Les ambassadeurs gastronomiques de la Roumanie
La plăcinta dobrogeana, cette pâtisserie traditionnelle roumaine, ressemblant à une petite brioche de forme carrée, fourrée de telemea, un caillé lui aussi typiquement roumain, des œufs et du yaourt, constitue un feuilleté très prisé dans la région sud-est du pays, sinon dans tout le pays. Et cette plăcinta doborogeana vient justement de recevoir la reconnaissance et la protection européenne offerts par le label IGP, en tant que produit d’Indication Géographique Protégée. La pâtisserie, à la consistance douce et tendre, due au mélange d’œufs et de yaourt, se remarque par son apparence particulièrement croustillante. Mais les étapes de sa labélisation ont démarré bien plus tôt, et plus précisément en 2017, lorsque l’Association traditionnelle Moesis a été constituée dans le but précis de promouvoir les produits et les producteurs traditionnels roumains, mais aussi de formaliser cette identité distincte des produits traditionnels roumains. Plăcinta dobrogeană complète ainsi la liste, encore tenue, des produits alimentaires roumains bénéficiant du label d’Indication Géographique Protégée. Une liste qui comprend toutefois encore le magiun de Topoloveni, le saucisson de Sibiu, la carpe à grosse tête de Ţara Bârsei, le maquereau danubien fumé, la saucisse de Pleşcoi, le telemea de Sibiu, le fromage Săveni, la salade d’œufs de brochet de Tulcea et la salade traditionnelle aux œufs de carpe.
Corina Cristea, 01.09.2023, 02:33
La plăcinta dobrogeana, cette pâtisserie traditionnelle roumaine, ressemblant à une petite brioche de forme carrée, fourrée de telemea, un caillé lui aussi typiquement roumain, des œufs et du yaourt, constitue un feuilleté très prisé dans la région sud-est du pays, sinon dans tout le pays. Et cette plăcinta doborogeana vient justement de recevoir la reconnaissance et la protection européenne offerts par le label IGP, en tant que produit d’Indication Géographique Protégée. La pâtisserie, à la consistance douce et tendre, due au mélange d’œufs et de yaourt, se remarque par son apparence particulièrement croustillante. Mais les étapes de sa labélisation ont démarré bien plus tôt, et plus précisément en 2017, lorsque l’Association traditionnelle Moesis a été constituée dans le but précis de promouvoir les produits et les producteurs traditionnels roumains, mais aussi de formaliser cette identité distincte des produits traditionnels roumains. Plăcinta dobrogeană complète ainsi la liste, encore tenue, des produits alimentaires roumains bénéficiant du label d’Indication Géographique Protégée. Une liste qui comprend toutefois encore le magiun de Topoloveni, le saucisson de Sibiu, la carpe à grosse tête de Ţara Bârsei, le maquereau danubien fumé, la saucisse de Pleşcoi, le telemea de Sibiu, le fromage Săveni, la salade d’œufs de brochet de Tulcea et la salade traditionnelle aux œufs de carpe.
Pour ce qui est de la placinta dobrogeana, il faut dire que le savoir-faire de sa création compte plusieurs centaines d’années, et qu’elle n’est jamais absente de la table du Nouvel An dans le sud du pays, souvent cachant une pièce de monnaie dans ses entrailles, censée porter chance à celui qui la retrouvera, comme nous renseigne Paula Vals, la dirigeante de l’association traditionnelle Moesis. A vrai dire, la recette, transmise de génération en génération, était censée mettre à l’épreuve l’habilité de jeunes mariées de confectionner le meilleur feuilleté. Car c’est bien la mariée qui, au lendemain de ses noces, se devait de confectionner de ses propres mains la fameuse pâtisserie traditionnelle, pour faire montre de ses capacités de maîtresse de maison.
