Défis politiques et économiques
Plein d’événements à fort impact politique, 2014 a été l’année où les actions de la Russie ont produit les premières modifications territoriales en Europe depuis la guerre yougoslave ; elles ont également ramené au premier plan des débats le sujet de la guerre froide, affirment les analystes, cités par les agences de presse. Du point de vue de l’économie, les prévisions de croissance du début de l’année ont dû être corrigées à la baisse à cause des incertitudes qui se manifesteront aussi en 2015, considère l’économiste Aurelian Dochia. Dans le même temps, le redressement de plus en plus visible de l’économie des Etats Unis est une des principales évolutions positives de 2014.
Corina Cristea, 09.01.2015, 15:31
Plein d’événements à fort impact politique, 2014 a été l’année où les actions de la Russie ont produit les premières modifications territoriales en Europe depuis la guerre yougoslave ; elles ont également ramené au premier plan des débats le sujet de la guerre froide, affirment les analystes, cités par les agences de presse. Du point de vue de l’économie, les prévisions de croissance du début de l’année ont dû être corrigées à la baisse à cause des incertitudes qui se manifesteront aussi en 2015, considère l’économiste Aurelian Dochia. Dans le même temps, le redressement de plus en plus visible de l’économie des Etats Unis est une des principales évolutions positives de 2014.
Aurelian Dochia : « C’est un fait : l’économie américaine a surmonté la crise. La croissance réelle, de 5%, annoncée au cours des derniers mois de l’année, indique une stabilisation dans la zone positive ; cette évolution produira, probablement, des effets dans l’économie mondiale, car l’économie américaine est la plus grande au monde. Dans les pays grands consommateurs d’énergie, on constate aussi les effets de la baisse des prix des ressources énergétiques, principalement du pétrole, une baisse entamée dans la seconde moitié de 2014 — l’impact a été positif sur la consommation et sur l’inflation. La pression inflationniste de cette évolution se manifeste très fort aussi en Europe. »
A la différence des Etats Unis, l’Union européenne et surtout la zone euro ne s’inscrivent pas sur cette trajectoire positive. Les Etats membres se confrontent à de nombreux problèmes, avec une tendance générale de stagnation économique, sans direction de redressement bien définie — ajoute l’économiste Aurelian Dochia : «Il est peu probable que des redressements spectaculaires se produisent en 2015, notamment à cause des périodes électorales que traverseront plusieurs pays européens et des surprises qui en résulteraient. En Grèce il y aura des élections anticipées et le parti extrémiste Syriza pourrait occuper un nombre important de sièges au Parlement, ce qui compliquerait énormément la relation d’Athènes avec les autres membres de l’UE et avec le FMI. La voie empruntée par la Grèce sera un signal de ce qui pourrait arriver dans d’autres Etats européens aussi. Des élections auront également lieu en Espagne, cet automne. Podemos, parti ouvertement opposé à une série de composantes de la relation avec l’UE et au plan d’austérité imposé par Bruxelles à l’Espagne, pourrait obtenir une place de poids à la table des négociations. L’action politique en Europe est mise en question, ce qui n’est pas de bon augure pour les attentes économiques. »
Accroître la compétitivité de l’UE par la croissance économique et la création de nouveaux emplois compte, par ailleurs, parmi les priorités de la présidence tournante de l’Union, assurée, au premier semestre 2015 par la Lettonie. Les dossiers que Riga doit gérer sont extrêmement complexes: les relations de l’UE avec la Russie, les effets de la crise économique en Grèce, la sécurité énergétique et la situation économique de l’UE. Les autorités de Riga ont annoncé leur intention de soutenir les efforts communautaires visant à combattre l’islamisme extrémiste mais aussi à éliminer l’attitude discriminatoire de Londres à l’égard des ressortissants d’Europe orientale qui souhaitent avoir libre accès sur le marché de l’emploi britannique.
La correspondante de la Radio publique roumaine à Bruxelles présente les défis à relever durant la présidence lettone de l’UE: « Il ne faut pas oublier que la Lettonie assume la présidence dans un moment d’incertitudes économiques dans l’espace communautaire. Le marché de l’emploi et la situation sociale y constituent toujours des raisons d’inquiétude. Les dernières prévisions économiques de la Commission indiquent une croissance faible et un taux de chômage élevé, soit près de 25 millions de personnes sur le total de 500 millions, dont 18 millions dans les Etats de la zone euro. Le chômage de longue durée est en train de devenir structurel même dans les économies relativement performantes. Quant aux relations diplomatiques extrêmement tendues entre l’UE et la Russie, le chef de la diplomatie lettone, Edgars Rinkevics, a annoncé que le dialogue avec Moscou serait abordé de manière très pragmatique, sans idées préconçues pro ou anti-russes. Selon les déclarations de Rinkevics, la position de la Lettonie, pays sur le territoire duquel vit une importante minorité russophone, partisane du Kremlin, est très simple : si la situation en Ukraine connaît une amélioration sensible et si le cessez-le-feu respecte les ententes de Minsk, dont la Russie est partie, Riga envisage de proposer la levée ou l’allègement des sanctions imposées à la Russie. »
Si la situation en Ukraine empire, la Lettonie ira jusqu’à proposer de nouvelles sanctions contre la Russie. (Aut. : Corina Cristea; Trad.: Ileana Ţăroi, Dominique)