Des projets pour la diaspora roumaine
Les millions de Roumains vivant au-delà des frontières de leur pays natal ne doivent pas nourrir le sentiment davoir été oubliés. Il faut que lon puisse identifier les meilleurs moyens pour que nos compatriotes restent connectés aux réalités roumaines et quils sinvestissent dans le développement de notre société – cest bien lobjectif assumé par la ministre déléguée aux Relations avec les Roumains de létranger, Natalia Intotero.
Corina Cristea, 10.08.2018, 14:33
Les millions de Roumains vivant au-delà des frontières de leur pays natal ne doivent pas nourrir le sentiment davoir été oubliés. Il faut que lon puisse identifier les meilleurs moyens pour que nos compatriotes restent connectés aux réalités roumaines et quils sinvestissent dans le développement de notre société – cest bien lobjectif assumé par la ministre déléguée aux Relations avec les Roumains de létranger, Natalia Intotero.
Les programmes lancés par notre ministère doivent être adaptés aux besoins de chaque communauté, nous confiait Natalia Intotero. Il demeure essentiel pour mon ministère de pouvoir préserver et affirmer lidentité roumaine à travers notre langue, notre culture et nos traditions. Selon Natalia Intotero : « Il faut que lon puisse convaincre les 10 millions de Roumains qui vivent à lextérieur de nos frontières que nous ne les avons pas oubliés, et il faudrait que lon puisse les aider à ne pas oublier la Roumanie. Il faut pouvoir leur offrir lopportunité de comprendre et de pratiquer des éléments de notre identité culturelle et spirituelle, de pratiquer les traditions roumaines, de devenir de vrais ambassadeurs de notre peuple dans le pays où ils vivent. Pour réussir à soutenir et à promouvoir ces valeurs auprès des Roumains de létranger, on a besoin de nous tous, de notre solidarité et de notre implication, de chacun dentre nous. »
Des années durant, la Roumanie sest vidée des gens de valeur, nous rappelle Natalia Intotero, qui fait référence aux décisions prises au niveau des ministères et aux projets de loi censés améliorer le quotidien des Roumains. Parmi ces initiatives, la ministre ne manque pas de rappeler laugmentation, depuis le 1er mars passé, des salaires du personnel hospitalier et des enseignants, des mesures destinées à mettre un frein à lexode des médecins et des infirmiers vers lEurope de lOuest, mais aussi à attirer des vocations dans léducation nationale de Roumanie. La ministre mentionne ensuite le projet intitulé Diaspora Start-Up, grâce auquel les Roumains vivant à létranger qui décident de se rapatrier pourront avoir accès à des crédits, via un fonds de financement européen, et ce pour un montant de 38 mille euros. Cet argent serait accessible suite à un concours des plans daffaires, proposés par les Roumains qui souhaitent tenter de rentrer au pays, concours censé être organisé lété prochain.
Lors dune conférence adressée à la diaspora, la ministre déléguée aux Relations avec les Roumains de létranger, Natalia Intotero, a aussi présenté plusieurs programmes dédiés au Centenaire, lannée où on célèbre les cent ans de ce que lon appelle la Grande Union, cest-à-dire le moment où tous les Roumains ont pu se réunir à lintérieur des frontières dun même Etat, la Roumanie. Natalia Intotero a en outre mentionné la parution, prochainement, dune Encyclopédie des Roumains vivant à létranger, ainsi que la fondation de la Maison des Roumains de létranger à Bucarest. Cette dernière remplira une fonction de mémoire. Aussi, cette nouvelle institution serait censée identifier, analyser et conserver divers documents issus des régions habitées par les Roumains, mais situées au-delà de nos frontières. Madame Intotero a encore fait état des projets qui visent la promotion du livre roumain, par la création de cent bibliothèques dans la diaspora, ainsi que de la poursuite du programme de parrainages entre les villages transfrontaliers situés en Roumanie et en République de Moldova, Etat roumanophone, situé dans lespace de lancienne Union soviétique.
Lors de la conférence intitulée « Roumains du monde, réalités et aspirations », un des conférenciers, lacadémicien Eugen Simion, affirmait que lunion des Roumains se faisait aussi à travers la culture : « La diaspora est un élément important. Je ne voudrais pas quelle ait une mise politique. La diaspora est un facteur de richesse culturelle, une culture que lon doit pouvoir revendiquer et apprivoiser, la jauger avec objectivité. Lunion, nous lavons accomplie par et à travers la culture, et il est parfaitement vrai et dactualité ce quécrivait à cet égard Eugène Ionesco : « Beaucoup de choses nous séparent dans la vie. Mais sil y a une chose capable de nous réunir, cest bien la culture. » Il parlait là de la culture roumaine. Il faut que lon fasse donc attention à la culture ! »
Aussi, dès cette année, lUniversité de Bucarest va lancer des études de troisième cycle sur la diaspora, alors que, selon la ministre Natalia Intotero, les étudiants et les chercheurs qui vont sy investir pourraient postuler pour une des 15 bourses détudes disponibles, les bourses Nicolae Iorga. Une autre initiative concerne les enfants et les adolescents dorigine roumaine qui vivent à létranger et qui pourront prendre part à un concours dessais en langue roumaine, concours intitulé « 100 essais pour 100 ans ». Les meilleures productions seront récompensées le 31 août 2018, à loccasion de la Journée de la langue roumaine. La Journée de la blouse roumaine, quant à elle, a été marquée le 16 mai prochain. Des blouses traditionnelles ont été offertes aux communautés de la diaspora qui ont constitué des groupes de musiciens ou de danseurs traditionnels, actifs et reconnus. Autre événement : lorganisation des colonies de vacances intitulés « ArcCentenaire » pour près de 3.000 élèves et étudiants roumains qui vivent à létranger. Un autre projet, censé se dérouler en partenariat avec le ministère de la Jeunesse et des Sports cette fois-ci, et intitulé « Les champions du sport roumain », sadresse aux Roumains de la diaspora, ainsi quaux communautés roumaines historiques, et compte sur la participation de grands noms du sport roumain lors dévénements spécifiques.
Enfin, « 100 pour le Centenaire », autre projet qui se propose didentifier 10 personnalités dans 10 communautés roumaines de létranger, personnalités qui seront, grâce au projet, célébrées et promues via lédition dun calendrier des personnalités. Pour accroître la visibilité des campagnes dinformation, une brochure sera éditée, aussi bien sur papier quen version électronique, reprenant les informations relevantes issues de lensemble des institutions compétentes dans le domaine des relations avec les Roumains qui vivent à létranger. La brochure viendra en aide aux Roumains qui envisagent de partir à létranger, à ceux qui vivent hors de nos frontières, mais également à ceux qui songent se rapatrier, et présentera les informations utiles et les programmes gouvernementaux de réinsertion et de réintégration professionnelle. (Trad. Ionut Jugureanu)