Le droit des femmes à une vie exempte de violence et discrimination
La
notion d’égalité de genre est souvent utilisée pour désigner l’égalité entre les
femmes et les hommes. Elle décrit une situation dans laquelle femmes et hommes
jouissent de l’égalité des droits et des chances, où le comportement, les
aspirations, les souhaits et les besoins des femmes et des hommes sont
également valorisés et favorisés. Elle implique également d’assurer leur
égalité dans l’accès et dans la distribution des ressources. Ce principe a été
endossé par l’Union européenne en tant que valeur essentielle, droit fondamental,
composante indispensable pour la croissance économique et principe de base en
matière des droits sociaux. Pourtant, en dépit des progrès enregistrés ces
dernières années, l’inégalité entre hommes et femmes perdure, sur le marché de
travail notamment.
Corina Cristea, 24.03.2023, 11:37
La
notion d’égalité de genre est souvent utilisée pour désigner l’égalité entre les
femmes et les hommes. Elle décrit une situation dans laquelle femmes et hommes
jouissent de l’égalité des droits et des chances, où le comportement, les
aspirations, les souhaits et les besoins des femmes et des hommes sont
également valorisés et favorisés. Elle implique également d’assurer leur
égalité dans l’accès et dans la distribution des ressources. Ce principe a été
endossé par l’Union européenne en tant que valeur essentielle, droit fondamental,
composante indispensable pour la croissance économique et principe de base en
matière des droits sociaux. Pourtant, en dépit des progrès enregistrés ces
dernières années, l’inégalité entre hommes et femmes perdure, sur le marché de
travail notamment.
Dans une déclaration commune promue par pas moins de 21 représentations
diplomatiques de Bucarest, dont celle de la Commission européenne, l’on
comprend que pour assurer l’égalité de genre, il faudrait tout d’abord s’assurer
de la place réservée aux femmes dans tous les domaines de la vie privée et
publique, et ce y compris en matière de représentation politique. Les signataires
soulignent par ailleurs le droit des femmes de pouvoir vivre dans une société
exempte de violence et de toute forme de discrimination. La commissaire
européenne pour l’Egalité, la maltaise Hellena Dali avait souligné à Bucarest
que « les progrès enregistrés en matière d’égalité des droits demeurent
toujours en-deçà des attentes, et qu’au niveau de la Commission européenne l’on œuvre pour une Europe où les filles et les femmes
peuvent s’épanouir en égale mesure et sans entraves, tout comme les hommes ».
En Roumanie, 46% des femmes soignent des enfants, des personnes âgées ou encore
des personnes handicapées dans leur famille, contre 25% pour les hommes. La
représentation politique demeure toujours extrêmement inégale alors que l’on
regarde du côté de l’un ou l’autre sexe. Aussi, la sous-représentation des
femmes au niveau parlementaire tout comme au niveau de l’exécutif représente un
déficit démocratique, selon la commissaire pour l’Egalité. En matière de rémunération
entre les femmes et les hommes, les premières sont encore trop souvent moins
bien payées pour un même travail.
Le thème de l’égalité de genre a été récemment
abordé au micro de Radio Roumanie par la professeure des universités Andreea
Paul, qui n’hésite pas à affirmer que pour que la Roumanie devienne une nation
forte, prospère et compétitive, il faudrait offrir des droits et l’accès égaux aux
hommes et aux femmes dans le système politique, social et administratif, tout
comme en matière économique, au sein des entreprises.
Andreea Paul : « En matière d’égalité
salariale, la Roumanie est le bon élève de l’Union européenne, ce qui constitue
une excellente nouvelle. Dans l’ensemble de l’Union, les choses sont en
revanche moins roses. Il est vrai qu’en matière d’éducation, le système
européen est parvenu à promouvoir les filles, et celles-ci arrivent à acquérir aujourd’hui
de hautes compétences professionnelles. Le problème c’est que l’on peine à capitaliser
ces avancées en matière de hausse de compétences dans une proportion plus
importante des femmes dans des postes à responsabilités. Dans le privé, les
choses en matière d’égalité tendent à s’améliorer, à l’exception notable de
grandes entreprises. Et dans ce cas, le gouvernement avait récemment proposé d’observer
un quota de genre de 30% dans les conseils de directions des entreprises cotées
en bourse. Cela voudrait dire qu’il ne peut y avoir moins de 30%, qu’il s’agisse
de femmes ou d’hommes, au sein d’un conseil de direction d’une grande
entreprise. Evidemment, l’on est loin actuellement de rencontrer ce desiderata ».
Et même si le décalage en
matière de qualité de vie tend à diminuer entre la Roumanie et les autres Etats
de l’UE, l’égalité de genre, composante essentielle de l’indicateur de la
qualité de vie, demeure bien loin en Roumanie de ce qu’il est dans les Etats occidentaux
de l’Union. La professeure Andreea Paul n’oublie pas de mentionner ainsi que
les quota de 30% dont on parle aujourd’hui chez nous, ont été introduits depuis
plus de 20 ans dans d’autres pays de l’Union.
Andreea Paul : « L’on
doit récupérer un retard important en termes de mentalités. Certes, la rapidité
des changements que l’on vit de nos jours, l’environnement numérique, la voix
des femmes qui se fait de plus en plus présente, constituent autant de facteurs
qui nous aident à avancer plus vite. Mais il faudrait mieux informer sur ce qu’est
l’égalité de genre, sur les tenants et aboutissants de ce concept. Il faudrait
respecter davantage les féministes, les activistes féministes, le féminisme en
général, un terme de plus en plus connoté. Nous sommes tous redevables aux
féministes. C’est grâce à leur combat que nous avons le droit de voter et d’être
élues, que nous avons accès aux études, quel que soit leur niveau, que nous
avons l’accès garanti au marché de l’emploi et à tout type de travail rémunéré,
ainsi qu’à l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. Tout
cela est le fruit du militantisme féministe, des féministes que l’on n’a pas
cessé de harceler ces dernières décennies »
Pourtant,
ajoute Andreea Paul, c’est bien grâce aux fruits de leur
militantisme acharné que les femmes d’aujourd’hui sont en mesure de vivre de manière
digne et équilibrée. (Trad. Ionut Jugureanu)