Le mois d’octobre, le mois européen de la cybersécurité
La cybersécurité constitue l'ensemble des mesures prises dont l'objectif est d'assurer un environnement digital sécurisé.
Corina Cristea, 03.11.2023, 11:56
Le mois européen de la cybersécurité est une campagne annuelle de
sensibilisation qui a lieu dans toute l’UE censée de mieux faire connaître les
menaces qui pèsent sur la cybersécurité et de promouvoir la cybersécurité
auprès des citoyens et des organisations européens. Chaque année, le mois d’octobre
est riche en événements : des centaines de conférences, des ateliers, des
présentations, des formations en matière de cybersécurité sont organisés à
travers l’Europe. « Le mois européen de la cybersécurité
entend améliorer l’information des usagers au sujet des risques qui pèsent en
matière de cybersécurité, concernant la nature des menaces, apprendre comment
les éviter, intégrer les bonnes reflexes lorsqu’on est amené à naviguer dans le
monde digital, tout en demeurant en sécurité », expliquait à l’occasion du lancement du mois européen
de la cybersécurité Margaritis Schinas,
vice-président de la Commission européenne, chargé des Migrations et de la
promotion du mode de vie européen. La réalité nous montre à profusion que les
cyberattaques et la criminalité informatique ont pris un essor réellement
inquiétant dans toute l’Europe. Une tendance à la hausse, dont la tâche se voit
facilitée par l’augmentation exponentielle du nombre de dispositifs connectés à
travers le monde, un nombre estimé à 22,3 milliards avant 2024. La digitalisation
et la connectivité rampante qui caractérisent de plus en plus notre quotidien nous
offrent des opportunités concrètes et nous aident à mieux faire face aux nouveaux
défis, ainsi que l’on a pu constater lors de la crise Covid-19. Mais elles
posent à leur tour de nouveaux défis, dont le plus important est représenté par
la menace des cyberattaques et par leurs conséquences sur l’économie et la
société. En effet, des secteurs stratégiques, tels les transports, l’énergie,
la santé ou encore le système financier, des secteurs caractérisés par la
hausse de l’utilisation digitale peuvent être mis en danger par de tels
agissements et deviennent dès lors plus vulnérables. Une réponse solide en
matière de cybersécurité constitue la seule garantie pour préserver un cyberespace
ouvert et sûr pour tous les usagers. Cezar Bărbuceanu, expert au sein du
Directorat national en matière de cybersécurité affirme :
« Le pirate
informatique essayera de tourner à son avantage toute information qu’il puisse
obtenir au sujet de sa cible potentielle. Il va essayer de tromper l’usager peu
avisé, lui soutirer des informations, pas nécessairement au sujet de son compte
en banque, mais peut-être au sujet de ses contacts, de son réseau, dans l’objectif
de pénétrer par exemple le système informatique de son entreprise ou ceux de
ses amis, de ses partenaires, de ses connaissances. Ces attaques, de type
hameçonnage, sont lancées en vagues successives, et peuvent rapidement infester
des milliers de cibles à partir d’un seul utilisateur qui s’était laissé berner
sans s’en rendre compte. »
La cybersécurité constitue l’ensemble
des mesures prises dont l’objectif est d’assurer un environnement digital sécurisé.
Les spécialistes n’hésitent pas d’assimiler ces formes de cybercriminalité à la
longue liste d’arnaques téléphoniques, de fraudes en ligne, d’abus de confiance
de divers types face auxquels on a dû de tout temps apprendre à se prémunir. Pourtant, le potentiel nuisible de telles attaques
déroulées dans le cyberespace se voit aujourd’hui découplé grâce aux
caractéristiques intrinsèques de l’univers de l’informatique interconnectée. Manuela Catrina, directrice adjointe du Directorat
national de cybersécurité, ajoute :
« La période de la pandémie
avait accéléré la digitalisation et la connectivité, une très bonne chose en
soi. Cela fait dorénavant partie de notre quotidien à tous. Mais cet état de
fait présente aussi des failles potentielles. Vous savez, les adultes ne détiennent
pas toujours les meilleurs outils pour appréhender ce changement de paradigme. Manier
la technologie de l’information, c’est un usage qu’ils n’ont pas hérité de
leurs parents. Ils se sentent souvent démunis, et font appel à leurs enfants pour
s’y retrouver. C’est un domaine nouveau, en évolution constante. Mais, d’un
autre côté, la sécurité dans le cyberespace n’est pas tellement différente de
ce qu’il y avait comme bons réflexes en matière de sécurité personnelle. Vous
savez, lorsqu’on rentre le soir chez soi, l’on a ce bon réflexe, de tourner la
clé dans la serrure une fois la porte fermée derrière soi. Eh bien, en matière
de cybersécurité, c’est un peu la même chose. 90% des risques dans ce domaine
peuvent être prévenus de manière très simple, en faisant appel à ce genre de
réflexes de bons sens. Changer les paroles régulièrement, vérifier l’identité
des ceux qui nous contactent, ne pas fournir des informations personnelles aux destinataires
inconnus. Le maillon faible en matière de cybersécurité n’est pas la machine,
mais l’homme, l’usager. Et je reste persuadé que l’usager roumain peut facilement
devenir un usager averti, capable de prendre les précautions nécessaires pour
sa propre sécurité et pour celle de ses proches. Les Roumains sont des gens
intelligents, et qui adoptent à bras ouverts les nouvelles technologies. Et j’ai
confiance dans leur capacité à apprendre à s’en servir en toute sécurité. Vous
savez, si ma grand-mère est parvenue à maîtriser l’utilisation sécurisée du
téléphone portable, des réseaux sociaux, c’est que votre grand-mère, votre tante,
vous sauriez en faire autant ».
Et les spécialistes insistent sur les bons réflexes que tout un chacun
peut facilement adopter dans l’usage courant de nouvelles technologies. Aussi,
vérifier toujours l’identité de l’expéditeur des courriels reçus dans sa boîte,
en appelant par exemple la société en question s’il s’agit d’une offre quelconque
ou d’une demande d’informations. Autre astuce : faire attention à l’orthographe
utilisé dans la correspondance, car ces pirates, souvent étrangers, font appel
aux logiciels de traduction pour traduire leur texte dans la langue du destinataire,
ce qui ne manque jamais de donner lieu à des erreurs d’orthographe facilement repérables.
Enfin, utiliser un moteur de recherche pour vérifier l’existence d’une société,
d’une offre spécifique, de l’adresse électronique en question. Des réflexes
simples, rapides, et qui peuvent garantir durablement notre cybersécurité. (Trad. Ionut Jugureanu)