La sécurité des aliments
En dehors de la recherche agricole par des méthodes innovantes, la sécurité alimentaire compte parmi les priorités majeures de développement de l’Union européenne. L’objectif est de protéger les consommateurs, garantissant, en même temps, le bon fonctionnement du marché unique. Certaines normes censées assurer l’hygiène des produits alimentaires, la santé des animaux et des plantes, mais aussi la lutte contre la contamination aux substances telles les pesticides ont été convenues. Des vérifications rigoureuses sont effectuées, et les importations hors UE doivent respecter les mêmes normes que les aliments communautaires. Des limites sont fixées pour les additifs et les résidus de médicaments vétérinaires et phytosanitaires des fourrages, mais aussi un système strict pour autoriser et vendre les OGM.
Corina Cristea, 09.09.2016, 13:30
Roxana Morea, conseillère de presse à la Représentation de l’Union européenne à Bucarest, explique ce que la politique européenne prévoit au sujet de la sécurité alimentaire : « La sécurité alimentaire et de la nutrition vise à garantir le fait que tout le monde ait accès à des aliments, en quantités suffisantes, non coûteux et nourrissants. Par le soutien accordé en la matière, l’UE cherche en fait à construire et à consolider la capacité d’adaptation aux crises en matière de nourriture et faire en sorte que tous les pays bénéficient du soutien nécessaire pour que personne n’ait faim. C’est notamment la lutte contre la malnutrition qui est vitale, pour donner une chance aux enfants des catégories les plus pauvres de mener une vie saine, d’avoir accès à l’éducation et d’améliorer leurs chances pour l’avenir. A présent, une personne sur huit meurt de faim chaque jour dans le monde, surtout en Afrique subsaharienne et dans le sud de l’Asie. C’est pourquoi la lutte contre la famine est le premier objectif de développement millénaire. Et le centre de politique européenne pour la sécurité alimentaire établit que cette sécurité, la nutrition et l’agriculture durable sont des priorités-clé pour l’UE, surtout dans le domaine de la politique de coopération pour le développement ».
Bruxelles s’est fixé pour objectifs jusqu’en 2030 une grande production de denrées alimentaires – de qualité supérieure et à des prix raisonnables – mais aussi une hausse durable et favorable à l’inclusion, dans les conditions des changements climatiques, de la réduction des ressources naturelles et de l’accroissement du nombre d’habitants au niveau mondial. Roxana Morea : « L’accès à la nourriture est un défi en soi-même. L’important, ce n’est pas seulement l’accès, mais aussi le fait que la nutrition, respectivement la nourriture qui est disponible soit appropriée du point de vue nutritionnel. La politique de l’UE prévoit un soutien notamment pour les pays en développement, pour que ces derniers, par l’appui accordé par l’UE, couvrent les quatre piliers reconnus au niveau international dans le cadre du sommet mondial de l’alimentation de 1996 – accroissement de la disponibilité des ressources alimentaires, amélioration du contenu nutritionnel de la consommation alimentaire, ainsi que la consolidation de la capacité de réponse et de gestion des crises. De ce point de vue, la sécurité alimentaire est un secteur de politique de l’UE dans lequel l’engagement de l’Union est pour une cohérence avec l’ensemble de la politique de coopération au développement. Pour accroître l’adaptabilité aux crises, les projets de prévention et de préparation sont importants. Ils visent la gestion des risques cycliques, tels que des ouragans ou des tempêtes violentes, ou des vulnérabilités qui ne peuvent pas être prévues, tels que les tremblements de terre. »
Un chapitre important dans la politique européenne en ce qui concerne la sécurité alimentaire relève de la prévention de la transmission des maladies des animaux chez les hommes. Les normes de l’UE garantissent que les zoonoses, telles que la salmonellose ou la tuberculose, sont maintenues sous contrôle et que seuls les animaux sains et les produits qui en proviennent entrent dans la chaîne alimentaire. Un aspect tout aussi important porte sur la limitation de l’usage d’antibiotiques dans les fermes. L’emploi des antibiotiques pour compenser la croissance non conforme des animaux et des oiseaux a mené à la hausse de la résistance des bactéries à des traitements à usage humain. Alors que près de la moitié des antibiotiques fabriqués dans le monde sont utilisés dans des fermes, certaines mesures s’imposent, ont récemment décidé les députés européens. Ils ont voté une proposition de remise à jour de la législation de l’Union européenne en matière de médicaments vétérinaires, dans le sens de restreindre l’usage des médicaments antimicrobiens existants et d’en développer de nouveaux.
Cela alors que des avertissements de l’Organisation mondiale de la Santé disent que nous risquons d’approcher une ère post-antibiotiques où la résistance antimicrobienne provoque plus de décès que le cancer chaque année. Selon le président du Collège des médecins vétérinaires de Roumanie, Viorel Andronie:« Cette précision constitue un signal d’alarme et tous les décideurs impliqués dans le domaine respectif doivent se donner la main et chacun dans son domaine doit faire ce qu’il faut faire pour que la réduction de l’antibiorésistance soit à son maximum possible. Et, ce qui est très important, de donner la possibilité aux gens de bénéficier d’antibiotiques lorsqu’ils en ont besoin ». La Roumanie a interdit dès 2006 l’usage des antibiotiques comme promoteurs de croissance. (trad. Ligia Mihaiescu)