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Visites « à domicile »

Costin Militaru n’aime pas tellement les interviews et lorsqu’il finit par accepter d’accorder un entretien, il laisse l’impression qu’il n’y a rien de plus naturel que son activité. Médecin généraliste, spécialiste de la réduction des risques associés à la consommation de drogues, il a choisi de coopérer avec les ONGs au lieu de travailler dans le système sanitaire qu’il juge corrompu. Cela fait dix ans qu’il collabore avec l’Association roumaine Anti-SIDA. Depuis trois autres années, il coopère avec le Samusocial, organisation qui s’est donné pour but de venir en aide aux sans-abris de la capitale. Dans la matinée, il rencontre les accros aux drogues, tandis que le soir il patrouille, avec les ambulances du Samusocial, dans les rues de Bucarest pour offrir de l’aide à quiconque en a besoin.

Visites « à domicile »
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, 31.07.2014, 13:00

Costin Militaru n’aime pas tellement les interviews et lorsqu’il finit par accepter d’accorder un entretien, il laisse l’impression qu’il n’y a rien de plus naturel que son activité. Médecin généraliste, spécialiste de la réduction des risques associés à la consommation de drogues, il a choisi de coopérer avec les ONGs au lieu de travailler dans le système sanitaire qu’il juge corrompu. Cela fait dix ans qu’il collabore avec l’Association roumaine Anti-SIDA. Depuis trois autres années, il coopère avec le Samusocial, organisation qui s’est donné pour but de venir en aide aux sans-abris de la capitale. Dans la matinée, il rencontre les accros aux drogues, tandis que le soir il patrouille, avec les ambulances du Samusocial, dans les rues de Bucarest pour offrir de l’aide à quiconque en a besoin.



Le fait d’avoir aidé bien des gens de la rue a valu à Costin Militaru le surnom de « docteur des aurolaci ». (Entendez par aurolaci, les personnes livrées à elles-mêmes, ayant élu domicile dans les canalisations d’eau chaude ou dans les égouts et qui, en guise de drogue, inhalent quotidiennement un solvant de peinture connu sous le nom de « aurolac » – n.d.t.). A l’arrivée de Costin Militaru, ces gens s’extraient des égouts, sachant qu’ils vont recevoir du secours médial et de la nourriture chaude. Aux dires de Costin Militaru, cette activité présente une multitude d’avantages: « On a la liberté de voir la ville et de parler aux gens, ce qu’on ne peut pas faire quand on travaille dans un cabinet. Moi, je vais chez les gens et je les aborde. J’ai eu la chance d’une très bonne formation et celle de travailler avec une excellente équipe. Nous travaillons avec grand plaisir et dans une atmosphère très détendue, car nous aimons plaisanter avec les gens de la rue. En plus, quelqu’un qui est transi de froid et qui se voit offrir une soupe chaude, une tente et des bottes ne refusera jamais de vous parler ».



Sa collaboration, d’une vingtaine d’années, avec l’Association roumaine Anti-SIDA, a permis à Costin de rencontrer plus de 20 mille consommateurs de drogues. Il a également élaboré, aux côtés des responsables du ministère de la Santé, des programmes censés diminuer les risques liés à la consommation de drogues. Il pense que cela a été une vraie chance pour lui, car le fait de travailler avec les accros aux drogues l’a beaucoup aidé dans sa formation comme individu et comme médecin. Il avoue aussi avoir été confronté à des difficultés: « Quand j’ai commencé cette activité, en 2004, elle n’était pas légiférée. Ce genre d’intervention consistant à réduire les risques liés à la consommation de drogues est en quelque sorte opposé au concept d’anti-drogue. Nous tentons donc de réduire ces risques, mais pas sans problèmes. Il a fallu par exemple expliquer aux policiers que ce que nous faisons n’est pas illégal et nous tentons d’introduire dans la législation le concept de harm reduction (limitation des dégâts, en français). La grosse difficulté a été le manque de fonds. Ces programmes ont débuté en 2004 avec de l’argent du Fonds global de lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria. Ces sommes nous sont parvenues avant l’entrée de la Roumanie dans l’UE. Après l’adhésion, nous n’avons plus reçu cet argent, l’Etat roumain s’engageant à poursuivre à ses propres frais ces programmes démarrés conjointement avec le Fonds global et la Banque Mondiale. Pourtant, à l’heure actuelle, c’est toujours grâce à des fonds internationaux que nous déployons notre activité. »



Si, au début, les consommateurs de drogues étaient plutôt réticents à l’égard du docteur, au bout de deux ans d’activité, Costin Militaru et sa petite équipe offraient déjà de l’aide et du conseil à plus de sept mille personnes, âgées de 6 à 75 ans. Costin Militaru ne s’est pas limité à travailler auprès des sans-abris et des défoncés. Il a déposé son CV au Programme des Nations Unies pour le Développement et il vient d’être sélectionné pour dispenser un cours de formation en milieu carcéral: « Cela couronnait mes dix ans de travail auprès des groupes vulnérables. Je me suis rendu dans 16 prisons de Roumanie et ces cinq derniers mois j’ai travaillé avec plus de 200 détenus. Je peux vous dire que nous avons eu une discussion amicale autour des règles à respecter dans la société. Mes interlocuteurs ont été très surpris, car ils ignoraient des choses basiques, comme le fait que les relations des époux sont régies par des règles différentes de celles qui s’appliquent entre amis. On a également parlé responsabilités et risques et on s’est interrogés sur ce qui nous pousse à faire certaines choses. Une discussion m’a semblé plus intéressante que toutes les autres. Il y était question de comment adapter à la réalité l’image qu’ils ont de la société qu’ils vont intégrer après avoir purgé leur peine ».



Au bout des dix ans d’activité à l’écoute et à l’aide des gens de la rue, Costin Militaru connaît comme sa poche les quartiers les plus pauvres de la capitale. Il n’est pas rare qu’un ancien patient, un laissé pour compte ou un ancien détenu qui le croise dans la rue le reconnaisse et vienne le saluer. Costin espère pouvoir continuer à exercer ce métier de la même manière, car il déteste l’idée d’intégrer les institutions du système sanitaire. (trad.: Mariana Tudose)

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