L’éducation à l’environnement et au changement climatique
L’assertion
selon laquelle les activités humaines sont à l’origine du réchauffement
climatique, un phénomène qui se traduit par des phénomènes météorologiques extrêmes,
est aujourd’hui prouvée par bon nombre d’études scientifiques et confirmée par
la réalité. Le récent rapport de la National Oceanic and Atmospheric
Administration des États-Unis fait état de près de 700 morts l’année dernière
sur le seul territoire américain, tout cela à la suite de 20 incidents
météorologiques dont la source se trouve dans le réchauffement climatique.
Corina Cristea, 04.02.2022, 06:59
L’assertion
selon laquelle les activités humaines sont à l’origine du réchauffement
climatique, un phénomène qui se traduit par des phénomènes météorologiques extrêmes,
est aujourd’hui prouvée par bon nombre d’études scientifiques et confirmée par
la réalité. Le récent rapport de la National Oceanic and Atmospheric
Administration des États-Unis fait état de près de 700 morts l’année dernière
sur le seul territoire américain, tout cela à la suite de 20 incidents
météorologiques dont la source se trouve dans le réchauffement climatique.
Des
chercheurs du programme Copernicus de l’Union européenne ont également déclaré
que l’Europe sera confrontée à des étés chauds en Méditerranée et que nous risquons
de nous voir confronter à des inondations sévères dans la partie centrale du
continent. Selon les mêmes chercheurs, 2021 avait d’ailleurs été la cinquième
année la plus chaude, avec une hausse des températures estivales de 1,2 degrés
Celsius par rapport aux températures préindustrielles, il y a près de 150 ans.
Et les scientifiques tablent sur une hausse des températures encore plus
inquiétante en 2022, à cause des concentrations croissantes de gaz à effet de
serre, tels le dioxyde de carbone et le méthane. Face au déferlement des
nouvelles inquiétantes, force est de constater que les enfants et les jeunes en
général réagissent plutôt bien aux défis posés par la problématique environnementale.
En
Roumanie, le « Rapport sur l’éducation au changement climatique et à
l’environnement dans les écoles durables », a fait l’objet d’un véritable débat
public. L’éducation est un des leviers dont nous disposons pour améliorer notre
réponse au changement climatique, avait déclaré, lors du lancement du rapport,
le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, qui avait par ailleurs mis en place,
au sein de l’Administration présidentielle, un Groupe de travail sur
l’éducation au changement climatique et de l’environnement, auteur dudit
Rapport.
Et,
toujours selon le président Klaus Iohannis, le document tente d’ouvrir la voie
à un véritable changement de mentalité : « Le modèle embrassé par
le rapport propose toute une série d’instruments numériques, attrayants, des
applications et des manuels interactifs, car le public jeune est aussi un
public qui baigne dans le monde digital. Mais, en même temps, nous
devons offrir aux élèves l’opportunité de connaitre et de saisir l’ineffable du
vivant, de la nature, de l’environnement, dans la nature même, de comprendre ce
que la durabilité signifie sur leurs lieux de vie et d’étude, dans leurs écoles
durables, et de prendre conscience de l’importance de protéger l’environnement
à travers des activités pratiques, conçues à cette fin. »
L’introduction
de la « Semaine verte » dans le programme scolaire, la mise à jour
des programmes scolaire de biologie, géographie, sciences, pour mieux saisir la
question du changement climatique et les enjeux environnementaux, l’ouverture
des cours optionnels à ce sujet figurent
également parmi les propositions contenues dans le document. Le rapport
comprend par ailleurs un certain nombre d’outils, tels que la création d’une
plateforme web, censée faciliter la participation des élèves à des actions
dédiées à la protection de l’environnement, des supports de cours en format
numérique et classique, des kits gratuits pour déterminer les polluants
atmosphériques, des applications gratuites à destination des écoles, des
propositions de projets scolaires, allant jusqu’à des concours sur des
questions environnementales et le changement climatique.
Interviewé
par Radio Roumanie, le professeur des universités Mircea Duțu, président de
l’Université écologique de Bucarest, rajoute : « Voyez-vous, l’on pense
souvent qu’enseigner c’est offrir des connaissances nouvelles. Or ce n’est pas
toujours le cas. Dans ce cas précis, il s’agit de quelque chose de plus profond,
d’essentiel. Il s’agit d’éduquer nos enfants, c’est-à-dire de transmettre, certes,
des connaissances, d’apporter des informations, mais encore de faire en sorte
que ces connaissances soient intégrées, intériorisées, et surtout qu’elles
donnent lieu à un changement du comportement, à un changement en termes
d’attitudes. Et cela recouvre un domaine beaucoup plus complexe que l’activité
didactique habituelle. Il faudrait une action combinée, provenant de plusieurs sources
spécialisées. De plus, nous devons comprendre que l’éducation au changement
climatique implique une restructuration de l’ensemble des programmes
d’enseignement, pour tenter de changer de paradigme, de perspective, pour
modifier le modèle de développement actuel. Nous devons garder à l’esprit qu’il
s’agit d’un nouveau concept. L’éducation à l’environnement et au changement climatique
devrait déjà chercher à lever les réticences avec lesquelles les jeunes
reçoivent souvent les discours officiels. Il existe des études qui montrent
qu’une attitude favorable vis-à-vis du climat contribue à hauteur de 20% à la
résolution du problème. Ce n’est pas rien. Et puis, la génération des enfants
d’aujourd’hui sera celle qui se confrontera directement aux conséquences du
changement climatique. »
Le professeur Mircea Duțu fait état d’études qui
prédisent pour l’année 2100 le pic des effets indésirables du changement
climatique. Les enfants nés en 2020 auront alors 80 ans. Ils doivent être prêts
à agir pour ralentir le phénomène, mais aussi à s’adapter aux nouvelles conditions
climatiques, qui ne manqueront pas de leur affecter la vie au quotidien. (Trad.
Ionuţ Jugureanu)