La construction du budget européen
Le Conseil de l’UE et le Parlement européen sont en procédure de conciliation pour tomber d’accord sur leurs variantes respectives du budget européen. Le budget proposé par la Commission table sur une enveloppe de 168,3 milliards d’euros, faisant la synthèse entre les variantes proposées par le Parlement, qui avait voté à une large majorité un budget de 170,97 milliards, respectivement celle du Conseil, à 166,8 milliards d’euros. La variante du Conseil demeure plutôt modeste, prévoyant une augmentation de seulement 0,6% par rapport au budget de l’année en cours. Pourtant, selon Günther Oettinger, commissaire au Budget, « les priorités annoncées par le Parlement et le Conseil sont les mêmes ».
România Internațional, 15.11.2019, 13:48
Le Conseil de l’UE et le Parlement européen sont en procédure de conciliation pour tomber d’accord sur leurs variantes respectives du budget européen. Le budget proposé par la Commission table sur une enveloppe de 168,3 milliards d’euros, faisant la synthèse entre les variantes proposées par le Parlement, qui avait voté à une large majorité un budget de 170,97 milliards, respectivement celle du Conseil, à 166,8 milliards d’euros. La variante du Conseil demeure plutôt modeste, prévoyant une augmentation de seulement 0,6% par rapport au budget de l’année en cours. Pourtant, selon Günther Oettinger, commissaire au Budget, « les priorités annoncées par le Parlement et le Conseil sont les mêmes ».
Parmi ces priorités, notons : la croissance économique et la création d’un nombre accru d’emplois, la jeunesse, la migration et les politiques environnementales.
Invité au micro de Radio Roumanie, l’eurodéputé roumain Siegfried Mureşan note: « Nous nous trouvons devant la dernière année de l’exercice budgétaire 2014-2020. L’on ne s’attend pas à des miracles. Depuis 2013, quand on avait décidé de l’enveloppe de l’exercice budgétaire, de l’eau a coulé sous les ponts. L’on a d’abord connu la crise des réfugiés, et il a fallu trouver l’argent pour sécuriser les frontières, puis accroître aussi les investissements, pour donner corps au plan Juncker, le fonds destiné aux investissements stratégiques, qui a mobilisé 440 milliards d’euros. Cette enveloppe a participé à la création d’1,1 millions de nouvelles places de travail dans l’UE. Ce que je veux dire, c’est que les réserves budgétaires ont été déjà allouées pour la mise en œuvre de ces mesures, qui n’étaient pas prévues au départ. Maintenant, il faut se concentrer sur nos priorités essentielles, celles qui ont consacré l’UE, aux fonds européens, parce que la demande de fonds européens devient de plus en plus importante. Il est donc essentiel d’avoir pu proposer un projet budgétaire qui rencontre ce desiderata ».
Le Parlement européen continue de chercher les 20% du budget de l’exercice 2014-2020 censés combattre les effets du changement climatique, objectif annoncé en 2013. Pourtant, les prévisions sont pessimistes, car les dépenses effectuées depuis 2014 demeurent modestes, et cela en dépit du désir manifeste du Parlement européen de contribuer de façon significative à l’innovation, à la recherche et à l’essor des nouvelles technologies en la matière.
C’est le même Parlement qui a fait sienne toute une série d’objectifs généreux, depuis la digitalisation, et jusqu’à la recherche dans les domaines médical et agricole, en passant par la lutte contre le changement climatique, sans oublier l’emploi, la compétitivité et la réduction de la pauvreté dans l’espace communautaire. Certaines priorités du Parlement, tels les objectifs climatiques, ceux qui visent les jeunes et l’avenir, sont entièrement partagés par le Conseil de l’Union européenne. Mais le défi, c’est que 2020 s’avère être la dernière année de l’actuel exercice financier, et que certains Etats, contributeurs nets, devront réduire l’enveloppe allouée au budget communautaire, alors que d’autres Etats membres n’ont de cesse de pousser vers une augmentation du budget alloué à la politique de cohésion et à l’agriculture. Par ailleurs, le couperet du Brexit demeure suspendu en l’air, ce qui n’est pas fait pour rassurer.
L’eurodéputé Siegfried Mureşan : « Le Royaume-Uni avait assumé en 2013 le budget multi annuel de l’UE, pour la période comprise entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2020. Cela veut dire qu’il doit assumer ses engagements pour la période, sans préjudice de la date de sortie de la Grande Bretagne de l’UE. Et, d’ailleurs, le Royaume-Uni en bénéficie aussi. Mais la Grande Bretagne est un contributeur net au budget de l’Union, à hauteur de dix milliards. Au moment du Brexit, nous aurons donc une perte sèche de dix milliards. Il faut dès lors réfléchir aux moyens dont nous disposons pour essayer de combler le manque à gagner. Et, tout d’abord, nous allons réduire la bureaucratie qui gère l’octroi des fonds européens. Les bénéficiaires des fonds européens vont donc dépenser moins d’argent pour la gestion administrative des fonds, et vont pouvoir faire des économies. C’est une première mesure. La deuxième est représentée par une petite augmentation de la contribution de chaque Etat membre au budget de l’Union. Enfin, nous prévoyons certaines réductions budgétaires dans les domaines qui le permettent ».
La bonne nouvelle, c’est que les coupes prévues n’affecteront vraisemblablement pas l’enveloppe prévue à la Roumanie, selon l’eurodéputé roumain. Parce que, poursuit-il, l’UE estime que la Roumanie continue d’avoir un grand besoin en termes de convergence, et qu’elle doive continuer de bénéficier de la solidarité européenne pendant les 7 années du prochain exercice financier européen. (Trad. Ionut Jugureanu)