La médecine de demain a de beaux jours devant elle en Roumanie
L’Espace européen des données de santé est un outil qui permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé
Corina Cristea, 06.12.2024, 09:57
Avoir des données médicales précises, fiables et mises à jour
La pandémie de COVID-19 nous a montré combien le fait de disposer de données médicales précises, fiables et actualisées s’avère indispensable pour pouvoir aborder et résoudre efficacement des crises qui relèvent de la santé publique. Aussi, l’accélération de la digitalisation du domaine a été l’un des effets bénéfiques de la crise. Et c’est ainsi que l’on voit apparaître l’Espace européen des données de santé au printemps 2024, un outil qui permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs.
Cristina Berteanu, docteur en sciences médicales, précise à ce sujet :
« Il y a en ce domaine un changement de paradigme. En effet, c’est bien le patient qui dispose des droits de propriété sur ses données, qui peut rentrer en contact avec d’autres patients, mais aussi avec des médecins basés dans n’importe quel Etat membre de l’UE. Ensuite, l’accès assuré aux chercheurs et aux régulateurs à ces données est strictement réglementé. L’apparition de ce nouvel outil facilitera les découvertes de nouvelles molécules, l’établissement des politiques publiques mieux fondées, accélérera la mise en place des politiques de prévention et l’accès à des thérapies personnalisées et permettra à l’UE de tirer pleinement parti du potentiel offert par l’échange, l’utilisation et la réutilisation sûrs et sécurisés des données de santé, au bénéfice des patients, des chercheurs, des innovateurs et des régulateurs. L’Espace européen des données de santé devrait devenir opérationnel dès 2025. Mais cela présuppose un effort conséquent en matière de digitalisation des données médicales dans tous les Etats membres. Et la Roumanie ne devrait pas être à la traîne. En effet, 207 hôpitaux roumains bénéficient des fonds européens via le plan national de relance et de résilience ».
Echanges sécurisés des données
En effet, l’Espace européen des données de santé permettra l’accès et l’échange sécurisés à ces données de la part des patients, mais également des professionnels, ce qui devrait améliorer les capacités de diagnostic et les traitements, mais également l’établissement des politiques publiques, et la diminution des coûts. l’Espace européen des données de santé devrait en outre faciliter l’accès des patients à des services médicaux de qualité, accroitre l’efficacité de ces derniers, soutenir la recherche et l’innovation. L’utilisation à bon escient de Big Data et de l’intelligence artificielle feront partie des outils auxquels la médecine pourra faire dorénavant appel. Le premier hôpital intelligent, un projet pilote censé tester le système et faciliter l’entrée du système de santé roumain dans l’ère digitale, verra le jour à Târgu Mureș, au centre du pays.
Cristina Berteanu nous explique le concept de cet hôpital intelligent:
« La digitalisation du dossier médical du patient, l’utilisation de la télémédecine, de la sécurité cybernétique, de la robotique en chirurgie, l’emploi de la réalité virtuelle dans la formation des professionnels, le développement des algorithmes de l’intelligence artificielle à usage médical, tout cela aura des effets concrets en matière de prévention, pour affiner les stratégies mises en place en la matière, la précision et la rapidité des résultats obtenus ».
La médecine roumaine fait d’ores et déjà appel à l’intelligence artificielle en radiologie et en radiothérapie, mais aussi dans la collecte des données médicales. Et les nouvelles technologies sont déjà employées dans le diagnostic précoce de certaines maladies, dans l’établissement des thérapies personnalisées, dans le diagnostic histo-moléculaire des tumeurs notamment cancéreuses, précise encore le médecin Cristina Berteanu. (Trad. Ionut Jugureanu)