Un million d’anges
Nous nous sommes rencontrées lors d’un salon où elle invitait les passants
à choisir un ange, en peinture ou en sculpture qu’elle confectionne dans le
cadre d’un projet de charité. Ces petits anges ont éveillé ma curiosité et j’ai
voulu me prêter au jeu pour en comprendre le fonctionnement. Voilà comment Miki
Ciobotaru m’a raconté l’histoire de ces millions de petits angelots: « Il
s’agit, avec ce projet, de comprendre quelque chose qui est en fait assez
simple et accessible à tout un chacun, mais que nous avons tous tendance à
oublier : nous pouvons tous être bons, et tout le temps, chaque jour, pas
seulement les jours de fête. Pour rappeler, aussi, que l’amour et l’acceptation
sont thérapeutiques, et qu’il n’est nul besoin de se plonger dans des centaines
de livres pour pouvoir offrir tout cela à des enfants atteints d’autisme. Avec
ce projet, nous avons créé des millions de petits anges en peinture ou en
céramique. Une preuve d’amour visuelle et artistique adressée à ces enfants
discriminés et à leurs familles. »
Ana-Maria Cononovici, 17.10.2022, 10:04
Nous nous sommes rencontrées lors d’un salon où elle invitait les passants
à choisir un ange, en peinture ou en sculpture qu’elle confectionne dans le
cadre d’un projet de charité. Ces petits anges ont éveillé ma curiosité et j’ai
voulu me prêter au jeu pour en comprendre le fonctionnement. Voilà comment Miki
Ciobotaru m’a raconté l’histoire de ces millions de petits angelots: « Il
s’agit, avec ce projet, de comprendre quelque chose qui est en fait assez
simple et accessible à tout un chacun, mais que nous avons tous tendance à
oublier : nous pouvons tous être bons, et tout le temps, chaque jour, pas
seulement les jours de fête. Pour rappeler, aussi, que l’amour et l’acceptation
sont thérapeutiques, et qu’il n’est nul besoin de se plonger dans des centaines
de livres pour pouvoir offrir tout cela à des enfants atteints d’autisme. Avec
ce projet, nous avons créé des millions de petits anges en peinture ou en
céramique. Une preuve d’amour visuelle et artistique adressée à ces enfants
discriminés et à leurs familles. »
Nous avons demandé à l’artiste quel impact avait ce projet ? Miki Ciobotaru affirme que « Il s’agit d’un véritable
processus de transformation, pour moi mais aussi pour tous ceux avec qui je
rentre en interaction. Car comme je le disais plus tôt, il est question ici de
simplicité, de naturel, d’amour, mais aussi d’acceptation. Ce que bien souvent
nous tenons pour acquis, au point d’oublier la valeur de ces choses simples.
Ces petits angelots ont pour mission d’être choisis par ceux qui en ont
vraiment besoin, qui ont besoin d’entendre leur message. Il suffit juste
d’avoir la patience de tendre l’oreille et de les écouter. »
D’où est venue l’idée de ce projet ? « Ce projet s’est déroulé en plusieurs
étapes. Dans un premier temps, en 2019, donc avant la pandémie, j’ai décidé de
profiter de mon anniversaire pour lancer une collecte de fonds. A cette époque
donc, j’ai mis en place un atelier et ceux qui y ont participé ont pu, à la
place d’un cadeau, faire un don. Cette collecte m’a servi à l’inauguration d’une
aire de jeu pour les enfants aux besoins particuliers, dans le village de
Piscu, à une trentaine de kilomètres de Bucarest. Ensuite, étant moi-même
depuis longtemps impliquée dans le monde du militantisme, je suis rentrée en
contact avec des parents, mais aussi avec des enfants en difficulté pour les
raisons déjà évoquées, et j’ai pris conscience de leur véritable besoin d’être
écoutés, compris et acceptés tels qu’ils sont. Car après tout, ces enfants sont
tout à fait normaux. C’est le manque d’information ou la négligence qui nous
poussent à ne voir chez eux que leur différence. C’est comme ça que m’est venue
l’idée de ces petits anges, car ils nous rappellent à quel point nous avons
besoin les uns des autres, à quel point nous devons prendre soin les uns des
autres. Pendant la pandémie et le confinement, j’ai fabriqué 5 284 angelots,
j’espère pouvoir en faire encore d’autres, et arriver à en faire un million
afin de défendre la cause de ces enfants mal compris. »
Une fois terminés, les petits anges peuvent être achetés à prix libre. La
moitié des bénéfices est reversé à des associations, l’autre moitié permet à
Miki Ciobotaru de poursuivre son projet : « Nous aimerions réussir à faire
comprendre au monde que ces enfants aux besoins spécifiques sont en fait comme
les autres. Nous voudrions créer une communauté dans laquelle ces enfants
puissent évoluer et s’épanouir. Un centre d’accueil par exemple, où ils soient
écoutés et entendus et où leurs parents soient appuyés. De tels lieux
n’existent que très peu en Roumanie, les familles qui font face à de telles
problématiques rencontrent peu de soutien et peu d’intérêt. Je ne parle pas
seulement d’autisme et d’enfants à besoin spécifique. C’est à nous tous
qu’incombe la tâche de créer une société inclusive, où chacun aurait sa place
et se sentirait aimé et accepté. », a concluMiki Ciobotaru.