La dure réalité de l’obésité
Les données présentées par l'OMS révèlent cependant la dure réalité : l'obésité est devenue un problème de santé publique mondial. Et la Roumanie ne fait pas exception. En effet, plus de 60 % des Roumains souffrent pour avoir de kilos en trop
Corina Cristea, 06.09.2024, 08:15
Conséquence de notre mode de vie, l’obésité ne nous pose pas seulement un problème esthétique, mais avant tout un problème de santé fréquemment associé à des maladies chroniques, tel le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, voire certains types de cancer. Une alimentation saine, la pratique du sport et un sommeil de qualité font partie des contre-mesures indiquées par les spécialistes. Dr. Lygia Alexandrescu, professeur d’université et nutritionniste reconnue, explique son credo :
« Les mères ont un rôle essentiel dans ce processus d’apprentissage à respecter une alimentation saine et équilibré. Nous n’avons pas besoin de suivre des cours en science de la nutrition ou en biochimie alimentaire, mais d’observer tout simplement quelques règles de bon sens. Il faut savoir que nous avons de l’énergie à consommer, et qu’il faut donc offrir à l’organisme un carburant de bonne qualité. Et cela ne peut se faire qu’avec des aliments le moins transformés possible. Les plats préparés de manière industrielle contiennent beaucoup de sel, de graisses, leurs processus de cuisson altèrent souvent la valeur nutritionnelle des ingrédients naturels. En un mot, ils nous font grossir. Tout est question d’éducation. Comme disent les Chinois : si vous voulez avoir une génération en bonne santé, éduquez la population pendant 30 à 40 ans et vous aurez alors une génération en bonne santé. ».
Les données présentées par l’OMS révèlent cependant la dure réalité : l’obésité est devenue un problème de santé publique mondial. Et la Roumanie ne fait pas exception. En effet, plus de 60 % des Roumains souffrent pour avoir de kilos en trop. Mais que faire pour améliorer la situation ? Encore une fois, Lygia Alexandrescu :
« Nous avons besoin de nous nourrir. La notion de diète, de régime, est apparue dans la Grèce antique. « Daiata » définissait cependant un ensemble de facteurs qui recouvraient la qualité du sommeil, de l’hydratation, de l’alimentation, de l’activité physique, en un mot le bien-être global. C’est cela le régime. Or, lorsque nous parlons régime en ce moment, nous entendons la nourriture, ou plus précisément la privation de nourriture. On fait fausse route. Si nous parlons de nourriture, nous devons parler de ce dont nous avons besoin, de ce qui nous maintient en bonne santé, et la personnalisation de ce régime est dans ce cas extrêmement importante. Il y a de nombreux critères que nous devons prendre en compte lorsqu’il s’agit d’élaborer un plan alimentaire : l’âge de la personne, son sexe, le type d’activité physique qu’elle déploie au quotidien, son état émotionnel, sa génétique, son état de santé. En parler à son médecin, à son nutritionniste, à son coach sportif, tout cela conduit à l’élaboration d’un régime personnalisé. »
Une chose est sûre : la qualité de vie des personnes en surpoids se trouve souvent affectée. Aussi, beaucoup d’entre elles connaissant par exemple une faible estime de soi, parfois même dès le plus jeune âge, ce qui peut les amener à souffrir d’états dépressifs plus tard dans la vie. Ou encore des maladies évoquées précédemment, dont les maladies cardiovasculaires occupent une place de choix. La nutritionniste Lygia Alexandrescu :
« Pour combattre le risque d’AVC, le régime méditerranéen est le plus approprié, c’est-à-dire un régime dans lequel le poisson est consommé au moins 3 à 4 fois par semaine, une cuisine diététique. Une cuisine qui comprend la consommation des légumes contenant de nombreux antioxydants et des glucides de qualité. Il faut aussi éviter le sel et grignoter entre les repas. Grignoter à la limite des fruits à faible indice glycémique, des myrtilles, notre pomme roumaine, des fruits secs, qui jouent un rôle dans la protection du cœur et du cerveau et qui préviennent les maladies cardiovasculaires. Consommer aussi un pain de bonne qualité, riche en fibres, au minimum 60 grammes par repas si l’on parle d’un adulte, le matin et au déjeuner. La pomme de terre au four est également recommandée. Consommer également beaucoup, beaucoup de salade. Tout ce qui est cru aide l’organisme à éliminer le cholestérol nocif, qui provoque le risque d’athérome au niveau vasculaire. Une bonne hydratation est encore une fois très importante, buvez de l’eau à température ambiante. Les soupes de saison sont également fortement recommandées, avec un peu de protéines. Enfin, il faut réapprendre à sourire, apprendre à être reconnaissant pour ce que nous avons, à profiter de la vie. Et, en termes d’activités physiques, la marche à pied est essentielle. »
Les statistiques sur l’obésité de l’OMS révèlent que plus de 4 milliards de personnes dans le monde pourraient se trouver en surpoids ou en état d’obésité en 2035. D’ici là l’obésité chez les adultes devrait augmenter de plus de 60 % (une hausse estimée de 73% chez les hommes et de 50% chez les femmes), pendant que l’obésité infantile doublerait. Aussi, près de 400 millions d’enfants pourraient vivre avec l’obésité en 2035. Des chiffres qui font froid dans le dos.
(Trad Ionut Jugureanu)