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Village Life

« Village life » (La vie à la campagne) a été créée par une économiste roumaine et un informaticien américain qui, parvenus à la conclusion qu’ils ne voulaient plus mener leur vie à Vancouver, au Canada, ont décidé d’élever leurs enfants en Roumanie.

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Village Life

, 29.08.2013, 12:41

« Village life » (La vie à la campagne) a été créée par une économiste roumaine et un informaticien américain qui, parvenus à la conclusion qu’ils ne voulaient plus mener leur vie à Vancouver, au Canada, ont décidé d’élever leurs enfants en Roumanie.



Alexandra Vasiliu et Greg Bugyis ont mis en place Village life afin d’atteindre deux objectifs. Alexandra Vasiliu : « Village life souhaite aboutir au développement des communautés rurales d’une façon innovante, en ramenant ensemble deux milieux sociaux et économiques fort différents, à savoir celui rural et urbain de sorte que les ruraux se mettent à mieux mettre en valeur leurs propres ressources tandis que les citadins qui entrent en contact avec le milieu rural et découvrent des aspects qu’ils apprécient, saisissent leur valeur et imaginent éventuellement une façon de les soutenir. Notre entreprise se propose donc de mettre ensemble ces deux milieux sociaux, en donnant la possibilité aux villageois de s’inspirer des citadins qui les rendent visite et qui apprécient leurs valeurs, et aux citadins de prendre de la distance à l’égard de cet univers semi virtuel où ils mènent leurs vies. Hormis la détente, les citadins qui se retrouvent à la campagne ont l’occasion de se rappeler d’où vient la nourriture, de voir comment on prend soin du bétail — autant d’activités auxquelles ils peuvent participer lorsqu’ils sont accueillis par des familles du milieu rural. On ne se propose donc pas de faire quelque chose pour les gens mais d’encourager ces derniers à faire quelque chose pour eux-mêmes ».



Alexandra et Greg mettent en place différents ateliers où les visiteurs apprennent à faire le greffage des arbres, à traire les vaches, à identifier les différents types de feuilles dans la forêt, à faire du fromage ou encore à participer aux événements du village. Le deuxième type d’activités s’adresse à des groupes plus grands d’une trentaine de personnes tout au plus qui sont invitées à prendre part à des événements plus complexes, telles les veillées ou la tonte des brebis. Pour les deux types d’activités on doit payer une taxe de participation, dont 25% vont à l’entreprise sociale et le reste aux villageois. Les visiteurs sont hébergés dans des fermes paysannes traditionnelles. Enfin un troisième type d’activité repose sur le bénévolat, au moment où les membres de la communauté souhaitent mettre en place un projet et ont besoin d’une expertise ou tout simplement d’un coup de main. Il peut s’agir d’un expert, dans le cas d’un projet local ou d’une personne prête à faire du travail physique pour laquelle la taxe de participation sera moindre.



Les groupes ne peuvent pas y rester moins de 10 jours. Le profit qu’en tire l’entreprise est réinvesti dans ses activités, soit une des règles des entreprises sociales. Les visiteurs sont aussi bien des étrangers que des Roumains aux revenus plutôt modestes. Ils sont enchantés de ce séjour — notamment les Roumains, qui ont encore la nostalgie des été passés chez les grands-parents, dans leur enfance.



En ce qui concerne les villageois qui doivent accepter — ou non — ce jeu, peu à peu leur attitude a changé — affirme Alexandra : « Au début, les gens sont très suspicieux. Ils ne l’étaient pas jadis, dans les villages roumains. Au contraire, les Roumains sont très connus pour leur hospitalité. Pourtant, avec la télé et toute l’information négative qui leur arrive par son intermédiaire, les gens sont de plus en plus effrayés, ils ont peur d’accueillir des étrangers dans la maison et bien qu’ils le souhaitent, se rendant compte que cela pourraient les aider, ils hésitent au début. Pourtant cette étape est assez vite dépassée et si l’un d’entre eux commence à nous faire confiance, en tant qu’organisation, s’il reçoit des personnes chez lui, les autres finissent par vaincre leur crainte. Ils constatent quel genre de personnes nous leur emmenons et sont enchantés d’accepter des visiteurs. Cet état d’émerveillement se répand dans la communauté et très vite après, de plus en plus de villageois souhaitent s’inscrire dans ce programme ».



« Village Life » a emmené jusqu’ici des touristes dans 3 villages des départements d’Argeş, Dolj et Prahova, dans le sud du pays. L’organisation envisage d’élargir cette activité à d’autres communes des comtés de Vâlcea et de Sibiu. Un des buts du projet consiste à encourager indirectement les petites initiatives dans la zone rurale. Les villageois peuvent attendre les touristes avec des foires de produits traditionnels, organisées à leur intention et vérifier ainsi quels produits sont recherchés sur le marché.



Sur le site de « Village Life », Alexandra Vasiliu écrit: « Avant mon départ pour le Canada, les villages roumains, toujours à ma portée, ne comptaient pas parmi mes destinations de voyage préférées. Leur tranquillité, l’harmonie qui règnent entre leurs habitants, la nature et les bêtes étaient pour moi quelque chose de tout à fait normal, cela allait de soi. Pourtant, en vivant en Occident et en voyageant à travers le monde, j’ai compris leur valeur et j’ai commencé à les apprécier. Je suis donc rentrée en Roumanie, tâchant de répondre ainsi à deux besoins à la fois : celui du village roumain de se développer d’un point de vue social et économique et mon propre besoin de simplicité et d’authentique dans un monde fou ».



Ce besoin de simplicité et d’authentique, de plus en plus de personnes semblent l’éprouver. Alexandra et Greg ne sont pas les seuls à avoir redécouvert la vie à la campagne. Dans les prochaines éditions de notre rubrique, nous ne manquerons pas de parler d’autres Roumains nés ici où ayant choisi de vivre dans ce coin du monde. (Trad. : Alexandra Pop, Dominique)


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