes les institutions et les compagnies qui traitent des données à caractère personnel doivent s’aligner sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD) avant le 25 mai. Sinon, elles risquent des amendes jusqu’à 20 millions d’euros. Ce nouveau Règlement est censé renforcer le contrôle des particuliers sur leurs données personnelles, avec la possibilité de demander aux différents opérateurs avec lesquels ils collaborent de modifier, mettre à jour ou supprimer certaines informations. (Trad. Ionut Jugureanu, Valentina Beleavski)