La planète en état d’urgence climatique ?
L’Asie s’avère être la région la plus exposée au danger climatique, les populations en danger étant concentrées notamment en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande. L’étude rappelle que la population mondiale, qui compte 7,7 milliards de personnes à présent, risque d’augmenter de plus de 2 milliards d’habitants avant 2050, et d’un milliard supplémentaire encore avant la fin du siècle. Les concentrations de population les plus importantes se trouvent sans doute dans les mégalopoles, dont certaines bordent les mers et les océans de la planète. A présent, près de cent millions de personnes habitent des régions situées en dessous du niveau de la mer, certaines protégées par des digues, mais d’autres restées sans défense. Dans le contexte d’une hausse du niveau de la mer, provoquée par l’accroissement du volume de l’eau sous l’effet de la fonte des glaciers et du réchauffement climatique, on peut parler des populations qui sont déjà en état d’urgence climatique.
Corina Cristea, 08.11.2019, 14:14
L’Asie s’avère être la région la plus exposée au danger climatique, les populations en danger étant concentrées notamment en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande. L’étude rappelle que la population mondiale, qui compte 7,7 milliards de personnes à présent, risque d’augmenter de plus de 2 milliards d’habitants avant 2050, et d’un milliard supplémentaire encore avant la fin du siècle. Les concentrations de population les plus importantes se trouvent sans doute dans les mégalopoles, dont certaines bordent les mers et les océans de la planète. A présent, près de cent millions de personnes habitent des régions situées en dessous du niveau de la mer, certaines protégées par des digues, mais d’autres restées sans défense. Dans le contexte d’une hausse du niveau de la mer, provoquée par l’accroissement du volume de l’eau sous l’effet de la fonte des glaciers et du réchauffement climatique, on peut parler des populations qui sont déjà en état d’urgence climatique.
Invitée sur les ondes de Radio Roumanie, Roxana Bojariu, climatologue, nous parle des conséquences de l’effet de serre :« L’effet de serre est un phénomène naturel, et il a été indispensable à l’apparition de la vie sur terre. Parce que l’atmosphère, formée à l’époque par des gaz tels que le dioxyde de carbone, le méthane et l’oxyde d’azote, a provoqué une augmentation de 33°C de la température à la surface du globe. Grâce à cela, on a pu voir apparaître l’eau à l’état liquide, et c’est bien ainsi que la vie a pu exister. Sinon, nous serions encore un globe de glace. Mais à l’heure actuelle, le fait d’accélérer le phénomène de l’effet de serre, en pompant de tels gaz, provoque un changement climatique majeur et nocif. Parce qu’en fait, la température à la surface croît constamment, pour retrouver un nouvel état d’équilibre, ce qui engendre un phénomène de type boule de neige, un phénomène qui se nourrit de lui-même, et dont les effets s’accélèrent et deviennent catastrophiques. Et l’on se retrouve face à une reconfiguration complète du système climatique, avec des phénomènes extrêmes. La fonte de la calotte glaciaire, celle des glaciers, la hausse du niveau de l’océan planétaire, l’augmentation de l’acidité de l’eau, en voilà les effets ».
La couche formée par les gaz à effet de serre se laisse facilement pénétrer par les radiations solaires, qui se voient refléter par la suite, explique le professeur des universités Mircea Duţu, expert climatologue, sur les ondes de Radio Roumanie. Mais cette couche de gaz est opaque face à la radiation thermique et, dès lors, elle empêche la dispersion de la chaleur dans l’atmosphère, la reflétant vers la surface de la Terre. Et c’est là, entre cette surface et la couche de gaz, que la chaleur s’accumule et augmente constamment. Mircea Duţu :«C’est l’activité humaine qui est le premier coupable de cet état de choses. L’homme est la première espèce à être devenue une force géologique. Suite à l’activité humaine, l’homme influe puissamment sur l’atmosphère, la lithosphère, la biosphère. C’est pourquoi notre ère a été nommée l’Anthropocène, ou l’âge de l’Homme. Pour comprendre l’énormité de la chose, il faudrait vous représenter les 4,5 milliards d’années que compte l’histoire de la Terre. Or, notre époque est la première qui fait qu’une espèce, une espèce parmi les autres, mais une espèce devenue dominante, est en mesure de changer les destinées de toutes les autres, et de la Terre tout entière. Jusqu’alors nous avions connu 5 périodes d’extinction majeure de la vie sur notre planète, et nous voilà devant la 6e. Mais ce serait pour la 1re fois qu’elle n’est pas provoquée par des raisons naturelles, mais le fait de l’impact direct de l’activité humaine ».
Les estimations tablent sur une augmentation de 50 centimètres du niveau de l’océan planétaire avant 2100, pour autant que l’Accord de Paris sur le climat soit respecté et mis en œuvre, et que le réchauffement climatique ne dépasse pas la barre des 2° C. Et aux spécialistes de tirer la sonnette d’alarme et d’appeler à des mesures rapides au niveau global en vue d’obtenir la réduction des émissions des gaz à effet de serre. La bonne nouvelle, si l’on veut, c’est qu’il existe une possibilité réelle de réduire le rythme du réchauffement climatique et des dérégulations engendrées par ce dernier. Mais pour cela, il faudrait envisager d’abord une collaboration réelle et globale, entre la société civile, le monde de l’entreprise et les décideurs politiques. Par ailleurs, une étude récente fait état des effets indirects mais potentiellement positifs engendrés par les rivières issues de la fonte des glaciers, dans la lutte menée contre le réchauffement climatique.
En effet, les études réalisées au Canada sur de telles rivières montrent que leur eau est en mesure d’absorber jusqu’à 40 fois plus de dioxyde de carbone que la forêt amazonienne. C’est que cette eau, issue des glaciers, riche en sédiments de sable et de gravier, génère un processus chimique qui favoriserait l’absorption du dioxyde de carbone par les minéraux et les roches présentes à profusion dans ces rivières d’origine glaciaire. (Trad. Ionut Jugureanu)