Le virus Ebola, une menace globale
« La maladie est plus rapide que nous et elle gagne la course », avertissait, voici moins de deux semaines, le chef de la mission de l’ONU pour des actions contre Ebola, Anthony Banbury. Son estimation est de plusieurs milliers de nouveaux cas jusqu’en décembre, alors que le bilan du moment s’élève à 9000 personnes atteintes et 4500 décès. Il a averti que si la progression du virus n’est pas arrêtée maintenant, l’humanité « se confrontera à une situation sans précédent, pour laquelle nous n’avons aucun plan ». Déclarée en mars dernier, l’épidémie de fièvre hémorragique d’Afrique de l’Ouest n’a pas suscité trop d’attention de la part de la communauté internationale.
Corina Cristea, 24.10.2014, 14:03
« La maladie est plus rapide que nous et elle gagne la course », avertissait, voici moins de deux semaines, le chef de la mission de l’ONU pour des actions contre Ebola, Anthony Banbury. Son estimation est de plusieurs milliers de nouveaux cas jusqu’en décembre, alors que le bilan du moment s’élève à 9000 personnes atteintes et 4500 décès. Il a averti que si la progression du virus n’est pas arrêtée maintenant, l’humanité « se confrontera à une situation sans précédent, pour laquelle nous n’avons aucun plan ». Déclarée en mars dernier, l’épidémie de fièvre hémorragique d’Afrique de l’Ouest n’a pas suscité trop d’attention de la part de la communauté internationale.
Pourtant, suite au décès du premier Américain aux Etats Unis à cause de la maladie et à la première contamination hors le territoire africain, plus exactement en Espagne — l’Europe et les Etats Unis ont pris des mesures toujours plus strictes de sécurité pour que l’épidémie soit enrayée.
Des cas sporadiques de fièvre hémorragique sont inévitables, ceci ayant trait aux voyages dans les Etats affectés d’Afrique. Même ainsi, les risques de dissémination de cette maladie en Europe sont des moindres et peuvent être évités — selon le représentant de l’OMS, Jarno Habicht « Un regard général indique que l’Europe est bien plus prête à lui faire face que les Etats affectés d’Afrique. Pourtant, des consultations permanentes continuent d’avoir lieu ici aussi, et beaucoup d’Etats, tels que le Royaume Uni, ont organisé des exercices de simulation, pour connaître la réponse que pouvait donner leur système de santé. »
Voici un mois, dans une résolution convenue par les groupes politiques du législatif communautaire, les députés européens ont déploré la perte de vies humaines et ont signalé que, même si les pays africains avaient leur part de responsabilité, la communauté internationale devait continuer à contribuer à la lutte contre l’épidémie vu que ce n’est pas seulement un problème du contient africain, mais du monde entier. Les eurodéputés ont alors demandé au Conseil de sécurité des NU d’étudier avec les pays affectés la possibilité d’envoyer sur le terrain des forces civiles et militaires sous la commande de l’Office de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires. Des aides et des fonds ont été acheminés vers les Etats ouest-africains affectés, ainsi que vers leurs voisins, tant de la part de la Commission européenne que des Etats membres. Un système d’évacuation médicale a également été mis en place au niveau de l’Union européenne, censé permettre de rapatrier en avion les membres du personnel médical étranger infectés par le virus. Le délai est de 48 h tout au plus et ils seront admis dans des hôpitaux européens.
En plus, les Etats de l’UE, dont le Royaume Uni, la France, l’Autriche et la Belgique ont répondu à l’appel de la Commission, fournissant hôpitaux de campagne, ambulances, produits sanitaires, équipement de protection et aussi des experts. Médecins sans frontières a ouvert à Amsterdam un deuxième centre de formation pour les volontaires qui souhaitent se rendre dans les pays africains affectés par Ebola, après celui de Bruxelles. Suite à un appel fait voici deux semaines, l’organisation a réussi à trouver seulement 13 médecins en adéquation avec les critères, sur les 200 qui avaient répondu à l’appel. Il n’est pas facile de trouver du personnel médical qui souhaite aller en Afrique ; le virus est très dangereux, les conditions particulièrement difficiles, et le peu de personnes qui se portent volontaires doivent faire l’objet d’une sélection stricte, a déclaré à la presse néerlandaise Katrien Coppens, de MSF « L’expérience est très importante. La situation est compliquée. Nous avons besoin de gens en capacité de prendre des décisions sur place. »
Dans le centre d’Amsterdam, les médecins sont prêts à agir dans des conditions difficiles, sans eau courante et sans électricité, ajoute Katrien Coppens, qui mentionne aussi qu’en Sierra Leone, par exemple, la température est de 42°, et les volontaires doivent porter les costumes dans ce sauna-là. Les gens doivent être prêts à tout.
Réunis à Strasbourg, les ministres communautaires des Affaires étrangères ont estimé que l’épidémie d’Ebola était une crise réelle, qui doit être abordée au niveau international. Ultérieurement, l’UE a décidé de nommer un coordinateur européen de la lutte contre Ebola. Jusqu’à présent, Bruxelles a promis de dégager près de 500 millions d’euros pour aider les principaux pays affectés — le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée — un effort financier considéré par certains pays comme insuffisant. A Washington, le président Barack Obama a demandé à ses compatriotes d’éviter l’hystérie au sujet d’Ebola et rappelé l’opinion des experts selon laquelle le meilleur moyen d’arrêter l’épidémie, c’est de la couper court à sa source, en Afrique de l’Ouest, avant qu’elle ne devienne de plus en plus difficile à contrôler.
Entre temps, l’OMS a annoncé l’éradication de l’épidémie au Nigeria, après 42 jours sans aucun nouveau cas. La première personne contaminée hors d’Afrique, l’infirmière espagnole, n’a plus de charge virale. En Roumanie, les autorités ont décidé d’allouer 5,5 millions d’euros environ pour aménager un hôpital militaire de campagne, à proximité de Bucarest, où les éventuels malades contaminés par ce virus puissent être soignés. (trad Ligia Mihaescu)