Le Centre européen de compétences en matière de cybersécurité
Face à une rude concurrence, représentée par les villes de
Munich, Varsovie, Vilnius, Luxembourg et Bruxelles, Bucarest a mis les bouchées
doubles en faisant valoir son internet haut débit, ses compétences dans le
domaine du numérique et l’expertise de ses informaticiens, pour rafler la mise,
au mois de décembre passé, et remporter la décision qui fera de Bucarest l’hôte
du nouveau siège du Centre européen de compétences en matière de cybersécurité.
Cette nouvelle structure permettra sans doute de mieux coordonner la recherche
et l’innovation en matière de cybersécurité dans tout l’espace européen. Il représente
également le principal instrument de l’UE pour mettre en commun et mieux
coordonner ses investissements dans la recherche, les technologies et le
développement industriel en matière de cybersécurité.
Corina Cristea, 08.01.2021, 11:06
Face à une rude concurrence, représentée par les villes de
Munich, Varsovie, Vilnius, Luxembourg et Bruxelles, Bucarest a mis les bouchées
doubles en faisant valoir son internet haut débit, ses compétences dans le
domaine du numérique et l’expertise de ses informaticiens, pour rafler la mise,
au mois de décembre passé, et remporter la décision qui fera de Bucarest l’hôte
du nouveau siège du Centre européen de compétences en matière de cybersécurité.
Cette nouvelle structure permettra sans doute de mieux coordonner la recherche
et l’innovation en matière de cybersécurité dans tout l’espace européen. Il représente
également le principal instrument de l’UE pour mettre en commun et mieux
coordonner ses investissements dans la recherche, les technologies et le
développement industriel en matière de cybersécurité.
Qui plus est, il s’agira
de la première agence européenne établie dans la capitale roumaine. Dans les six prochains mois, tous les pays membres de l’UE
devraient fonder leurs centres nationaux, responsables en matière de
cybersécurité, et dont la coordination s’organisera depuis Bucarest. Le futur Centre
européen se verra allouer des crédits de plusieurs milliards d’euros, à travers
les programmes « Digital Europe » et « Horizon Europe », pour qu’il
puisse mener à bien sa mission, et améliorer le niveau de cybersécurité dans
l’espace communautaire européen. Dan Câmpean, directeur
du Centre national de réponse aux incidents en matière de cybersécurité (CERT-RO),
s’exprimant à ce sujet à nos confrères de l’agence Agerpres, croit que le
nouveau Centre s’érigera très vite en un catalyseur de la recherche, de l’innovation,
du développement, mais aussi de la collaboration entre des Etats membres dans
le domaine de la cybersécurité.
Dan Câmpean explique ce que représente pour la Roumanie le
choix de Bucarest comme siège du nouveau centre : « Il s’agit tout
d’abord de la reconnaissance d’une réalité, du fait que la cybersécurité
représente une priorité nationale. Cela atteste ensuite du potentiel de nos
professionnels dans ce domaine de pointe. Une agence européenne de ce calibre
n’ira jamais dans un pays qui ne soit à la fois un vivier de vocations et qui
ne dispose d’un environnement de cybersécurité riche et dynamique, de
l’infrastructure indispensable à la réussite de la mission de l’Agence. »
Si le personnel du nouveau Centre est issu de toute l’Europe, il
n’en va pas moins que le choix de Bucarest comme siège de cette nouvelle agence
demeure une opportunité pour les informaticiens roumains. Et, à cet égard, il
faut bien reconnaître que la Roumanie peut se targuer de pouvoir compter sur un
nombre conséquent de personnels qualifiés dans ce domaine. L’Agence débutera
avec une trentaine de personnes, pour en compter à terme près de 80. Dans une
interview en exclusivité accordée à Radio Roumanie, la représentante de la
Roumanie auprès de l’Union européenne, Luminita Odobescu,
explique la mission vouée à cette nouvelle agence et l’importance de sa
présence sur le sol roumain pour notre pays.
Luminiţa Odobescu : « Il s’agit tout d’abord de consolider la cybersécurité européenne. Parce que si l’on regarde de près les
derniers documents issus par la Commission européenne en matière digitale, l’on
constate aisément la place de choix vouée à la cybersécurité. Le Centre aura en
fait pour mission de coordonner l’activité des réseaux nationaux, des centres
nationaux. Cet ensemble est censé sécuriser le marché numérique européen,
protéger la sécurité du commerce en ligne et la mobilité numérique, assurant du
coup l’autonomie de l’Union européenne dans le domaine de la cybersécurité. C’est
un domaine sensible, stratégique, et qui a de belles perspectives devant lui.
En accueillant ce Centre, la Roumanie devient un acteur européen dans le
domaine, voire, à terme, un acteur global. »
La cybersécurité s’érige de plus en plus comme une priorité de
l’Union européenne, réaffirme l’ambassadrice Luminiţa Odobescu, rappelant
l’importance de l’économie numérique au sein de l’économie européenne, et son
importance pour la relance de cette dernière, à l’ère où la numérisation
rampante de tous les secteurs d’activité est devenue incontournable. Selon le
ministère roumain des affaires étrangères, le Centre européen de compétences en
matière de cybersécurité aura un rôle clé dans la construction d’un écosystème
européen de cybersécurité. Le Centre devra tisser les liens et bâtir les
synergies entre les acteurs publics et privés du domaine, avec le milieu
universitaire et l’industrie de profil de l’UE, tout en assurant la coordination
des centres nationaux en matière de cybersécurité. (Trad. Ionuţ Jugureanu)