Ștefan Pădure, président de l’association pour la promotion des produits roumains, au micro de Radio Roumanie, nous expliquer les conditions qu’a dû remplir placinta dobrogeana pour arriver à obtenir ce prestigieux label de produit d’Indication Géographique Protégée :
« Selon le règlement 1305 de l’UE, les réglementations concernant les produits AOP (Appellation d’Origine Protégée) et IGP (Indication Géographique Protégée) permettent aux États membres de subventionner ces produits dans le cadre de la politique agricole commune. Il existe en fait trois réglementations pour autant de types de produits protégés : les produits bénéficiant du label « Indication géographique protégée » (IGP), ceux bénéficiant du label « spécialité traditionnelle garantie » et produit de montagne, enfin ceux bénéficiant du label « Appellation d’origine protégée » (AOP). Il existe ensuite la réglementation européenne en matière des produits bio, tout comme celle concernant les vins, les spiritueux et les boissons aromatisées. Ces réglementations s’appliquent uniformément au niveau de tous les États membres de l’Union. En sus de cela, chaque Etat membre dispose de ses propres systèmes nationaux de qualité. L’on distingue ainsi, en Roumanie, deux types de produits alimentaires labélisés selon le système national : le produit traditionnel et la recette établie. Lorsque ces produits labélisés selon le système national sont communiqués à la Commission européenne et respectent les rigueurs du règlement 1305, ils bénéficient des mêmes droits que les produits labélisés AOP et IGP. Aussi, les États membres tentent de certifier un certain nombre de systèmes nationaux de qualité, et de labéliser autant de leurs produits alimentaires nationaux que possible, parce que, une fois reconnus, ces produits peuvent bénéficier de subventions émanant de la Politique agricole commune. Et pour les agriculteurs, pour les producteurs agricoles, ce soutien demeure essentiel. En sus de cela, ce système permet de préserver la qualité d’un produit, la survie d’une recette traditionnelle. »
Au niveau de l’UE, il existe actuellement plus de 1.600 produits bénéficiant du label indication géographique protégée ou appellation d’origine protégée. L’Italie en compte 317, la France 260, l’Espagne 204, suivie par l’Allemagne, le Portugal et la Grèce, avec chacun plus de 100 produits labélisé. La Chine même, alors qu’elle ne fait pas partie de l’UE, compte actuellement 99 produits labélisés de la sorte.
Ștefan Pădure, président de l’association pour la promotion des produits roumains, nous renseigne encore sur la marche à suivre pour la labélisation d’un produit qui correspond aux normes de qualité requise :
« Le label AOP (Appellation d’Origine Protégée) désigne un produit originaire d’un lieu, d’une région ou d’un pays, dont la qualité ou les caractéristiques sont essentiellement dues à un environnement géographique spécifique et à ses facteurs naturels intrinsèques (matières premières, caractéristiques environnementales, localisation) et humains (production traditionnelle et artisanale) et dont les phases de production, transformation et élaboration se déroulent dans l’aire géographique définie, conformément à des règles de production strictes, établies dans le cahier des charges de production. En revanche, les conditions à remplir pour bénéficier du label IGP (Indication Géographique Protégée) sont plus laxes. Ce label désigne un produit originaire d’un lieu, d’une région ou d’un pays spécifique, mais les matières premières nécessaires à sa fabrication peuvent être importées. L’Europe a compris en fait le bénéfice qu’il y avait à préserver le caractère local ou régional d’un produit à l’heure de la mondialisation, et c’est précisément ce qu’elle fait à travers ces systèmes de labélisations européens et nationaux. Les choses se passent de manière très contrôlée, et c’est très bien ainsi ».
Outre les produits alimentaires, la Roumanie possède également des spiritueux inscrits au registre des appellations d’origine (AOP) et des indications géographiques (IGP) qui sert à protéger les noms géographiques ou traditionnels désignant des produits agricoles (autres que le vin) dont l’identité et les principales caractéristiques sont déterminées par leur origine. Aussi, le ministère roumain de l’agriculture a récemment entamé les démarches nécessaires pour labéliser la marque « Pelin », dans la catégorie des boissons aromatisées.(Trad. Ionut Jugureanu)