Une réplique du système solaire à petite échelle visible en plein cœur de Bucarest
Ils
visaient le Livre Guinness des records avec ce projet, mais ils ont surtout
cherché à vivre pleinement cette expérience, et à en faire profiter les plus
petits. Il s’agit de l’association StartEvo et de la plateforme Kidibot, en
partenariat avec l’Astroclub de Bucarest et la revue Ştiinţă şi Tehnică
(Sciences et technique). Ensemble, ils ont accompagné les élèves de différents
collèges de Roumanie pour reconstituer le système solaire à petite échelle.
Ana-Maria Cononovici, 09.08.2022, 00:37
Ils
visaient le Livre Guinness des records avec ce projet, mais ils ont surtout
cherché à vivre pleinement cette expérience, et à en faire profiter les plus
petits. Il s’agit de l’association StartEvo et de la plateforme Kidibot, en
partenariat avec l’Astroclub de Bucarest et la revue Ştiinţă şi Tehnică
(Sciences et technique). Ensemble, ils ont accompagné les élèves de différents
collèges de Roumanie pour reconstituer le système solaire à petite échelle.
Nous
sommes partis à leur rencontre, à Bucarest, alors que les organisateurs
gonflaient un ballon jaune d’un mètre de diamètre, destiné à représenter le
soleil. Constantin Ferșeta, vice président de l’Association StartEvo, nous
raconte :
« Nous tentons de faire
travailler les enfants sur un projet original, qu’ils n’ont pas l’habitude de
faire à l’école. C’est une expérience. En deux heures nous montons des poteaux,
et sur ces poteaux nous fixons des ballons, des fruits, représentant chacun une
planète différente. Nous avons fait tous les calculs et, en prenant comme point
de départ le Kilomètre zéro de Bucarest, nous allons installer l’ensemble
jusqu’au Parc Herăstrău, où se trouvera la planète la plus éloignée, Pluton.
Chaque planète est représentée par un fruit, afin que les enfants prennent
pleinement conscience de l’immensité du système solaire. Nous avons commencé
par faire un fichier dans lequel nous avons rentré toutes les données relatives
aux dimensions des planètes, leur diamètre, leur orbite respective etc. Ensuite
nous avons travaillé sur les proportions pour les mettre à notre échelle. Les
enfants seront chargés, entre 7h et 21h de planter tous ces poteaux d’un mètre
environ dans la ville. Dessus seront indiquées, sur des posters A4, les données
relatives à chaque planète. Comme ça, ceux qui le souhaiteront pourront suivre
le parcours. »
Constantin
Ferșeta ajoute :
« Nous
travaillons avec des élèves du CE2 à la 5ème des écoles et collèges
de Bucarest. Nous espérons que notre système solaire restera dans la ville le
plus longtemps possible sans être vandalisé. Nous souhaiterions que d’autres
enfants venus d’ailleurs puissent aussi participer. C’est extraordinaire de
pouvoir observer le système solaire de cette façon, de tenir une planète entre
ses mains et de pouvoir dire « regarde, voici Mercure, elle fait la taille
d’un petit pois et voici la distance qui la sépare du Soleil ». Ou Pluton,
qui est la plus éloignée ! Dans le cadre du projet, cette planète est
représentée par une graine de moutarde de 2 mm de diamètre, et située à 4,5 km
du Soleil (Km zéro). Les élèves devront donc marcher pendant 2h dans la ville
jusqu’au terminus pour pouvoir observer Pluton de plus près. »
Agé
de 12 orbites complètes autour du soleil, soit 12 années, Ştefan nous raconte
qu’il s’intéresse à la physique, à la chimie et aux mathématiques :
« Nous
sommes ici pour partager quelque chose de nouveau, mais aussi pour aider les
enfants dans ce projet. Les expériences de ce genre sont très rarement mises en
place à grande échelle, et il faut que cela change. C’est pourquoi je tiens à
encourager tout le monde à organiser de telles expériences, dès que cela leur
est possible, cela facilite l’apprentissage. On installe dans un premier temps
le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre, puis la Lune, Mars, Jupiter, Saturne,
Uranus et Neptune, et enfin pour finir Pluton.
Natalia,
11 ans, recommande à tout le monde de participer à cette expérience :
« Je suis là pour participer à
l’expérience mais aussi pour fêter l’anniversaire de mon camarade Ştefan.
J’aime bien cette expérience, ça change de ce que l’on fait d’habitude à
l’école. »
Matei,
13 ans, nous raconte pourquoi il a accepté de participer à cet évènement :
« L’idée m’a semblé intéressante et
j’étais curieux de voir le résultat. En plus, c’est une expérience dynamique,
on se déplace beaucoup ! »
L’idée
d’un tel projet est née l’année dernière et la première installation a été mise
en place à Turda (centre), après plusieurs réunions sur Zoom.
Marian
Neuman, membre honorifique de l’Astroclub de Bucarest, la plus ancienne
association de ce genre en Roumanie, est passionné d’astronomie et nous
explique pourquoi il s’est intéressé à ce projet :
« Pour
les enfants avant tout. Nous voulions que les enfants prennent pleinement la
mesure des dimensions de l’espace, des vraies distances séparant le soleil de
chacune des planètes. Seule une expérience pratique permet une telle
compréhension. L’Astroclub est plutôt une association pour adultes passionnés
d’astronomie, mais au cours des dernières années nous avons commencé à
travailler aussi avec les enfants. Nous avons ouvert un nouveau pôle,
l’Astroclub Junior, exclusivement réservé aux enfants de 4 à 13 ans. »
Mihai
Popa, professeur de géologie et paléontologie à l’Université de Bucarest, a
expliqué aux enfants le lien entre les planètes et la géologie :
« Comme
vous le savez, notre système solaire est un tas de poussière d’étoiles. Et
cette poussière, qui existe depuis des milliards d’années, s’est
progressivement organisée. Et elle a dessiné une orbite qui s’est rapprochée du
Soleil au fur et à mesure, et petit à petit sont apparues les planètes dites
telluriques, comme la Terre. Sur la partie extérieure du système solaire se
sont formées les planètes que l’on appelle les géantes gazeuses et qui sont les
plus éloignées du Soleil. Aujourd’hui, on parle d’Astronomie et de Géologie car
ces deux disciplines sont très liées. Et vous allez découvrir comment.
Bienvenue à tous ! »
Cette
expérience extraordinaire a permis aux enfants de prendre consciences des
distances qui séparent les planètes et de l’immensité du système solaire. A
bientôt dans une autre galaxie pour de nouvelles aventures !
(Trad :
Charlotte Fromenteaud)