Des avertissements sur le réchauffement climatique
Dans un message censé encourager la lutte contre le réchauffement climatique, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit inquiet de constater que les pays du monde ne suivent pas la voie leur permettant d’atteindre les objectifs inscrits dans l’accord de Paris. Conclu le 12 décembre 2015 par 195 pays membres de l’ONU, le document fixe la limite de la hausse de la température globale à « bien moins de 2°C » d’ici 2100. Paradoxalement, au fur et à mesure que la situation empire sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer, affirme le responsable onusien, tout en ajoutant que les petits pays insulaires seront les plus touchés. Dans une déclaration commune, les leaders des Etats du Pacifique tirent la sonnette d’alarme quant aux changements climatiques qui risquent de déboucher sur une catastrophe mondiale. Le temps qui s’écoule jouera en défaveur de la région du Pacifique et les centaines d’îles qui s’y trouvent sont en danger, ont-ils dit. Les pertes sont déjà significatives et on constate une hausse inquiétante du niveau des eaux et des phénomènes météorologiques extrêmes.
Corina Cristea, 13.09.2019, 13:00
Dans un message censé encourager la lutte contre le réchauffement climatique, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit inquiet de constater que les pays du monde ne suivent pas la voie leur permettant d’atteindre les objectifs inscrits dans l’accord de Paris. Conclu le 12 décembre 2015 par 195 pays membres de l’ONU, le document fixe la limite de la hausse de la température globale à « bien moins de 2°C » d’ici 2100. Paradoxalement, au fur et à mesure que la situation empire sur le terrain, les mesures politiques semblent reculer, affirme le responsable onusien, tout en ajoutant que les petits pays insulaires seront les plus touchés. Dans une déclaration commune, les leaders des Etats du Pacifique tirent la sonnette d’alarme quant aux changements climatiques qui risquent de déboucher sur une catastrophe mondiale. Le temps qui s’écoule jouera en défaveur de la région du Pacifique et les centaines d’îles qui s’y trouvent sont en danger, ont-ils dit. Les pertes sont déjà significatives et on constate une hausse inquiétante du niveau des eaux et des phénomènes météorologiques extrêmes.
De l’avis d’Antonio Guterres, la sauvegarde de la région du Pacifique s’avère vitale pour sauver la planète entière. Surtout que, dernièrement, on constate une hausse significative des températures, accompagnée de précipitations surprenantes, de la fonte des glaciers et de l’augmentation accélérée du niveau de la mer. Parmi les principaux facteurs responsables du réchauffement climatique figurent les gaz à effet de serre et les émissions de CO2 résultant des activités humaines. La solution est donc simple : pour limiter les changements climatiques, on doit limiter voir supprimer toutes ces émissions. Mais comment le faire ?
Invitée au micro de Radio Roumanie, Lavinia Andrei, à la tête de la Fondation Terra Millénium III, se penche sur le sujet. Elle fait aussi le lien avec les propositions en la matière avancées lors du Sommet européen de Sibiu, au centre de la Roumanie, dont la paternité à été assumée par Emmanuel Macron.
Lavinia Andrei : « Toute mesure adoptée repose, en réalité, sur des mesures concrètes et radicales, économiques et industrielles. Une proposition comme celle avancée à Sibiu par huit pays européens, avec la France à leur tête, et qui espère arriver à une Europe neutre pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, se traduirait dans une interdiction pour la Roumanie à utiliser ses réserves de charbon. D’accord, on ne doit pas le faire du jour au lendemain, car trois décennies nous séparent encore du délai, mais pour que cela devienne possible, il faut commencer à prendre des mesures tout de suite. Et puis, on doit voir comment s’y prendre et quoi mettre à la place du charbon. Qu’est-ce que la population de la région deviendra-t-elle? Où est-ce qu’elle pourrait travailler si l’exploitation s’arrête? »
Les enjeux climatiques mis à part, toute une liste d’enjeux économiques et d’affaires reste en place, lance Lavinia Andrei. Aux dires de la correspondante Radio Roumanie à Paris, Daniela Coman, le président français s’est fixé une série d’objectifs ambitieux pour protéger l’environnement et l’agriculture.
Daniela Coman : « La réduction de 50% de l’utilisation des produits chimiques sur les cultures, le financement supplémentaire de tous les fermiers qui s’engagent à faire de l’agriculture écologique, en diminuant les pesticides, en privilégiant le bio et en protégeant les abeilles – ce sont là quelques initiatives que le président Macron souhaite mettre en place au niveau européen. »
L’UE devrait allouer 25% de son budget à des projets censés contrecarrer les changements climatiques, avait renchérit Emmanuel Macron. A l’heure où l’on parle, l’Europe est le troisième émetteur de gaz à effet de serre, après la Chine et les Etats-Unis, rappelle Mircea Duţu, professeur des universités. N’empêche, face aux problèmes à échelle nationale, plusieurs pays ont accueilli avec retenue l’engagement écologique de la lettre des huit du Sommet de Sibiu.
Mircea Duţu : « Présenté à Sibiu, le document en question a produit une sorte de faille au niveau européen. D’abord, parce que, pour une fois, on n’a pas eu ce duo franco-allemand qui impose normalement la cadence au sein de l’Union quand il s’agit de prendre des décisions. Le président français s’est vu obliger de chercher ailleurs ses alliés, car l’Allemagne, pour des raisons de politique intérieure et suite aux difficultés qu’elle rencontre dans ses tentatives de limiter les gaz à effet de serre, s’est contentée d’une position réservée. Elle n’a pas rejeté le document, mais elle a reporté sa signature. »
De l’avis de Berlin et des pays de l’Europe de l’Est, l’objectif d’avoir un bilan neutre en Europe, entre l’émission et l’absorption du gaz à effet de serre, d’ici 2050 est beaucoup trop ambitieux et risque de bloquer la compétitivité européenne. Du coup, cette partie de l’Europe exige un report de dix ans du délai. Dans le camp adverse, les militants écologiques appellent les leaders mondiaux à assumer un calendrier plus ambitieux. A leurs dires, les récentes protestations contre le réchauffement climatique montrent une forte mobilisation des Européens quand il s’agit de protéger leur planète. (Trad. Ioana Stăncescu)