La sécurité dans la région de la mer Noire
Les dernières années ont été marquées par des changements sécuritaires importants dans la région de la mer Noire. L’OTAN, directement intéressée, suit de près les évolutions et prend les mesures nécessaires pour maintenir un certain équilibre. La situation a commencé à se détériorer depuis la guerre de 2008 en Géorgie, suivie, en 2014, par l’annexion de la Crimée par la Russie. « Les actions de la Russie déstabilisent toute la région et mettent en danger non seulement la sécurité mais encore la démocratie des Etats riverains », affirmait le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, lors d’un forum consacré à la sécurité, récemment accueilli par Bucarest. En effet, la mer Noire est située à un croisement de routes importantes et la situation d’insécurité qui la caractérise a des effets jusqu’au Moyen Orient, a encore souligné le chef de la diplomatie roumaine.
Corina Cristea, 13.07.2018, 12:24
Les dernières années ont été marquées par des changements sécuritaires importants dans la région de la mer Noire. L’OTAN, directement intéressée, suit de près les évolutions et prend les mesures nécessaires pour maintenir un certain équilibre. La situation a commencé à se détériorer depuis la guerre de 2008 en Géorgie, suivie, en 2014, par l’annexion de la Crimée par la Russie. « Les actions de la Russie déstabilisent toute la région et mettent en danger non seulement la sécurité mais encore la démocratie des Etats riverains », affirmait le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, lors d’un forum consacré à la sécurité, récemment accueilli par Bucarest. En effet, la mer Noire est située à un croisement de routes importantes et la situation d’insécurité qui la caractérise a des effets jusqu’au Moyen Orient, a encore souligné le chef de la diplomatie roumaine.
Teodor Melescanu : « Depuis la Crimée et jusqu’à la région orientale de l’Ukraine, on assiste à une présence militaire et logistique russe accrue, censée soutenir des opérations navales et des infrastructures militaires qui transforment la mer Noire en une plate-forme des projets militaristes russes ailleurs dans le monde.»
Teodor Meleşcanu affirmait encore que la multiplication des menaces et des risques, aussi bien classiques qu’hybrides, qui se profilent dans le voisinage immédiat de l’UE, avait des répercussions majeures sur les intérêts, les relations et les stratégies de la zone. Alors, devant ces menaces sécuritaires, le ministre roumain prône l’unité des Etats membres de l’Alliance atlantique et de ceux de l’Union européenne.
Invité à Radio Roumanie, Mircea Duşa, secrétaire d’Etat à la Défense et responsable du Département « Politique de défense, planification et relations internationales » précise les mesures préconisées par l’OTAN à cet égard: « Ces mesures visent tout d’abord à ce que l’Alliance adapte sa réponse au nouveau contexte sécuritaire sur le flanc oriental, suite à la crise ukrainienne, à l’annexion de la Crimée. Il s’agit aussi des mesures à prendre sur le flanc du sud, vu la situation complexe au Moyen Orient et au Nord de l’Afrique. Ce sont des thèmes ciblés sur l’accroissement de notre capacité de défense commune. Ensuite, il s’agit de prendre des mesures visant à décourager une éventuelle agression et d’appliquer les nouveaux concepts de l’OTAN. »
La sécurité de l’Alliance est sans doute étroitement liée à la sécurité de la région de la mer Noire, et au prochain sommet de l’OTAN de ce mois de juillet, des décisions supplémentaires devront être prises à cet égard. C’est la déclaration de James Appathurai, le représentant spécial du secrétaire général de l’OTAN pour le Caucase et l’Asie centrale, présent, à Bucarest, au Forum déjà mentionné, où il a aussi proposé une évaluation de la présence de l’OTAN dans la région. La présence militaire russe accrue et l’installation de capacités, qui bloquent pratiquement l’accès de l’OTAN et de ses alliés dans la région, ce sont des éléments qui concourent à la dégradation de la situation sécuritaire. Par ailleurs, la Russie utilise la Crimée et son accès dans la région pour propulser sa puissance jusqu’au Moyen Orient, a affirmé James Appathurai.
Et lui d’ajouter qu’en plus des moyens militaires, la Russie recourt aussi à la propagande, à la désinformation, finance des partis politiques et utilise d’autres méthodes spécifiques à la guerre hybride, afin de provoquer de l’animosité parmi les Etats de la région, aussi bien sur le plan de leur politique intérieure que dans leurs relations extérieures. Réunis pendant deux jours à Bruxelles, les ministres de la Défense des Etats membres de l’OTAN ont approuvé la nouvelle initiative censée permettre à l’Alliance de mobiliser 30 bataillons, 30 escadrilles et 30 bâtiments de guerre dans un délai de 30 jours.
En outre, les ministres ont avalisé la proposition d’installer des centres de commandement dans la ville allemande d’Ulm et dans la ville de Norfolk, aux Etats-Unis. Les deux centres renforceront la posture de défense de l’Alliance et sa capacité à prévenir l’apparition des conflits. Les décisions des ministres représentent une étape décisive des préparatifs du prochain sommet de l’OTAN, pour assurer la cohérence de la défense collective. Il s’agit de réaliser une posture de défense et de dissuasion efficace, cohérente et crédible, à travers une Structure de commandement adaptée de l’OTAN, la consolidation de la capacité de réaction de l’Alliance ; cela doit reposer sur un niveau élevé d’opérativité et de réponse, sur un renforcement de la posture maritime et sur l’amélioration de l’approche stratégique de la dimension sud de l’Alliance.
Quant à la Roumanie, suite au sommet de l’OTAN tenu au Pays de Galles, elle a accueilli sur son territoire les premières structures de l’Alliance : l’Unité d’intégration des forces armées et le Commandement multinational au niveau de division, nt les objectifs de sécurité couvrent également la zone de la mer Noire. A cela s’ajoutent les mesures prises par la Roumanie elle-même en sa qualité de membre de l’OTAN, notamment dans le domaine de l’accroissement de ses capacités présentes dans la zone, puis dans le cadre du programme d’équipement et de la modernisation de ses capacités militaires dans la région de la mer Noire. (Trad. Ionut Jugureanu)