Estimations économiques
Au mois de novembre, l’Organisation pour la coopération et le développement économique a révisé à la baisse ses estimations de croissance économique mondiale, et ce pour la 2e fois en 3 mois. Cette décision est étroitement liée aux progrès plus lents enregistrés sur les marchés émergents qui affectent d’autres pays, tels l’Allemagne et le Japon. Selon les estimations, l’économie mondiale connaîtra cette année une avancée de 2,9% par rapport aux 3% estimés en septembre. L’année prochaine, la croissance devrait progresser jusqu’à 3,3%, contre 3,6%, comme prévu antérieurement. Le commerce mondial devrait croître de seulement 2% en 2015, par rapport à 3,4% en 2014.
Corina Cristea, 11.12.2015, 10:41
Au mois de novembre, l’Organisation pour la coopération et le développement économique a révisé à la baisse ses estimations de croissance économique mondiale, et ce pour la 2e fois en 3 mois. Cette décision est étroitement liée aux progrès plus lents enregistrés sur les marchés émergents qui affectent d’autres pays, tels l’Allemagne et le Japon. Selon les estimations, l’économie mondiale connaîtra cette année une avancée de 2,9% par rapport aux 3% estimés en septembre. L’année prochaine, la croissance devrait progresser jusqu’à 3,3%, contre 3,6%, comme prévu antérieurement. Le commerce mondial devrait croître de seulement 2% en 2015, par rapport à 3,4% en 2014.
Pour sa part, l’économiste en chef de l’Organisation pour la coopération et le développement économique, Catherine Mann, déclarait: «Ces données nous inquiètent beaucoup, compte tenu du fait qu’un commerce robuste et la croissance économique mondiale vont de pair ».
Par ailleurs, la crise des réfugiés en Europe pourrait stimuler la croissance économique par l’augmentation des dépenses gouvernementales. L’afflux de réfugiés pourrait faire progresser le PIB de 0,1 à 0,2 % en 2016 et 2017, estime l’Organisation. Selon celle-ci, si les migrants qui restent en Europe sont vite intégrés dans la société européenne, alors les pays d’accueil en tireront profit. A son tour, la Commission Européenne s’attend à ce qu’environ 3 millions de demandeurs d’asile arrivent en Europe d’ici 2017. En ce qui concerne la Roumanie, les spécialistes annoncent une croissance économique dans les années à suivre.
Selon la correspondante de Radio Roumanie à Bruxelles, Cerasela Rădulescu, la Commission table sur un déficit budgétaire de 1,5% qui respecte la cible établie, et sur la baisse du taux de chômage: «La Commission européenne estime que l’économie roumaine continuera à s’accroître à l’avenir pour arriver à un niveau maximal de 4,1% l’année prochaine, grâce à la consolidation de la consommation sur la toile de fond de l’allègement fiscal. Le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovski affirme que ces prévisions indiquent une amélioration des performances économiques de la Roumanie. Il déclare que cette amélioration ne serait pas possible en l’absence d’actions décisives entreprises en faveur de la réforme des finances publiques. Et pourtant, la poursuite des réformes structurelles demeure extrêmement importante, tout comme la soutenabilité des finances publiques et la croissance économique à court et moyen terme au travers de politiques budgétaires responsables. La Commission européenne s’attend également à ce que le taux de chômage poursuive son évolution à la baisse en Roumanie dans les années qui viennent. »
A Bucarest aussi, la Banque nationale de Roumanie a modifié à nouveau ses prévisions d’inflation en 2015 et 2016. A l’heure actuelle, la Banque centrale table sur un taux d’inflation de – 0,7% à la fin de l’année en cours et de 1,1% à la fin de l’année prochaine, par rapport à – 0,3% et respectivement 0,7%, selon les prévisions antérieures.
Le gouverneur de la Banque centrale, Mugur Isarescu, affirme pourtant que durant le troisième trimestre de 2015, l’indice des prix des produits à la consommation courante a baissé plus que prévu, en raison notamment des effets de trois facteurs.
Mugur Isarescu : « Le principal facteur ayant poussé l’inflation à la baisse, dans une zone négative, au delà même de la cible convenue, a été la réduction de la TVA sur tous les aliments, les boissons non-alcoolisées et les services d’alimentation publique. Y a contribué également la baisse du cours du pétrole sur les marchés internationaux, la réduction des prix des carburants en Roumanie, ainsi que le niveau très réduit des estimations des taux d’inflation. »
Aux dires du gouverneur de la Banque centrale, l’inflation restera négative jusqu’à la fin de l’année prochaine pour revenir dans les limites estimées par la Banque centrale, qui vont de 1,5% à 3,5% au cours de l’année 2017. Mugur Isarescu a pourtant précisé que l’évolution de l’inflation pourrait être influencée par les graves incertitudes qui caractérisent le milieu économique en Roumanie et ailleurs. Sur cette toile de fond, le responsable roumain a déclaré que les Roumains ayant contracté des crédits bon marché ne devraient pas craindre des chocs sur ce segment à l’avenir, puisque la Banque centrale agira par le biais des instruments dont elle dispose pour maintenir une stabilité relative sur tous les plans : prix, taux de change, taux d’intérêts. Le gouverneur de la Banque centrale affirme également que l’explosion des crédits en devises avant la crise économique a été provoquée par d’autres facteurs et dans une moindre mesure par la conviction des Roumains que le pays allait adhérer en 2015 à la zone euro.
Mugur Isărescu : « L’explosion des crédits en devises a été due aussi à des cibles qui ne semblaient pas du tout trop ambitieuses à l’époque ; le moteur des crédits en devises a été lié au fait que les taux d’intérêt en Roumanie étaient supérieurs. Nous avons privatisé les grandes banques pour les vendre à des banques étrangères qui sont venues en Roumanie avec nombre d’aspects positifs : capital, management, bonne gestion, crédibilité. Et pourtant, elles ont également introduit ce genre de produit bancaire : le crédit en devises. En 2006 – 2007, peu d’analystes pensaient que cela allait s’avérer tellement nuisible. »
L’aspiration à une vie meilleure, européenne, a déterminé les Roumains à penser que si la Roumanie adhérait à l’UE, le niveau de vie de ses citoyens deviendrait similaire à celui des anciens membres de l’Union, a encore déclaré le gouverneur de la Banque centrale. Ce raisonnement n’était qu’une illusion, a-t-il conclu. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)